Port
Port de rive
Port dit port de la Nièvre (quais de Nevers)
Bourgogne ; Nièvre (58) ; Nevers ; Coubertin (boulevard Pierre de)
Région Centre-Val de Loire
Nevers
Coubertin (boulevard Pierre de)
En ville
Loire (la) ; Nièvre)
18e siècle ; 2e quart 19e siècle
Le port de la Nièvre longeait les rives droites de la Nièvre et de la Loire. Une inscription gravée sur une pierre d'une maison située à l'angle de la rue Casse-Cou et du quai de Mantoue rappelle d'ailleurs la présence vis à vis de la Nièvre du "quay de Loire". Contrairement au port de Médine établi sur la rive gauche de la Nièvre et réservé aux dépôts des forges de la Chaussade, le port de la Nièvre est un port « commun à tous les commerçants » (1801). Il est difficile de savoir à partir de quand cet emplacement sert de port. A la fin du XVIIIe siècle (voir plan de 1793-1794), il est bordé du côté de la ville par un mur de quai percé d'une rampe assurant une liaison entre le port et la ville. Cette rampe semble correspondre à l'ouvrage dénommé « rampe du fer à cheval » en 1827 puis « rampe Saint-Nicolas » durant tout le XIXe siècle. Un escalier double, reliant également la Nièvre à la ville, est mentionné un peu plus en aval à partir de 1812. A cette période, il semble que le port ne bénéficie d'aucun ouvrage d'abordage construit. Le mur de quai date probablement des travaux exécutés au milieu du XVIIIe siècle le long de la Loire mais aucune preuve n'a pu être apportée à ce sujet. En 1813, les marchands de bois et négociants de la ville se plaignent de l'encombrement de ce port et du chemin de halage qui le longe par des marchandises déposées par des particuliers alors que, selon eux, l'endroit est réservé à l'attache des bateaux. Un arrêté préfectoral précise le 22 juillet 1813 que ce port appartient à la ville qui l'a fait construire et qui en entretient « le quai, l'escalier qui conduit au port, le port lui-même et les boucles de fers destinés à l'attache des bateaux ». Il est arrêté que la ville continuera de disposer de ce port comme par le passé, que les boucles enclavées dans le mur pour l'attache des bateaux doivent être laissées libres et que l'accès à ces boucles et le passage réservé pour le halage ne soient pas encombrés de marchandises. Un autre arrêté préfectoral daté du 6 octobre 1819 nous apprend que la partie de la gare de la Nièvre située le long du quai, demeure réservée au « commerce de cabotage et d'approvisionnement de la ville de Nevers ». En conséquence, aucun bateau ne peut y stationner et ceux qui y arrivent doivent être déchargés de suite et remontés au-delà du Pont Madame ou sortir de la gare aussitôt après leur déchargement. La vocation de ce port n'est donc pas d'accueillir des marchandises pour de longues durées. Ceci est d'ailleurs confirmé en 1831 par la localisation au port de la Nièvre d'un « port d'arrivage » destiné à l'entrée des marchandises. Durant les années 1820 et 1830, des travaux importants sont réalisés sur le port de la Nièvre. L'ingénieur en chef d'Hostel rédige le 20 décembre 1826 un devis des grosses réparations à faire aux quais de Nevers sur les rives droites de la Loire et de la Nièvre. Il prévoit notamment de réparer le quai bas situé en amont du pont sur une longueur de 277 mètres et une largeur moyenne de 13 mètres. Il précise que ce quai bas sert non seulement de chemin de halage mais encore plus de port pour les marchandises qui sont importées et exportées de la ville de Nevers. C'est, selon lui, l'endroit le plus favorable au débarquement des marchandises. L'entretien de ce quai bas a été négligé depuis un certain nombre d'années et est très dégradé. Les voitures y circulent avec beaucoup de difficultés et il n'est plus possible d'en ajourner la réparation. Les dépenses doivent être réparties sur des crédits du Gouvernement et de la ville. Nous ne savons pas si ces travaux sont réalisés immédiatement. Il est possible que la présence d'au moins cinq propriétaires différents en 1827 (commune pour l'extrémité amont du port et détenteurs privés) en ait en effet repoussé l'échéance. Deux de ces ports privés sont d'ailleurs achetés par la municipalité en 1839 « pour agrandir le quai de Nièvre qui sert de port au commerce et qui est beaucoup trop restreint pour contenir toutes les marchandises qu'on voudrait y déposer ». Les travaux sont réalisés seulement à la fin des années 1830, au moment des travaux importants exécutés le long des quais de Nevers. Une adjudication est passée le 2 avril 1838 en faveur du sieur Bassinet pour la reconstruction du quai de Loire en amont du pont de Nevers. La ville prend un quart des dépenses à sa charge. Par malchance, la documentation graphique n'est pas très précise pour cette période et ce n'est qu'en 1845 qu'apparait la preuve de la réalisation des travaux le long de la rive droite entre le pont de Loire et l'île des Pâtis : un plan figurant une berge maçonnée rythmée de quatre escaliers et équipée d'une cale abreuvoir simple orientée vers l'aval. Il semble donc que le port de la Nièvre ait été réalisé en deux temps : le milieu du XVIIIe siècle pour le mur de quai, l'escalier et la rampe Saint-Nicolas et le second quart du XIXe siècle pour la cale abreuvoir simple et la cale en tablier visibles sur les photographies et les plans anciens. Au milieu du XIXe siècle, le port est appelé « port de la gare » ou « port de la gare de la Nièvre ». Entre 1829 et 1863, le port est divisé en deux parties avec l'établissement d'un pont en charpente enjambant la gare de la Nièvre. L'ouvrage supportait les tuyaux d'eau destinée au château d'eau depuis la pompe à feu située sur l'extrémité de la levée de Médine. Il était dénommé « pont de Gêne » car sa structure représentait une contrainte pour les mariniers. Lorsque la batellerie fut enfin débarrassée du pont de Gêne, un autre ouvrage dit « pont Mal Placé » est construit à l'entrée de la gare de la Nièvre entre 1862 et 1865. Ce pont est réalisé dans le cadre des travaux de défense de la ville de Nevers contre les inondations et était équipé de portes de garde que l'on fermait en cas de crue de la Loire. Une arche sèche assurait un passage entre les sections aval et amont du port de la Nièvre. Celle-ci est bien visible sur les photographies du début du XXe siècle. Le pont Mal Placé existe encore aujourd'hui mais a été très remanié. En 1897, la municipalité demande à ce que le pavage de la rampe Saint-Nicolas soit réparée mais l'ingénieur ordinaire estime que cette rampe n'a quasiment plus d'utilité pour la navigation et que la ville doit en conséquence prendre les 2/3 de la dépense à sa charge. On peut donc considérer qu'à cette date, le port de la Nièvre est abandonné par le trafic commercial. Durant les années 1950, il est décidé de raser le quartier jugé insalubre des Pâtis établi à l'embouchure de la Nièvre sur l'île des Pâtis. Au moment de sa destruction, sa population se compose d'artisans et d'employés. Il semble que les mariniers et les pêcheurs n'habitent déjà plus ce quartier. La gare de la Nièvre est comblée et le port de la Nièvre est recouvert afin d'y installer la déviation de la RN 7 (1858-1862).
Situé rive droite, à l'embouchure de la Nièvre dans la Loire, le Port de la Nièvre mesurait environ 270 mètres de long (depuis l'île des Pâtis jusqu'au pont de Loire). Le port était établi à la fois sur les rives de la Nièvre et de la Loire. Avec la construction du pont Mal Placé (1865), le port est divisé en deux parties séparées par une arche « sèche ». Le port était équipé d'une cale en tablier à quai incliné et d'une cale abreuvoir simple orientée vers l'aval. Il n'existe plus aujourd'hui car recouvert par la déviation de la RN 7 entre 1958 et 1962.
Propriété publique
2012
(c) Région Centre-Val de Loire, Inventaire général
2013
Mauret-Cribellier Valérie ; SIRS SA/CPIE Touraine-Val de Loire
Dossier individuel
Région Centre-Val de Loire - Service régional de l'Inventaire - 6 rue de la Manufacture 45000 Orléans – 02.38.70.25.06