Hôtel de voyageurs ; restaurant
Hôtel Le Morvan, actuellementMorvan Palace
Casino ; restaurant
Hôtel Le Morvan
Bourgogne-Franche-Comté ; Nièvre (58) ; Saint-Honoré-les-Bains ; Jean Mermoz (avenue) 9
Bourgogne-Franche-Comté
Jean Mermoz (avenue) 9
2019 AD 12, 190
En village
Quartier thermal
IA58001202
3e quart 19e siècle ; 1er quart 20e siècle
1865 ; 1901
Daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par source
Attribution par source ; attribution par source ; signature
Antoine-Théodore de Viel de Lunas, marquis d'Espeuilles, fait construire l'hôtel en 1865. Sa construction marque un tournant, puisqu'il s'agit du premier hôtel construit dans le quartier thermal, exception faite de l'hôtel des Bains. Il ne comporte alors que le corps central de l'édifice actuel, d'une longueur de sept travées en façade, encadré par deux courtes ailes en rez-de-chaussée couvertes d'une terrasse. De nouveaux travaux sont possibles après la cession de l'hôtel à la Société anonyme des Eaux thermales de Saint-Honoré créée en 1900. Les deux ailes sont remplacées par d'imposants pavillons à trois étages carrés. L'essentiel des travaux, conduits par l'entrepreneur parisien Louzon d'après les plans de Gavillon, architecte et directeur de l'établissement thermal dont dépend l'hôtel, sont terminés pour la saison 1901. Sur le flanc ouest de l'édifice, un bâtiment en rez-de-chaussée abritant le restaurant (300 places) est bâti lors de la même campagne, mais il est l'objet de nouveaux travaux à la suite de l'effondrement de sa toiture terrasse dès 1903. Il se compose d'un corps de plan carré de quatre travées de côté disposé à l'angle de l'hôtel et de l'avenue, sur lequel vient se greffer une aile de trois travées de largeur. Cette aile est bordée à l'est, au sud et à l'ouest par une terrasse couverte d'un auvent, qui se prolonge en retour devant le pavillon oriental de l'hôtel. Le restaurant dispose de sa propre entrée à l'est. Elle correspond à la véranda visible sur certaines cartes postales anciennes. La marquise surmontant l'entrée côté avenue porte la plaque de firme "Émile Follereau, Nevers (Nièvre)" et doit dater de 1910 environ. L'édifice est l'un des premiers du quartier thermal à être électrifié quelques mois après le casino et l'hôtel des Bains (1901). L'hôtel Le Morvan et sa succursale, l'hôtel Le Tournebride, proposent au total 150 chambres (soit 200 lits) au début du 20e siècle. Il lui arrive d'accueillir d'importantes personnalités. C'est ainsi le cas du prince Lev (Léon) Ouroussov (Ouroussof), ambassadeur de Russie en France à l'époque où l'alliance est signée entre les deux pays, dont le séjour à l'hôtel Le Morvan est largement commenté dans le Saint-Honoré Thermal en août 1901. La Société anonyme Hôtelière et Immobilière succède à la Société anonyme des Eaux thermales de Saint-Honoré en 1924. L'hôtel est modernisé pendant l'entre-deux-guerres. De cette époque datent notamment la décoration du hall d'entrée au rez-de-chaussée et l'ascenseur de l'escalier ouest. Cet ascenseur est partiellement conservé. Ses vantaux ont été remontés dans le jardin de la Villa Les Romains. Vraisemblablement après la Seconde Guerre mondiale, le restaurant est agrandi. La construction d'un nouveau corps à l'est permet de doubler en profondeur l'aile existante. La Société assure directement la gestion de l'hôtel jusqu'à la création d'une S.A.R.L. dédiée en 1962, puis le vend aux enchères en 1970. Une partie du film Le Souffle au cœur (1971) de Louis Malle est tournée à l'intérieur de l'hôtel. En 1994, le casino ouvre dans l'ancien restaurant après la destruction de celui du parc thermal (1988). Des travaux sont effectués à l'intérieur de l'hôtel (rénovation de la toiture et remplacement des huisseries) mais l'édifice ne retrouve pas sa vocation première. Il est aujourd'hui abandonné, et l'escalier ouest s'est récemment effondré.
Granite ; moellon ; enduit ; calcaire ; moellon ; enduit ; béton
Ardoise
Plan symétrique
Sous-sol ; rez-de-chaussée ; 3 étages carrés ; étage de comble
Élévation à travées
Toit à longs pans brisés croupe brisée ; toit à plusieurs pans brisés
Escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour, en charpente ; escalier de distribution extérieur : escalier tournant à retours avec jour, en charpente
L'hôtel est construit en moellon de granite et de calcaire enduit. Il comprend un sous-sol, un rez-de-chaussée, plusieurs étages carrés et un étage de comble. Le corps central de plan rectangulaire s'élève sur deux étages carrés et s'étend sur sept travées de longueur. Il est couvert d'un toit à longs pans brisés en ardoise. Les pavillons latéraux s'élèvent quant à eux sur trois étages carrés. Ils sont couverts de toits à quatre pans brisés. Des chaînes de pierre calcaire soulignent les angles des pavillons, la travée centrale de la façade sur la rue (formant un avant-corps) et la travée centrale de la façade sur le parc (formant un faux avant-corps). Ces deux dernières sont surmontées d'une lucarne en pierre calcaire. Les baies et les portes sont couvertes d'arc segmentaire. L'élévation du corps central est austère. Elle est seulement animée par le rythme régulier des baies et les cordons régnant au niveau de leur appui, et ne possède qu'un seul balcon (attesté dès l'origine, devant la baie du premier étage de la travée centrale de la façade sur le parc). En ce sens, elle s'inscrit dans la tradition de l'architecture française du 18e siècle. L'élévation des pavillons est comparativement plus riche. La combinaison de baies simples et de baies jumelées dans chacune des façades et l'association de la brique et du calcaire dans les encadrements, rappellent l'architecture des pavillons latéraux de l'établissement thermal. La présence de nombreux balconnets et de balcons à garde-corps en fer forgé renforce le contraste avec l'élévation du corps central. L'entrée côté rue est précédée d'un perron couvert d'une marquise en structure métallique. Le mur de clôture séparant la cour d'entrée de la voie publique, visible sur les photographies anciennes, a été détruit. L'entrée côté parc est également précédée d'un perron dans l'alignement duquel est aménagé un degré permettant de descendre jusqu'à une allée. Le hall d'entrée occupe la partie orientale du rez-de-chaussée du corps central. Il est encadré par deux escaliers tournant à retours avec jour. Le jour de l'escalier ouest abrite un ascenseur. La multitude de poutres et de piliers suggère que cet espace initialement cloisonné a été transformé. Les chapiteaux d'inspiration ionique sont de style Art Déco. Un couloir central permet encore aujourd'hui d'accéder à la partie occidentale du corps central et au pavillon occidental. Le passage vers le pavillon oriental est en revanche condamné. Les étages sont en mauvais état, avec notamment des planchers partiellement effondrés. La distribution des chambres est classique, de part et d'autre d'un couloir central à chacun des étages. Le restaurant est un corps en rez-de-chaussée, bâti sur le flanc est de l'hôtel. Il est construit en moellon de granite et de calcaire enduit, pour sa partie la plus ancienne, et en béton, pour sa partie la plus récente. Les baies couvertes d'arc en anse de panier appartiennent au restaurant d'origine, qui correspond aujourd'hui à la salle de jeu et au bar du casino. Les baies rectangulaires sont celles de l'extension, partiellement occupée aujourd'hui par un café. Le mur de refend séparant les deux parties correspond à l'ancien mur de la façade orientale. L'ancienne terrasse couverte d'un auvent est aujourd'hui transformée en véranda et abrite une salle de restaurant. La véranda est mise à distance du parc par un talus.
Baie avec arc segmentaire ; baie avec arc surbaissé
Désaffecté ; mauvais état
À signaler
Propriété d'une société privée
2019
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
2019
Dufoulon Fabien
Sous-dossier