Hôtel de voyageurs
Splendid-Hôtel
Bourgogne-Franche-Comté ; Nièvre (58) ; Pougues-les-Eaux ; Conti (avenue de) 25
Bourgogne-Franche-Comté
Conti (avenue de) 25
2020 ZD 224
En ville
4e quart 19e siècle
1882 ; 1888
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Alfred Massé (1912) indique que l'hôtel a été construit vers 1884 par un particulier, qui aurait été immédiatement contraint de le céder à la Compagnie des Eaux minérales de Pougues, une nouvelle société au capital de 1 300 000 francs créée par Édouard Jéramec en avril 1879 pour reprendre la gestion de l'établissement thermal et du casino-théâtre. L'information n'a pas pu être confirmée par les archives. D'après les matrices cadastrales, l'édifice est bâti en deux temps par la Compagnie des Eaux minérales de Pougues. Le corps principal et les deux ailes latérales sont achevés vers 1882. L'édifice compte alors 240 ouvertures. Un pavillon est ajouté à l'extrémité de l'aile nord vers 1888. Il compte 48 ouvertures. L'hôtel dispose ainsi d'une centaine de chambres. Au cours de l'année 1888, il reçoit 258 clients auxquels s'ajoutent leurs domestiques. Parmi les documents conservés, seuls deux plans des étages du pavillon annexe sont signés par Charles Naudet ; ils sont datés du 30 septembre et du 12 octobre 1887. L'architecte est sans doute également l'auteur du corps principal et des ailes latérales. On sait en effet qu'il travaille pour la Compagnie dès le début des années 1880. Il signe le projet du bâtiment du cercle, à construire au nord du casino-théâtre, en 1882. Après l'achèvement du Splendid-Hôtel, il élabore un projet d’agrandissement de l'établissement thermal en 1890. L'architecte, qui est originaire de Bourgogne, est la plupart du temps cité pour ses réalisations parisiennes (hôtels particuliers et maisons dans le quartier d'Auteuil). Contrairement aux travaux de construction, ceux de modernisation de l'hôtel sont bien documentés. Des travaux de réfection de l'escalier principal sont signalés dès 1897. De petits travaux à la fin du 19e siècle sont assurés par l'entreprise de J.-L. Buissonnière à Pougues. L'équipement en éclairage éclectique est commandé à la Maison Bengel, rue Parmentier à Paris. Pendant la Première Guerre mondiale, l'hôtel devient un hôpital militaire. Les travaux se succèdent après la guerre, à commencer par la toiture en ardoise et en zinc qui est reprise en 1920. Certains visent à donner davantage de confort aux chambres. L'installation du chauffage central et du service d'eau chaude est assurée par l'Entreprise générale de Confort moderne, boulevard Richard-Lenoir à Paris, en 1921-1924. Autour de 1930, d'autres travaux concernent la salle à manger (création d'un plafond en staff) et la cuisine (création d'un escalier à double circulation). Les architectes Pol Abraham et Henry Le Même signent les plans de ces travaux, qui restent modestes. Sur place, ils sont mis en œuvre par Lucas, agent technique de la compagnie. Signe peut-être d'un ralentissement de l'activité et assurément de la volonté de la Compagnie de diversifier ses activités, le pavillon annexe devient une maison de cure ("Azura") dédiée spécifiquement aux diabétiques. Les plans d'aménagement sont élaborés par Robert Riniéri. Pendant l'Occupation, l'armée allemande installe un poste de commandement dans l'hôtel. Il sort dévasté de la Seconde Guerre mondiale, et la Compagnie ne peut lancer rapidement les travaux nécessaires car les établissements hôteliers ne sont pas prioritaires pour recevoir les indemnités de guerre. Elle concentre alors ses efforts sur le pavillon Azura, qui est remis à neuf en 1947. Cette année-là, le Splendid-Hôtel est loué à Simon Levitte qui y établi une maison d'accueil pour les enfants réfugiés ; elle est dirigée par M. Wydra. L'absence de travaux dans les décennies suivantes, au cours desquelles le nombre de curistes à Pougues-les-Eaux s'effondre, entraîne la ruine de l'édifice. En 1977, il est démoli à la demande du Département qui en est devenu propriétaire l'année précédente. Splendid Park, œuvre de Wilfrilfrid Almendra, occupe son emplacement depuis 2013.
Détruit
Propriété du département
2019
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
2019
Dufoulon Fabien
Sous-dossier