Église paroissiale
Saint-Chrysole
Église paroissiale Saint-Chrysole de Comines
Hauts-de-France ; Nord (59) ; Comines ; Grand'Place 11
Métropole européenne de Lille
Lambersart
Grand'Place 11
2021 AZ 354 ; 1867 A2 1188
En ville
2e quart 20e siècle
1928
Daté par source
Attribution par source ; attribution par source
Selon des traditions locales divergentes, l'origine de cette église remonte au IIIe siècle (époque à laquelle Chrysole aurait transformé un temple païen dédié à Saturne en une église chrétienne à laquelle il aurait donné le nom de Saint-Pierre) ou au XIe siècle (époque à laquelle elle aurait accueilli un collège de chanoines). Faute de fouilles archéologiques et d'études approfondies, il est difficile de préciser davantage les origines de cette implantation religieuse. Les premiers textes relatifs à l'église ne remontent qu'au XVIe siècle et évoquent son pillage et son incendie en 1579, lors des guerres de Religion. Le chœur de l'édifice ne semble reconstruit qu'en 1757 dans un style néoclassique. En 1790, la période révolutionnaire met fin au régime spécial de la paroisse de Comines : Comines Nord et Comines Sud sont séparés. Le chapitre de chanoines est alors dissout et la collégiale perd à la fois son statut et son vocable pour devenir l'église paroissiale Saint-Chrysole, du nom de son fondateur. Avant 1914, l'église fait l'objet de deux grandes campagnes de restauration, en 1842 et en 1911. Au cours de cette dernière campagne de travaux, le mauvais état de l'édifice est tel que la construction d'un nouveau lieu de culte est un temps envisagé. Au cours de la Première Guerre mondiale, la ville de Comines est lourdement touchée par les bombardements. La place principale qui accueille les principaux édifices de la ville, dont l'église, est entièrement détruite. À l'issue du conflit, le maire de la commune, Vincent Cousin, fait appel à deux des architectes réputés pour reconstruire des édifices dont il a la charge. La reconstruction de l’hôtel de ville est ainsi confiée à Louis-Marie Cordonnier (1854-1940), et celle de l’église à Maurice Storez (1875-1959), qui préside le groupement d'artistes catholiques l'Arche. Dans le cadre de ce groupement, Maurice Storez confie le projet au moine-architecte Dom Paul Bellot (1876-1944), qui réalise un projet d'envergure incluant l'église et son mobilier ainsi que le presbytère.Le nouvel édifice religieux, dont le chantier est engagé en 1922, s’inspire très nettement de l’art byzantin, dont il emprunte le plan en croix grecque, en particulier des églises de la Dormition de Jérusalem ou à celle des Saints Apôtres de Constantinople, (aujourd’hui Istanbul). La même inspiration byzantine est également remarquable dans la mosaïque colorée du dôme et des éléments ornementaux qui jalonnent l'édifice. Mais l’œuvre va bien au-delà du décor et fait preuve d’une réelle audace architecturale par l’emploi de voiles de béton mince. La nouvelle église est inaugurée le 7 juillet 1928 mais elle n’est définitivement achevée qu’en juin 1929. Reconnue pour sa singularité et pour son importance dans l’œuvre de Dom Paul Bellot, l'église Saint-Chrysole de Comines est classée Monument historique par arrêté du 9 septembre 2002. En 2011, elle fait l’objet d’un vaste chantier de restauration qui va durer près de sept ans. L’achèvement des travaux est marqué par une nouvelle inauguration le 21 octobre 2017.
Béton ; pan de béton armé ; parpaing de béton ; brique ; brique émaillée
Tuile creuse plombifère
Plan centré
1 vaisseau
Terrasse dôme polygonal
Escalier en vis
Orientée au nord-est pour faire face à l'hôtel de ville et à son beffroi, l'église Saint-Chrysole constitue l'un des éléments structurants de la place de Comines. Elle est de plan centré, en croix grecque, mais dépourvue des bras du transept qui n'ont pas été réalisés faute de ressources financières suffisantes. Précédée d'un narthex, la nef, dotée de deux bas-côtés, est relativement courte. Elle est toutefois prolongée d'un vaste espace carré (qui forme la croisée de transept) et du chœur, lui même prolongé par une chapelle axiale, dite de la Vierge. Cette chapelle est flanquée de part et d'autre de deux annexes : la salle de catéchèse et la sacristie. Le clocher hors œuvre, de plan quadrangulaire, occupe au sud l'emplacement de l'ancien beffroi de la ville. Il est relié au narthex par une galerie basse en rez-de-chaussée. De l'autre côté, au nord, se développe en pendant la chapelle des fonts, également hors œuvre. L'ossature de l'édifice est en béton armé, en brique et parpaing de ciment coloré en remplissage qui, ensemble, forment toute l'animation et le décor des façades dans les tons rosés. La structure apparente, visible tant à l'extérieur qu'à l'intérieur, participe pleinement à cette animation décorative géométrique empruntée à l'architecture arabo-andalouse, avec notamment les nervures des voûtes de la coupole et les arcs de retombée des voûtes. La couverture est formée de toits en terrasse surmontés d'un dôme polygonal, dont les reprises de charge structurelles constituent des références à l'architecture romane. Ce dôme central est couvert de tuiles vernissées polychromes.Ces emprunts décoratifs à l'architecture islamique et arabo-andalouse, assumés et remis en évidence dans le cadre de la restauration, atténuent la grande rationalité structurelle et fonctionnelle de l'édifice religieux.
Restauré
classé MH
L'église Saint-Chrysole de Comines est classée en totalité par arrêté du 9 septembre 2002, y compris le monument aux morts de la guerre de 1914-1918, partie intégrante du clocher (cad. AZ 354).
À signaler
Le service de l'Inventaire du patrimoine culturel de la Région Hauts-de-France a engagé l'étude de l'église paroissiale Saint-Chrysole de Comines dans le cadre d'une étude ponctuelle relative aux monuments régionaux emblématiques de l'architecture de la Première Reconstruction en général et de l'Art déco en particulier. Par ses références à la fois byzantines et islamiques, ainsi que par la modernité de ses structures de béton armé combinées à l’utilisation virtuose de la brique et des céramiques, l’église de Comines est un des ensembles les plus singuliers de la Reconstruction en Hauts-de-France. L’œuvre architecturale marque également les débuts de la carrière de Dom Bellot, moine architecte qui, l'année d'achèvement de l'église de Comines en 1928, entame le chantier de l'abbaye de Wisques (Pas-de-Calais).
Propriété de la commune
2000
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
2021 ; 2001
Fournier Bertrand ; Guillot Catherine ; Laget Pierre-Louis ; Vandalle Claude ; Ramette Jean-Marc
Dossier individuel