Maison
De maître
Villa Cavrois
Maison de maître dite Villa Cavrois
Hauts-de-France ; Nord (59) ; Croix ; 60 avenue John-Fitzgerald-Kennedy
Roubaix ouest
John-Fitzgerald-Kennedy (avenue) 60
1969 BC 1, 179, 180, 181 ; 2001 BC 345, 347, 349, 354
En ville
Piscine ; miroir d'eau ; logement ; garage ; verger ; jardin potager ; poulailler ; serre ; roseraie
2e quart 20e siècle
1932
Datation par source
Attribution par source
Cavrois Paul (commanditaire)
Maison de maître dite villa, bâtie entre 1931 et 1932 selon un projet dressé par l'architecte Robert Mallet-Stevens en 1930, pour Paul Cavrois, industriel roubaisien, qui en avait passé la commande à cet architecte en 1929. La maison fut implantée sur un terrain d'un peu plus de 4 hectares, situé alors dans une zone faiblement urbanisée. Constituée par une ossature de poteaux porteurs et de planchers en béton armé, et par des murs en maçonnerie traditionnelle de briques, la villa constitue, par ses lignes épurées, une sorte de manifeste de l'architecture avant-gardiste tout en offrant les éléments du confort moderne : ascenseur, téléphone et haut-parleurs T.S.F. encastrés et distribués dans chaque pièce, éclairage intégré étudié par l'ingénieur André Salomon, cache-radiateurs en aluminium réalisés par Jean Prouvé. Tant le décor intérieur que le mobilier furent entièrement conçus par l'architecte Mallet-Stevens. La villa fut occupée par l'armée allemande pendant la durée de la Seconde Guerre mondiale. Puis, à partir de 1947, elle fut l'objet de modestes réaménagements intérieurs dus à l'architecte Pierre Barbe, pour répondre aux besoins des enfants des propriétaires qui avaient grandi : ainsi la pièce du 2e étage conçue pour servir de salle de jeu pour les enfants fut aménagée en salle de séjour avec mise en place d'un ameublement spécifique. La modification majeure, effectuée en 1956-1957, toujours sous la direction de l'architecte Pierre Barbe, consista à diviser, dans sa hauteur, le grand salon du rez-de-chaussée par un plancher et à aménager, dans l'ancien vide supérieur de cette pièce à l'italienne, un appartement. En 1971 fut élevée, sur une parcelle distraite du jardin, une maison pour un des membres de la famille Cavrois. Après la mort de la veuve de Paul Cavrois en 1986, la maison fut vendue à une société immobilière en mars 1987 et le mobilier d'origine fut alors dispersé aux enchères. Une bonne partie du jardin devait être par la suite lotie. Devant le refus persistant des nouveaux propriétaires de prendre les mesures propres à assurer la conservation de l'immeuble et d'accepter une mesure de protection, la maison fut classée d'office au titre des Monuments historiques en décembre 1990. Par suite de vols d'éléments du décor et de matériaux, auxquels s'ajoutèrent de nombreuses déprédations, il fut décidé d'entreprendre des travaux de préservation d'urgence - clôture du terrain et bouchement des ouvertures pour interdire les intrusions, nettoiement des terrasses pour assurer l'évacuation des eaux de pluie - ce qui fut réalisé en 1993-1994. En juillet 2001, la villa fut finalement acquise par le ministère de la Culture avec ce qui subsistait du jardin, soit une surface de 17600 m2, afin d'éviter une ruine qui paraissait inexorable. Les travaux de restauration commencèrent avec, en premier lieu, la réalisation d'une couverture provisoire afin de mettre rapidement l'édifice hors d'eau. En second lieu devrait être entreprise la démolition du plancher qui avait réduit la hauteur initiale du grand salon. L'échéance des travaux de restauration est prévue pour l'année 2007.
Brique ; béton armé
Béton en couverture
Plan allongé
Sous-sol ; rez-de-chaussée surélevé ; 2 étages carrés
Terrasse
Escalier demi-hors-oeuvre ; escalier tournant à retours sans jour ; en maçonnerie
Le corps de logis s'allonge sur une soixantaine de mètres dans une direction nord-ouest sud-est de façon à offrir une exposition sud-ouest à la façade sur jardin. Du fait d'un dénivelé entre les faces nord et sud, le rez-de-chaussée est surélevé par rapport au jardin. Seuls les poteaux porteurs, les planchers et les terrasses sont en béton armé, les murs sont entièrement faits en maçonnerie de briques rouges ordinaires : murs et poteaux apparents sont recouverts d'un parement de briques jaunes aux joints horizontaux accusés pour souligner l'horizontalité des lignes. Selon les conceptions hygiénistes de l'époque et notamment la valeur accordée à l'insolation des logements sur la santé, toutes les pièces de vie et les chambres à coucher sont disposées sur la face méridionale tandis qu'un couloir de distribution s'étend du côté nord. Le sous-sol occupe toute la surface du gros oeuvre alors que le second étage ne comporte qu'une seule pièce principale. Le grand salon du rez-de-chaussée constituait à l'origine une pièce à l'italienne montant sur la hauteur du rez-de-chaussée et du 1er étage.
Mauvais état
1990/12/12 : classé MH
2002
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
2002
Laget Pierre-Louis
Dossier avec sous-dossier
Conseil régional Hauts-de-France – service de l’Inventaire du patrimoine culturel 151 Bd Hoover 59555 Lille Cedex