Maison
Maison
Hauts-de-France ; Nord (59) ; Condé-sur-l'Escaut ; 25 place Pierre-Delcourt
Condé-sur-l'Escaut
Condé-sur-l'Escaut centre
Pierre-Delcourt (place) 25
2010 AR 545
En ville
Place d'Armes, actuellement place Pierre-Delcourt
IA59002795
Limite 19e siècle 20e siècle
3e quart 20e siècle
Signature
Cette maison qui porte la signature de de l'architecte valenciennois Henri Armbruster (1868-1959) a été bâtie vers 1900 ; elle est en effet visible sur les cartes postales du début du 20e siècle. On peut supposer que le commanditaire répondait au nom dont les initiales, F. B., figurent sur le fronton de la lucarne. En 1954 (tradition orale, concordant avec l'analyse stylistique, qui attribue toujours la conduite des travaux à Armbruster) , le rez-de-chaussée est modifié par l'abaissement de plafonds, la reprise de l'escalier et du cloisonnement dans un esprit moderne. La façade a été restaurée en 2005.
Pierre ; brique
Ardoise ; zinc en couverture
Sous-sol ; 1 étage carré ; étage de comble
Voûte en berceau plein-cintre ; en brique ; fausse voûte en arc-de-cloître
Élévation à travées
Toit à longs pans ; toit en pavillon
Escalier intérieur : escalier tournant à retours ; en maçonnerie
La façade de la maison est construite en pierre (reconstituée ?) traitée à refends. Elle se développe sur deux travées et comporte sous-sol, rez-de-chaussée, étage carré et étage de comble. Une travée étroite, celle de la porte, abritée par un porche dans l'oeuvre dont l'espace est couvert par une fausse voûte en arc de cloître ornée d'une fausse clef pendante et dont les murs latéraux sont revêtus de carreaux de faïence ; une travée plus large dont la légère saillie est soulignée au rez-de-chaussée par la présence de bossages et à l'étage carré par un bow-window comportant deux colonnes. Le rythme et la hiérarchie des travées sont repris au niveau de l'étage de comble par un oeil de boeuf et une lucarne en maçonnerie couronnée d'un fronton cintré, et flanquée de pots-à-feu. La toiture en façade, revêtue d'ardoise, affecte la forme d'un brisis très raide sur lequel s'ouvre l'oeil de boeuf, et d'un petit toit en pavillon, presqu'une flèche, auquel s'adosse la lucarne. Le pan arrière de la toiture, couvert en zinc, s'abaisse pour couvrir l'ensemble du corps de bâtiment. Eclectique, le parti de la façade combine le vocabulaire ornemental de l'architecture du 17e siècle avec des éléments de composition plus modernes tel le bow-window. En opposition avec celui de la façade sur la place, le traitement de la façade arrière dénuée de tout décor est strictement utilitariste : usage de la brique, de linteaux de fonte pour les baies de l'étage, de béton pour le niveau de comble qui apparaît de ce côté comme un étage carré. Une aile en retour plus basse est élevé en brique enduite de ciment. Le rez-de-chaussée a été partiellement décloisonné par les travaux de 1954. Le couloir de desserte, maintenu, ouvre sur un vestibule à éclairage zénithal dans lequel se développe l'escalier à retour, en maçonnerie, dont le limon externe mouluré et l'absence de garde-corps soulignent la fluidité des lignes. Le salon et la salle-à-manger placés en enfilade depuis la façade sur la place ont conservé leurs dispositions d'origine (et une cheminée à manteau chantourné) , à l'exception de l'abaissement des plafonds et de la reprise de l'ouverture, toute en courbes, de la salle-à-manger vers le vestibule. Le décor 1900 des plafonds, avec cordon feuillagé et rosaces centrales, a été maintenu derrière le plafonnage moderne. L'accès à la cuisine se fait en passant sous l'escalier, qui dessert la salle-de-bain entresolée. Au-delà de l'entresol, l'escalier retrouve une physionomie traditionnelle (garde-corps à balustres de bois tourné). Les niveaux supérieurs ne présentent pas de dispositions remarquables. La cave est couverte par une voûte en berceau plein cintre montée en brique.
Sculpture ; céramique ; ferronnerie
Ornement à forme architecturale ; vase, fleur ; ornement à forme géométrique
Sculpture : décor de la façade : pots-à-feu, cuirs découpés, frise de rinceaux, colonnes, masque.£Céramique : panneaux de carreaux assemblés, à reliefs, représentant un vase contenant des roses trémières, des roses, des graminées, devant un fond de paysage montagneux bordé par la mer parcourue de bateaux à voile (pas de marque de fabrique).£Ferronnerie : garde-corps des balconnets.
Par sa profusion décorative et son jeu de références historicisantes, la façade ostentatoire de cette maison est un unicum à Condé.£Par ailleurs, elle représente un jalon important dans la carrière de l'architecte Armbruster, diplômé en février 1899, qui signe là l'une de ses premières oeuvres, encore très marquée par l'enseignement académique et l'historicisme. Armbruster se détache ensuite progressivement puis radicalement de cet héritage et se rallie aux principes de l'architecture moderne qu'il adopte pour la construction du groupe scolaire des Remparts, à Condé, en 1935-36. S'il était confirmé que les aménagements intérieurs de 1954, particulièrement intéressants par la qualité des volumes du vestibule-cage d'escalier et de la gestion de la lumière de cet espace, étaient dus à son intervention, cette réalisation illustrerait le point de départ et l'aboutissement de sa pratique professionnelle.
Propriété privée
2007
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
2007
Oger-Leurent Anita
Sous-dossier
Conseil régional Hauts-de-France – service de l’Inventaire du patrimoine culturel 151 Bd Hoover 59555 Lille Cedex