Briqueterie
Briqueterie Chimot
Hauts-de-France ; Nord (59) ; Marly ; Saint-Saulve (rue) 162 ; Brossolette (rue )
Communauté d'agglomération Valenciennes Métropole
Marly
Saint-Saulve (rue) 162 ; Brossolette (rue )
2020 OA 42, 43, 1078, 1816, 1895, 1821, 2934, 2936, 2938, 2939
En ville
Aire de séchage ; four industriel ; aire des produits manufacturés ; cour ; logement d'ouvriers
Limite 19e siècle 20e siècle
1892 ; 1903
Daté par source ; daté par source
La briqueterie est fondée en 1892 par madame veuve Chimot. Au décès de cette dernière le 14 juillet 1903, elle est reprise par ses fils Alphonse, Arthur et Anthénot (ÉLIEN, 2010). Les fours à air libre sont remplacés par un four Hoffmann qui, fonctionnant au charbon et offrant un meilleur rendement, permet à l'entreprise de répondre favorablement au besoin du chantier de construction de l’église Saint-Michel de Valenciennes, situé à un kilomètre à l'est. Le four et ses abords n'évoluent guère jusque dans les années 1950 où des hangars de séchage (étuves) et de stockage de l’argile sont édifiés. La famille Chimot cède l’entreprise en 1985 à la famille Goethals. À partir de 2017, les argilières alentours étant épuisées, la terre est amenée par camions. En 2023, Valenciennes Métropole, propriétaire du foncier, décide de ne pas renouveler le bail. Une dernière cuisson a lieu fin 2023. En 2024, un projet immobilier et une demande de permis de démolir annoncent la disparition prochaine de ce site industriel.
La briqueterie est située à l'est de Valenciennes et au nord de la commune de Marly. Une voie particulière, depuis la rue de Romainville, y conduit. Pavée et longue de 400 m, elle ouvre sur une cour carrée dont le centre est occupé par le four Hoffmann dit mesurant. Au sud de celui-ci se trouve un hangar dévolu au stockage de l'argile, au nord la halle de séchage artificiel et, au-delà, des habitations. Les carrières d'argile étaient situées à l'est du four. Des séchoirs à air libre sont encore visibles à 400 m au sud-est du four.L'extraction de l'argileLa photographie aérienne du site en 1930 renseigne sur la méthode d'extraction de l'argile. Les séchoirs y apparaissent à proximité et en contrebas du champ. L'absence d'alignement laisse penser qu'ils étaient déplacés au fur et à mesure de l'exploitation de l'argilière et que les briques étaient façonnées à la base de l'escarpement. La photographie aérienne de 1969 montre une toute autre organisation. Les séchoirs sont alignés et fixes (ils sont encore à cette même place aujourd'hui) et le limon, extrait par une excavatrice à godets, est amené par wagonnets via une voie ferrée visible sur l'image. Les briques y étaient alors façonnées au moyen de presses rotatives exerçant sur chaque brique une pression proche de trois tonnes. Elles étaient ensuite entreposées trois semaines durant dans des séchoirs ouverts sur une longueur de 50 m. Les briques étaient alors acheminées vers le four Hoffmann via un réseau ferré à voies étroites (50 cm). Un séchoir à étuve, alimentée par la chaleur du four, était venu par la suite compléter le dispositif. Le séchage des briques y était alors réalisé en soixante heures.Le four HoffmannMis au point en Allemagne en 1858 par Friedrich Hoffmann, ce four est dit continu et à foyer mobile. Il est constitué d'une galerie annulaire en brique réfractaire (la chambre de cuisson) surmontée en son centre d'une cheminée en brique. On y accède latéralement par une série de portes équidistantes en plein cintre. Le four est chargé à la main en briques crues amenées par wagonnets. Une fois empli de briques disposées en quinconce et ses portes obstruées, le four peut être allumé. La cuisson s'opère grâce à la combustion de charbon en poudre injecté au travers de petits orifices aménagés dans la voûte. En effet, sous la charpente, chaque ouverture, ou puits de chauffe, est surmontée d'un réservoir appelé "marmite" contenant le combustible. Ces ouvertures sont commandées par des tiges reliées à un arbre tournant situé dans la charpente. Une fois allumé, le feu progresse dans la galerie grâce à ce système d'approvisionnement dûment ajusté, à raison de trois à quatre mètres par jour. Les ouvriers (les cuiseurs) se succèdent afin de conduire le feu et d'en assurer la cuisson correcte à une température comprise entre 1 100 et 1 200 °C. Les chambres de cuisson sont mises en chauffe l’une après l’autre. L’intérêt du four Hoffmann réside dans la circulation de l'air dans les différentes chambres. La chaleur contenue dans une chambre sert ainsi non seulement à cuire les briques qu’elle contient mais également à préchauffer les briques non cuites disposées dans les chambres suivantes. Dans le même temps, un courant d’air frais, introduit via la porte de la chambre en cours de défournement, parcourait la galerie dans le sens inverse par rapport à la progression du foyer, refroidissant ainsi les briques déjà cuites dans les chambres précédentes. Le feu est ainsi "chassé" vers l’avant de chambre en chambre, dans un processus continu d’une très grande efficacité énergétique.À côté de cette alimentation mécanisée, des lots de briques, situés aux extrémités, sont cuits grâce à une alimentation manuelle en combustible. Les briques ainsi obtenues, moins uniformes, conviennent mieux à des constructions traditionnelles ou à des restaurations. La cuisson de l'ensemble du chargement prend trois semaines et les briques ne sont défournées qu'une dizaine de jours après l'arrêt du four.
À signaler
En 2023, Valenciennes Métropole, propriétaire du foncier, décide de ne pas renouveler le bail. Une dernière cuisson a lieu fin 2023. En 2024, un projet immobilier et une demande de permis de démolir annoncent la disparition prochaine de ce site industriel.
Propriété de la commune (?)
Propriété de la commune jusque fin 2023.
2024
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
2024
Ramette Jean-Marc ; Bongart Christine
Dossier individuel