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Plateforme ouverte du patrimoine

Moulin à foulon et moulin à blé, dit Moulin des Forges ; puis minoterie Doligé ; puis usine de tabletterie Besse, puis usine de matières plastiques Besse

Désignation

Dénomination de l'édifice

Moulin à foulon ; moulin à blé ; minoterie ; usine de tabletterie

Appellation d'usage

Moulin des Forges, puis Minoterie Doligé ; puis Usine de tabletterie Besse, puis Usine de matières plastiques Besse

Titre courant

Moulin à foulon et moulin à blé, dit Moulin des Forges ; puis minoterie Doligé ; puis usine de tabletterie Besse, puis usine de matières plastiques Besse

Localisation

Localisation

Hauts-de-France ; Oise (60) ; Milly-sur-Thérain ; 8 rue des Forges

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Oise

Canton

Marseille-en-Beauvaisis

Lieu-dit

Les Forges

Adresse de l'édifice

Forges (rue des) 8

Références cadastrales

2002 AO 155, 156, 157, 592

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En écart

Nom du cours d'eau traversant ou bordant l'édifice

Le Thérain

Partie constituante non étudiée

Atelier de fabrication ; logement patronal ; bureau d'entreprise ; fournil ; remise ; bief de dérivation

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

18e siècle ; 1er quart 19e siècle ; 3e quart 19e siècle

Siècle de campagne secondaire de consctruction

1er quart 20e siècle ; 3e quart 20e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1817 ; 1858 ; 1865 ; 1869 ; 1933

Commentaires concernant la datation

Porte la date ; daté par source

Auteur de l'édifice

Commentaires concernant l'attribution de l'édifice

Attribué par source

Personnalités liées à l'histoire de l'édifice

Charles Doligé (commanditaire)

Description historique

Le hameau du Moulin des Forges fut le siège d'une activité industrielle depuis le 15e siècle. Un moulin à battre le fer avec un haut-fourneau et vraisemblablement une affinerie est en effet attesté à cette époque. L'initiative en reviendrait au seigneur de Milly qui, en 1486, avait déjà fait installer un haut-fourneau à Hodenc-en-Bray. Cette usine à fer disparaît à la fin du 18e siècle ou au début du 19e siècle, sans que l'on sache à quelle date elle cessa son activité. Elle a cependant laissé de nombreux résidus de scories et de laitiers, mis au jour il y a une trentaine d'années, et dont les plus anciens vestiges remontent à sa fondation. Non loin de là, un autre moulin à foulon fut établi entre 1768 et 1784. M de Saisseval, seigneur de Boufflers, devenu Crillon par la suite, vend en effet en 1768 un terrain qu'il possède aux Forges de Milly, à Jérôme Canis. Ce dernier fait effectuer une prise d'eau dans la rivière du Thérain et aménage une dérivation, longue de près de 300 m qui traverse sa propriété. Sur la rive gauche de ce canal, il fait construire un moulin à foulon, dont la présence est attestée sur le plan d'intendance, exécuté en 1784. Le moulin à battre le fer est toujours présent, situé un peu plus au sud. En 1805, Joseph Dubos rachète le moulin à foulon à la veuve Canis. En 1816, il se rend également acquéreur du terrain situé sur l'autre rive du canal, appartenant à Auguste Lebastier, pour y faire construire l'année suivante un moulin à farine. Les deux moulins sont alors implantés en vis-à-vis. A son décès en 1829, les deux moulins sont revendus. Celui à foulon est acheté par Zacharie Mélliancourt, meunier à Bonnières, et celui à blé, à François Dubos. Ce dernier procède à la réfection de sa roue hydraulique en 1855, et revend deux ans plus tard son moulin à Charles Doligé. Celui-ci entreprend la reconstruction complète de l'édifice, qui devient une grande minoterie. Ces travaux sont entièrement réalisés en 1858, comme le confirment la date portée par les fers d'ancrages sur la façade sud-ouest de l'édifice, ainsi que l'autorisation accordée par la préfecture de l'Oise le 1er mars 1858. Zachachie Melliancourt, qui avait rapidement converti son moulin à foulon en moulin à blé, le revend également à Charles Doligé en 1856. En 1869, l'ancien moulin à foulon est à son tour reconstruit, comme l'atteste également cette date portée par les fers d'ancrages. En 1900, Louis Besse (1858-1949) , artisan tabletier, originaire de Meursault, arrivé à Méru (Oise) en 1896 installe une usine de tabletterie, spécialisée dans la fabrication de coupe-papier et cuillères en os, dans le bâtiment de la grande minoterie. Juste avant la Première Guerre mondiale, il rachète l'autre moulin qui avait cessé son activité de meunerie, pour s'étendre dans cette partie. Après cette extension, il fait construire vers 1920 de nouveaux bâtiments à usage de bureaux. Vers 1936, l'arrivée des nouveaux matériaux fait évoluer l'activité tabletière traditionnelle, et la société Besse oriente une partie de sa production vers les ustensiles en bakélite et autres matières thermodurcissables. En 1942, l'établissement est administré par ses deux fils, Raymond et André, qui parviennent à maintenir la production initiale jusque 1956. Après cette date, l'entreprise poursuit sa reconversion dans le traitement et la transformation des matières thermoplastiques. A cette fin, de nouveaux ateliers sont construits en 1965, puis à nouveau en 1993. Une roue hydraulique verticale de 3, 5 m de diamètre est toujours en place. La seconde, qui selon la tradition, mesurait près de 5 m de diamètre, est en ruine. La première roue est reliée à une dynamo de marine Westendorp de 7 kW, en fonction. Dans les étages, il subsiste les tonneaux de ponçage et de polissage, ainsi que de nombreux éléments de machines de tabletterie (tours) de marque Leroy, à Méru. En 1901, l'entreprise emploie 3 personnes. En 1940, l'usine de tabletterie emploie environ 50 ouvriers. Existence d'un fonds archives privées.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Brique ; moellon ; pierre ; silex ; pan de bois ; torchis ; essentage d'ardoise ; béton ; parpaing de béton ; enduit ; ciment

Matériaux de la couverture

Ardoise ; tuile plate ; tôle ondulée ; tôle nervurée

Description de l'élévation intérieure

3 étages carrés ; étage de comble

Partie d'élévation extérieure

Élévation ordonnancée

Typologie de couverture

Toit à longs pans ; pignon couvert ; croupe ; appentis ; toit en bâtière

Source de l'énergie utilisée par l'édifice

Énergie hydraulique ; produite sur place ; roue hydraulique verticale ; convertisseur

Commentaire descriptif de l'édifice

Les bâtiments se répartissent de part et d'autre de la dérivation de la rivière du Thérain. L'ancienne minoterie est implantée sur la rive droite, au nord-est. Construite en brique, elle développe une élévation ordonnancée à trois étages carrés et étage de comble, couvert d'un toit en ardoise, à longs pans et croupes. Sa façade sud-est, est éclairée de larges baies horizontales au premier étage, où s'effectuait les opérations finales de la fabrication des objets en os, tandis que les étages supérieurs présentent un jeu de fenêtres à arc en plein cintre. Cette façade porte la date de 1858 par fers d'ancrages. Au sud, adossé à cet édifice, se trouve un petit bâtiment en rez-de-chaussée, construit en pan de bois et torchis, le long de la rive du canal de fuite. Il servait d'atelier de sciage des os à l'époque de l'usine Besse. Les bureaux de 1920 forment le retour est de la minoterie. Ils sont construits en brique, à un étage carré, couvert d'un toit à longs pans et pignons couverts. Dans leur prolongement, ont été construits les ateliers les plus récents, en charpente métallique et parpaings de béton enduits de ciment, couverts d'un toit en tôle nervurée et ondulée, à longs pans et pignons couverts. De l'autre côté du canal, au sud-ouest, le second moulin forme le pendant de la minoterie. Il est situé exactement à l'emplacement de l'ancien moulin à foulon. Ce bâtiment est construit en brique, à un étage carré et couvert d'un toit en ardoise à longs pans et croupe. L'extrêmité orientale de la couverture forme un retour en pignon recouvert d'un essentage d'ardoise. Au sommet du premier étage de l'édifice, figure la date de 1869 par des fers d'ancrages. Un atelier de fabrication en pan de bois et brique lui est adossé perpendiculairement au sud-est. Son étage est desservi par une coursive extérieure en bois, courant le long de sa façade longitudinale et abritée par une toiture débordante en ardoise. A l'arrière, le long de la rivière, subsiste un four à pain, construit en moellons de pierre et silex avec jambage harpé en brique abrité par une toiture en bâtière en tuile plate. Il est flanqué d'une remise à bois en brique, coiffée d'un appentis en tôle ondulée. Les deux anciens moulins possèdent encore leur roue hydraulique verticale par dessous, mais seule celle appartenant à l'édifice de 1869 fonctionne et alimente une dynamo de marine Westendorp, qui fournit une partie de l'électricité domestique en 110 volts. L'autre roue, en très mauvais état, n'a conservé que son moyeu. Elle est cependant toujours reliée à son grand volant vertical en fonte et alluchons en bois, qui assurait autrefois la transmission de l'énergie dans les étages.

Protection et label

Intérêt de l'édifice

À signaler

Eléments remarquables dans l'édifice

Machine énergétique ; machine de production

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Propriété privée

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2002

Date de rédaction de la notice

2003

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Fournier Bertrand

Cadre de l'étude

Typologie du dossier

Dossier individuel

Accès Mémoire

Arrdt_beauvais

Adresse du dossier Inventaire

Conseil régional Hauts-de-France - Service de l'Inventaire du patrimoine culturel 21 mail Albert-Ier 80000 Amiens

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Vue aérienne de l'usine en 1994.
Vue aérienne de l'usine en 1994.
© Inventaire général, ADAGP
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Le canal d'amenée.
Le canal d'amenée.
© Inventaire général, ADAGP
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Détail des vestiges de la coulerie et de la roue hydraulique de la minoterie.
Détail des vestiges de la coulerie et de la roue hydraulique de la minoterie.
© Inventaire général, ADAGP
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Atelier de fabrication, en retour du logement de 1869, façade sur cour.
Atelier de fabrication, en retour du logement de 1869, façade sur cour.
© Inventaire général, ADAGP
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Le logement construit en 1869, façade sur cour.
Le logement construit en 1869, façade sur cour.
© Inventaire général, ADAGP
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Remise.
Remise.
© Inventaire général, ADAGP
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Détail des engrenages de transmission.
Détail des engrenages de transmission.
© Inventaire général, ADAGP
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Le logement de 1869 et la minoterie à l'arrière plan, façade postérieure.
Le logement de 1869 et la minoterie à l'arrière plan, façade postérieure.
© Inventaire général, ADAGP
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La coulerie et les roues des deux moulins.
La coulerie et les roues des deux moulins.
© Inventaire général, ADAGP
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Détail de la roue hydraulique verticale encore en place.
Détail de la roue hydraulique verticale encore en place.
© Inventaire général, ADAGP
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Atelier de fabrication construit en 1965.
Atelier de fabrication construit en 1965.
© Inventaire général, ADAGP
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Le canal de fuite et détail du mur est de l'atelier de fabrication.
Le canal de fuite et détail du mur est de l'atelier de fabrication.
© Inventaire général, ADAGP
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Vue d'ensemble sud de la minoterie et du canal de fuite.
Vue d'ensemble sud de la minoterie et du canal de fuite.
© Inventaire général, ADAGP
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Les bureaux construits vers 1920.
Les bureaux construits vers 1920.
© Inventaire général, ADAGP
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Vue de la dynamo Westendorp.
Vue de la dynamo Westendorp.
© Inventaire général, ADAGP
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Tableau électrique de la minoterie de 1858.
Tableau électrique de la minoterie de 1858.
© Inventaire général, ADAGP
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Détail du grand volant de transmission de la minoterie de 1858.
Détail du grand volant de transmission de la minoterie de 1858.
© Inventaire général, ADAGP
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Façade nord-ouest de la minoterie portant la date de 1858.
Façade nord-ouest de la minoterie portant la date de 1858.
© Inventaire général, ADAGP
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Façade sud-est de la minoterie portant la date de 1858.
Façade sud-est de la minoterie portant la date de 1858.
© Inventaire général, ADAGP
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Vue d'ensemble de la minoterie.
Vue d'ensemble de la minoterie.
© Inventaire général, ADAGP
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Détail des caisses de cuillères en os produites par l'entreprise Besse.
Détail des caisses de cuillères en os produites par l'entreprise Besse.
© Inventaire général, ADAGP ; © AGIR-Pic
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Intérieur du 2e étage de l'atelier de fabrication, détail des tonneaux de ponçage.
Intérieur du 2e étage de l'atelier de fabrication, détail des tonneaux de ponçage.
© Inventaire général, ADAGP ; © AGIR-Pic
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Intérieur du premier étage de l'atelier de fabrication.
Intérieur du premier étage de l'atelier de fabrication.
© Inventaire général, ADAGP ; © AGIR-Pic
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Le four à pain.
Le four à pain.
© Inventaire général, ADAGP ; © AGIR-Pic
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