Église
Saint-Jean-Baptiste
Chapelle ; salle des fêtes
Ancienne église Saint-Jean-Baptiste, actuellement salle polyvalente
Hauts-de-France ; Oise (60) ; Pierrefonds ; Morienval (rue de) 41B
Communauté de communes des Lisières de l'Oise
Compiègne-Sud
Palesne (hameau de)
Morienval (rue de) 41B
2021 OE 1098
En écart
4e quart 19e siècle
1877 ; 1882 ; 1884
Daté par travaux historiques ; daté par travaux historiques ; porte la date ; porte la date ; daté par travaux historiques
Signature ; signature ; attribution par source
Delahaye Alexandre (donateur) ; Cugnière (donateur) ; Vasseur (commanditaire ; destinataire ; promoteur)
Un hameau sans paroisse, ni églisePalesne, hameau de Pierrefonds, n’a jamais été constitué en paroisse et dépend donc de Pierrefonds pour le culte depuis la christianisation de la région. Ainsi, pour assister à la messe, les habitants de Palesne doivent cheminer longuement à pied pour rejoindre l'église de Pierrefonds où ils se mêlent aux habitants du bourg et villégiateurs. En raison de cet éloignement, les habitants de Palesne se rendent finalement peu aux offices du soir. Un lieu de culte issu des missions d’évangélisation, 1875-1884Dans le cadre de missions d’évangélisation propres à la fin du XIXe siècle, le père Chapotin demande en 1875 à Alexandre Delahaye, propriétaire agricole à Palesne, un lieu pour y célébrer la messe. À la suite, il suggère au chanoine Vasseur, curé de Pierrefonds, de faire une quête auprès des villégiateurs pour l’édification d’une chapelle.Cette opération est un succès, grâce aux donateurs Alexandre Delahaye et sa fille, madame Cugnière. La somme rassemblée est doublée par monsieur Sabatier, châtelain du Prieuré à Pierrefonds. Dès février 1876, les comptes de fabrique mentionnent l’achat d’un terrain vierge de toute construction à Palesne (plan cadastral de 1838). Le 24 juin 1877, la première pierre est posée par madame Cugnière. Les plans de l’édifice seraient d'un certain Merle de Pierrefonds et de l'abbé Vasseur lui-même. Le coût de la construction aurait été baissé par les frères Devillers, maçons à Pierrefonds (Victor Devillers étant conseiller de la fabrique). Le projet est d’importance : c’est une église de style néo-roman que l’on construit, probablement en s’inspirant des préconisations d’Anatole de Baudot pour l’édification des églises de campagne, ce disciple de Viollet-le-Duc ayant alors largement diffusé ses théories depuis la parution de son ouvrage en 1867.Dès 1882, des verrières ornementales sont offertes par des particuliers (voir de dossier présentation du mobilier de l'ancienne église Saint-Jean-Baptiste (IM60001730)). Quasiment toutes les baies en sont dotées en 1884. Un statut d’église refusé 1884-1887Le 4 octobre 1884, monseigneur Péronne, nouvel évêque de Beauvais, consacre l’autel de l'église dédiée à saint Jean-Baptiste.Peu après, l'abbé Vasseur, curé de Pierrefonds, souhaite faire reconnaître son statut d’église par le ministère des Cultes. Il sollicite en ce sens l’avis favorable du conseil municipal en novembre puis du conseil de fabrique en décembre 1886 (AC Pierrefonds). Le curé assure que l’ensemble des frais liés à l’exercice du culte sera assuré par lui-même puis par une fondation à créer.En dépit des avis favorables du diocèse, de la commune et des notables, l’État n'accorde pas le statut d'église au nouvel édifice, peut-être en raison du nombre insuffisant de fidèles concernés par la nouvelle paroisse. Ce chiffrage est en effet demandé avec insistance par le sous-préfet de Compiègne au maire le 27 juillet 1887.Si aucun mariage ni obsèques ne peuvent être officiés dans ces lieux, le culte peut y être organisé sur le bon vouloir du curé et à ses frais. Une chapelle privée aux attributs d’église, 1887-2001En dépit de l'absence de reconnaissance officielle, l'édifice est bien perçu comme église par les visiteurs de la région et les guides touristiques.L'église n'est parfaitement aménagée qu'en 1900 (DIGUES, 2007). Cette même année, madame Delahaye apure la totalité des dettes que l'abbé Vasseur a contractées pour édifier cette église dont il est le propriétaire en titre. Il y officie chaque dimanche jusqu’à son décès en 1901. L'édifice est alors légué à monsieur Alexandre Delahaye, grand propriétaire agricole à Palesne et principal souscripteur en faveur de la construction d'une église (Le Guetteur, 1936). La messe est par la suite dite ponctuellement puis reprise de façon régulière entre 1907 et 1919 (DIGUES, 2007 et Le Guetteur, 1936).Il semble que des travaux se poursuivent alors pour parfaire l'aménagement de l'église avec la participation des habitants. Ainsi, la charpente aurait été modifiée en 1908 par un natif de Pierrefonds, Robert Simbozel (archives de la Conservation régionale des monuments historiques-CRMH). Relativement épargnée par la Première Guerre mondiale, l’édifice est un lieu de recueillement pour les soldats en cantonnement dans la commune.Le 10 juin 1934, la chapelle est vendue à l’association diocésaine (DIGUES, 2007). À une date ultérieure, non déterminée, elle devient propriété de la commune. Un édifice cherchant un nouvel usage, depuis 2001En 2001, la commune de Pierrefonds demande la protection au titre des Monuments historiques de l'église Saint-Jean-Baptiste de Palesne. Les archives de la CRMH décrivent l’existence d’une voûte d'arêtes en brique et plâtre sur des arcs doubleaux. L’édifice est alors étayé suite à une intervention de l’association du Fort de Condé et des églises du sud de l’Aisne en péril.Le refus de toute protection le 14 novembre 2001 limite l'envergure des travaux de sauvetage envisagés par la commune. La voûte est démolie et des tirants métalliques sont installés pour retenir les murs de la nef.Désacralisé, l’édifice sert ponctuellement de salle des fêtes pour certaines manifestations communales.
Calcaire ; pierre de taille ; calcaire ; moellon
Ardoise
Plan en croix latine
1 vaisseau
Fausse voûte d'arêtes ; charpente en bois apparente
Élévation à travées
Toit à longs pans pignon découvert ; croupe polygonale ; toit à deux pans noue ; toit en bâtière
Escalier hors-oeuvre : escalier en vis, en maçonnerie
Implantation et parti généralSituée au cœur du hameau de Palesne, au bas du coteau sud-est, l'église est implantée dans un enclos ecclésial à peu près rectangulaire et fermé d’un mur. L'accès à l'église se fait par une grille puis par un emmarchement.L'église est bâtie selon un plan en croix latine dans le sens de la pente est son chœur n'est pas tout à fait orienté. Il comprend quatre travées de nef, un transept, un chœur de deux travées. Sa façade occidentale comporte trois baies jumelées sous un petit clocher. Le chevet est à pans coupés. L’édifice est construit avec des pierres calcaires locales (moellons et pierres de taille) et couvert d’ardoise.Son architecture adopte un style néo-roman inspiré des constructions de la fin du XIIe siècle.L’intérieurL'entrée se fait par un porche intérieur, faisant office de vestibule et portant une tribune. Séparé de l’ensemble de l’église par un mur maçonné, un escalier à vis donne accès à la tribune. Celle-ci est éclairée par les trois baies jumelées. Une balustrade en bois forme son garde-corps. Inspirée par les formes classiques de la fin du XVIe siècle, la tribune est couverte d’une fausse-voute d’arête, au centre de laquelle se trouve un oculus fermé par des planches de bois (ancien accès à la cloche). De l'autre côté du porche se trouvent les fonts baptismaux.L’espace de la nef, du transept et du chœur est unifié par son sol carrelé en blanc crème et rouge, formant un tapis dont les motifs hiérarchisent les espaces ; des lignes permettent de localiser précisément les emplacements prévus pour les bancs. L’ensemble des verrières de la nef, du transept et du chœur sont constituées de vitrail. Les murs sont scandés par des colonnes engagées aux chapiteaux de feuillage portant l’amorce d’une voûte. La charpente de bois couvre l’ensemble de la nef, du transept et du chœur.Les trois travées de la nef sont éclairées de baies en plein-cintre. Les murs des deux premières travées sont retenus par des tirants métalliques filetés.Chaque bras du transept est éclairé d’une baie géminée en plein-cintre et d’un oculus quadrilobé.Une marche sépare le chœur du transept. La première travée du chœur est éclairée, de chaque côté, par une baie en plein cintre. Cette première travée dessert la sacristie, divisée en deux parties. Ces deux espaces sont édifiés sous le niveau des baies éclairant le chœur et sont éclairés par des fenêtres rectangulaires au vitrage blanc. Une seconde marche distingue la première travée du chœur du sanctuaire. Il était initialement éclairé par trois baies en plein-cintre. La baie centrale est bouchée ; à son emplacement est peinte une draperie couronnée figurant un dais, surplombant l’autel.
Sculpture ; vitrail (étudié dans la base Palissy) ; peinture ; menuiserie
Feuillage, colonne, couronne, draperie
Bon état ; désaffecté
À étudier
Propriété de la commune
Désaffecté comme lieu de culte
2020
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
2020
Rat-Morris Viviane
Dossier individuel