POP

Plateforme ouverte du patrimoine

Maison de la journaliste Séverine dite villa "Les Trois Marches", puis résidence d'été (foyer) pour les femmes journalistes, actuellement maison

Désignation

Dénomination de l'édifice

Maison

Appellation d'usage

Villa Les Trois Marches

Destination actuelle de l'édifice

Maison ; foyer

Titre courant

Maison de la journaliste Séverine dite villa "Les Trois Marches", puis résidence d'été (foyer) pour les femmes journalistes, actuellement maison

Localisation

Localisation

Hauts-de-France ; Oise (60) ; Pierrefonds ; Séverine (rue) 14 ; Beaudon (ancienne rue du)

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Communauté de communes des Lisières de l'Oise

Canton

Compiègne-Sud

Adresse de l'édifice

Séverine (rue) 14 ; Beaudon (ancienne rue du)

Références cadastrales

2020 B 202, 2254

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En village

Partie constituante non étudiée

Jardin ; communs

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

4e quart 19e siècle ; 1er quart 20e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1875 ; 1912

Commentaires concernant la datation

Daté par source ; daté par source

Commentaires concernant l'attribution de l'édifice

Attribution par source ; attribution par source

Personnalités liées à l'histoire de l'édifice

Remy Caroline (personnage célèbre ; propriétaire) ; Durand Marguerite (propriétaire)

Description historique

En 1875, Pierre Fauvel, garde-vente de bois issu d'une famille de bûcherons et de scieurs de long, fait construire une maison, d'après l’état des sections de la matrice cadastrale de 1838. Il la cède en 1882, puis revend l’ensemble du terrain adjacent en 1885.Élie Fruit (1992) et François Digues (2007 et 2010) signalent que Caroline Rémy, dite Séverine (1855-1929), journaliste, écrivaine et féministe, est présente à Pierrefonds en 1896. Après un séjour à l’hôtel des Bains, puis après avoir loué deux autres maisons ("La Pinsonnette" au n°4 de la rue du Beaudon, puis "La Roulotte" au Parc), Séverine s'installe vers 1899-1900 dans cette maison sise face à la gare, quittant définitivement son appartement du 14 boulevard Montmartre à Paris. En souvenir de l’auberge où les dreyfusards se réunirent à Rennes pour accueillir Alfred Dreyfus de retour du bagne, Séverine nomme sa demeure "Les Trois Marches" et fait peindre ce nom au-dessus de la porte. La maison consiste alors en un corps de bâtiment central cantonné par deux petites ailes en rez-de-chaussée, surmontées d'une terrasse (SÉVERINE, 1903). Elle devient bientôt un lieu de réunion de l’intelligentsia parisienne, particulièrement des féministes, des socialistes ou des libertaires.La matrice cadastrale 1911-1935 mentionne Marie-Joseph-Onésime Rémy (veuf, né en 1820, père de Caroline Rémy dite Séverine) comme propriétaire de la maison ainsi que d’une maisonnette (à trois ouvertures) et d’un jardin sur la même parcelle (B364). L’origine de la propriété n’est pas indiquée. Elle est probablement de pure forme, la maison étant occupée par sa fille. En effet, séparée depuis 1886 de son second époux, le docteur et physicien Adrien Guebhard (1849-1924), il s'agit pour Séverine de pouvoir disposer de ses biens alors qu'elle n'est pas divorcée. La matrice cadastrale 1911-1935 signale en 1912 une modification de la maison à laquelle sept ouvertures sont ajoutées. Il s'agit probablement de la surélévation des deux ailes basses encadrant le corps central du bâti, signalée par François Digues (2010) et Élie Fruit (1992). Ce dernier ajoute que Séverine acquiert des terrains à proximité qu’elle transforme en jardins. Toutefois, les matrices cadastrales ne mentionnent pas ces acquisitions. Il peut s’agir d’aménagement de terrains situés à l’arrière de la propriété.Pendant la Grande Guerre, "les officiers sont reçus et soignés dans la maison Séverine" rapportent Isabelle Lesmesle (2008) et François Beauvy (2015). Séverine est réputée avoir utilisé sa maison comme quartier-général pour l’organisation d’une des premières missions ambulancières du conflit. Elle devient la propriétaire de la maison et de son terrain en 1916, probablement à la succession de son père. À la suite de la réaction allemande de 1918 et devant la menace d'une nouvelle invasion, "Séverine dont la maison a été atteinte par un obus, [est] contrainte de quitter Pierrefonds […], elle ne s’y réinstallera qu’en 1920, après la réparation des dommages causés à sa maison par l’occupation militaire." (FRUIT, 1992). Séverine décède dans sa maison le 24 avril 1929 d’après Élie Fruit (1992) et François Digues (2010). Son cortège funèbre se réunit devant les "Les Trois Marches" trois jours plus tard.La matrice cadastrale 1911-1935 mentionne qu’un garage est construit sur le terrain en 1930. Il s'agit possiblement d'une régularisation de travaux passés. Après le décès de la journaliste et écrivaine, Marguerite Durand (1864-1936), fondatrice du journal La Fronde, acquiert en 1932 la maison puis le jardin en 1933, selon la matrice cadastrale de 1914-1936. D’après Élie Fruit(1992), "Marguerite Durand […] en fit une résidence d’été pour les femmes journalistes, comme le rappelle, en façade de la maison, une plaque aux trois quarts effacée. Mais après sa mort la propriété fut laissée à l’abandon. Occupée par les Allemands pendant la dernière guerre, elle tomba ensuite dans le plus total délabrement. Ce n’est qu’en 1964 qu’elle fut à nouveau rachetée et restaurée."En 2019, la maison est occupée par un particulier et son jardin accueille de nombreux animaux domestiques (chats, chèvres, cheval, etc.), comme du temps de Séverine.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Brique ; brique avec pierre en remplissage ; calcaire ; pierre avec brique en remplissage

Matériaux de la couverture

Ardoise ; zinc en couverture

Description de l'élévation intérieure

Étage de comble ; 1 étage carré

Partie d'élévation extérieure

Élévation ordonnancée sans travées ; jardin en pente

Typologie de couverture

Toit à longs pans brisés croupe brisée

Commentaire descriptif de l'édifice

Située au pied du coteau au nord du lac, au croisement de la rue Séverine (ex-rue du Beaudon) et de l’allée des Tilleuls qui mène à la gare, la maison "Les Trois Marches" se dresse en retrait de la rue. Elle fait face au sud, au lac et à la vallée.Le jardin est divisé en deux parties. Côté rue, à l’avant de la maison, c’est un espace plan couvert d’une pelouse et clos d’une grille au-dessus d’un mur-bahut en pierre de taille calcaire rythmé par des piliers. À l’arrière, c’est un espace boisé en pente qui est traversé en biais par la sente qui mène du Beaudon au Parc. La clôture s’ouvre à l’ouest par un large portail, à l’est par un portillon piéton.La maison présente un plan en T sur trois niveaux dont un étage de comble, ordonnancé sans travées avec un avant-corps central. Elle est construite en brique et pierre sous une toiture à brisis en ardoise et zinc. En façade sur rue, les étages des deux ailes sont chacun longés par un balcon en surplomb, ce dernier supporté par des équerres et de fines colonnes métalliques.La porte d'entrée située au centre de l'élévation sur rue a façade est précédée d’un perron de cinq marches et son arc à claveaux est peint de l’inscription partiellement effacée "LES / TROIS MARCHES ". L'a maison dispose également d'une entrée latérale, à l'ouest.Sous l'appui de chacune des fenêtres de l’étage du corps central, est apposée une plaque en marbre gravé. Sur l’une est écrit : "ICI VÉCUT /CAROLINE REMY DITE SÉVERINE / JOURNALISTE, PACIFISTE ET FÉMINISTE / 1855-1929" ; sur l’autre "RÉSIDENCE D'ÉTÉ / DES FEMMES JOURNALISTES / FONDATION MARGUERITE DURAND / EN SOUVENIR DE "LA FRONDE" / 1952".Des petits édifices secondaires sont construits en arrière de la maison, à la limite avec la partie boisée du jardin. À l’est se trouve un petit bâtiment en appentis contre le mur de clôture de propriété, en maçonnerie de moellons de calcaire enduite avec un chainage en briques et une couverture en tuile. À l’ouest, un bâtiment en brique s’élève sous la frondaison des arbres.

État de conservation (normalisé)

Inégal suivant les parties

Protection et label

Intérêt de l'édifice

Maison d'homme célèbre

Observations concernant la protection de l'édifice

Le Plan Local d’Urbanisme de 2016 répertorie la "Maison cossue en brique et pierre (Séverine, née Caroline Rémy)" dans les monuments, bâtiments et ensembles urbains remarquables, identifiés au titre de l’article L.123-1-5-III.2° du Code de l’Urbanisme.Le diagnostic patrimonial du Plan Local d’Urbanisme intercommunal (2019) identifie la maison comme "Villa en brique sur trois niveaux, toiture mansardée et couverte d'ardoises". Il n’a pas été possible pour le chercheur de l'Inventaire, auteur du présent dossier, de visiter la propriété.

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Propriété privée

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2014

Date de rédaction de la notice

2014 ; 2020

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Rat-Morris Viviane

Typologie du dossier

Dossier individuel

1/3
Villa Les trois Marches. Vue prise depuis le lieu-dit Le Rocher.
Villa Les trois Marches. Vue prise depuis le lieu-dit Le Rocher.
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Voir la notice image
Pierrefonds-Rue du Beaudon-Maison de Séverine. Carte postale, photographe inconnu, J. Denis, [ca 1905] (coll. part.).
Pierrefonds-Rue du Beaudon-Maison de Séverine. Carte postale, photographe inconnu, J. Denis, [ca 1905] (coll. part.).
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général ; (c) Collection particulière. Droits réservés
Voir la notice image
Villa Les Trois Marches. Vue sud-est.
Villa Les Trois Marches. Vue sud-est.
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
Voir la notice image