Casino ; établissement de bains
Casino
Cinéma ; piscine municipale
Casino (ancien) et thermes des Œufs (anciens), actuellement cinéma et piscine municipale
Occitanie ; Hautes-Pyrénées (65) ; Cauterets ; Oeufs (Esplanade des)
Hautes-Pyrénées
Vallée des Gaves
Oeufs (Esplanade des)
2020 AI 598-599-600-601-602-603
En ville
3e quart 19e siècle ; 2e quart 20e siècle
1869 ; 1932
Daté par source
Attribué par source
Cauterets devenu ville d’eaux majeure au 19e siècle étend son territoire sur la rive gauche du gave entre 1856 et 1899 pour constituer le nouveau quartier du Mamelon Vert. Dans ce cadre, la commission syndicale de la vallée de Saint-Savin, propriétaire des terrains, envisage l’aménagement du site des sources des Œufs dès 1858. Un édifice combinant l’établissement de bains des Œufs et le casino est ainsi édifié en 1869 avec le concours des ingénieurs Jules François et Balagnas, qui œuvrent à la captation des sources, et de l’architecte bordelais Charles Durand, qui conçoit les plans du bâtiment. L'édifice fait l'objet d'une extension signalée dans le cadastre en 1880. La construction de cette bâtisse devenue rapidement le centre des animations de la vie thermale cauterésienne fait partie intégrante d’un vaste aménagement urbain, qui inclut dans un premier temps la création d’une esplanade et d’un parc arboré, puis, à partir de 1897, d’un kiosque à musique, de deux passerelles, d’un café, d’une galerie commerciale et d’une gare menant aux thermes de La Raillère. Cette construction, dont les espaces balnéaires et ludiques sont drastiquement séparés, allie de multiples vocations : sanitaire (thérapie thermale), technique (captation des sources), sociale (divertissement des villégiateurs) et financière (dynamisme de l’économie locale). Au début du 20e siècle, après de longues négociations entre la commune et le syndicat de vallée alors que le jeu dans le domaine public constitue une préoccupation essentielle des stations de villégiature et que se met en place une nouvelle législation, la gestion de la structure est confiée à un concessionnaire privé qui exploite également les établissements thermaux. Des travaux d'améliorations sont réalisés en 1932 par les architectes Jules et Fernand Noutary concernant la piscine, le dancing, le réaménagement d'un café et une salle de spectacle. Malgré son succès et en raison du déclin général de l’activité thermale à l’échelle nationale au 20e siècle, l’édifice, restauré dans les années 1990, est reconverti et revêt deux nouvelles fonctions qui subsistent de nos jours : les espaces du casino sont transformés en cinéma tandis que l’espace thermal conserve un lien avec sa vocation originelle en devenant piscine municipale.
Moellon ; bois ; marbre
Ardoise
Plan rectangulaire régulier
Rez-de-chaussée ; 1 étage carré ; étage de comble
Élévation ordonnancée
Toit à longs pans
Escalier à double révolution ; escalier droit
Au pied de la montagne et non loin du gave, le vaste édifice déploie à partir d'un plan rectangulaire, presque palladien, de longues élévations de neuf travées. Ses façades ordonnancées, ses dispositions et ses références associant citations baroques et classiques renvoient au modèle de l'éclectisme des Beaux-arts prôné dans la seconde moitié du 19e siècle. Sa façade principale comptant vingt-quatre baies parfois géminées se décompose en trois divisions de trois travées chacune. Alors que les décors adoptent globalement la sobriété du néoclassicisme qui mêle ici un enduit jaune (non originel) et une modénature en pierre de taille grise, l'ornementation riche est exclusivement concentrée sur la division centrale de la façade d'entrée qui se compose d'un perron, d'un porche supporté par quatre colonnes à l'antique et d'un fronton sculpté de style baroque. Les baies du rez-de-chaussée constituées d'arcs surbaissés se réfèrent à l'architecture urbaine contemporaine tandis que celles du premier étage empruntent au néoclassicisme leur forme d'arc en plein-cintre et que la toiture est agrémentée de quatre lucarnes baroques réparties sur les façades principale et latérale. Comme la plupart des bâtiments des stations thermales pyrénéennes, cet édifice aux références nationales voire internationales est bâti à partir de matériaux et procédés constructifs vernaculaires, en particulier le marbre gris des élévations et l'ardoise de la couverture, auxquels il faut ajouter des matériaux et techniques modernes comme la structure métallique de la véranda de la façade nord. A l'intérieur, les espaces du cinéma (autrefois casino) et de la piscine municipale (auparavant thermale) sont drastiquement séparés, les entrées s'effectuant par deux façades différentes. Au fond du vestibule, l'escalier central en marbre, particulièrement intéressant, se compose d'une volée droite conduisant à un entresol d'où se déploie un escalier à double volée.
Architecture néoclassique
À signaler
Propriété publique
2019
(c) Inventaire général Région Occitanie ; (c) Université de Pau et des Pays de l'Adour
2019
Delpech Viviane
Dossier individuel
Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47