Hôtel de voyageurs
Hôtel Régina (ancien), actuellement hôtel L'Hippocampe
Occitanie ; Hautes-Pyrénées (65) ; Bagnères-de-Bigorre ; Thermes (place des) 28
Hautes-Pyrénées
Haute-Bigorre (La)
Thermes (place des) 28
2019 AK 4
En ville
Moyen Age ; 18e siècle ; 19e siècle ; 2e quart 20e siècle ; 3e quart 20e siècle
1952
Daté par source
Située dans l’enceinte de la ville fortifiée en face des Grands Thermes et du musée Salies, cette parcelle est construite depuis le Moyen Âge, vraisemblablement contre le rempart. Le passage des canalisations antiques à proximité ainsi que la découverte au 19e siècle de l'autel votif romain actuellement exposé aux Grands Thermes laissent supposer qu’un bassin alimenté par la source Salies émergeant à quelques mètres était peut-être aménagé à cet endroit durant l’antiquité. D'ailleurs, des mosaïques - peut-être romaines - auraient été découvertes au rez-de-chaussée du bar, puis bétonnées dans les années 1990. La découverte de l'autel votif est célébrée par le linteau de marbre de la porte latérale portant une inscription. Une cartographie du 19e siècle y indique la présence d’un établissement de bains, sans toutefois mentionner son nom, et qui ne figure pas sur les cartes antérieures (il s'agit sans doute d'une allusion à la découverte récente des vestiges romains). En revanche, en 1856, par l’accès latéral de l’édifice, se trouve le logement de l’officier de santé Ducos. D'ailleurs, à cette époque, l’édifice, qui n’est pas encore répertorié en tant qu’hôtel, endosse probablement la fonction de pension de voyageurs comme la plupart des constructions intra-muros bagnéraises. Les photographies antérieures à la Première Guerre mondiale montrent que la bâtisse est probablement remaniée au 19e siècle dans le goût académique moderne. L’édifice, qui appartient alors à M. Albertiny (nom sur le store de la terrasse), se nomme déjà Hôtel Régina au moment de son remaniement dans les années 1930. La façade principale confrontant les Grands Thermes est totalement retravaillée dans le style Art déco en vogue. Conçu comme une œuvre d’art totale avec son mobilier assorti selon l’esprit de ce mouvement décoratif, l’hôtel est alors doté de balcons en béton et fer forgé, mais aussi d’un fronton central qui arbore l’enseigne « Hôtel Régina » en typographie Art déco ainsi que les monogrammes L.A., correspondant traditionnellement à son propriétaire. Il s’agit à l'évidence d’un parent de la propriétaire suivante, Mme Albertini, qui commande une terrasse couverte avec auvent moderniste au rez-de-chaussée de l’hôtel en 1952. L’hôtel, vivement recommandé dans les réseaux touristiques des années 1950, expose alors ses plaques de reconnaissance, en particulier celles du Touring Club chaque année. Il subit d’autres transformations à la fin du 20e siècle, avec notamment la disparition de son singulier auvent à l’américaine, mais continue de nos jours son activité d’hôtellerie-restauration sous le nom de « L’Hippocampe ».
Enduit ; moellon ; pierre de taille
Ardoise
Plan rectangulaire régulier
Rez-de-chaussée ; 3 étages carrés ; étage de comble
Élévation à travées ; élévation ordonnancée
Toit à longs pans
Implanté à l'angle de la place des Thermes et de la rue de Salies, l'édifice de plan rectangulaire se déploie sur trois étages. Tandis que sa façade latérale, dotée de l'entrée de l'hôtel, relève manifestement de l'urbanisme bagnérais des 18e et 19e siècle, sa façade principale, au rez-de-chaussée de laquelle se trouve le café-restaurant, renvoie au mouvement Art déco. Les encadrements de baie en pierre y sont dissimulés derrière un enduit favorisant un ensemble épuré. La travée centrale est dominée par un fronton trapézoïdal au coeur duquel subsistent les restes des monogrammes des anciens propriétaires. Un soin particulier est accordé aux ferronneries ornant les garde-corps des balcons. Du côté de la façade latérale, le portail d'entrée en pierre, caractéristique du 18e siècle, est surmonté d'une plaque en marbre portant l'inscription : "Ex-voto romain. En mémoire des eaux thermales de Bagnères". Cet édifice associe les matériaux et techniques de construction vernaculaire (moellon enduit, ardoise, pierre de Bigorre) et les prérogatives de l'urbanisme moderne (ordonnacement, alignement, modénature).
Architecture Art déco
Propriété privée
2019
(c) Inventaire général Région Occitanie ; (c) Université de Pau et des Pays de l'Adour
2019
Delpech Viviane
Dossier individuel
Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47