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Plateforme ouverte du patrimoine

Jardins de l'abbaye

Désignation

Dénomination de l'édifice

Jardin d'agrément ; jardin potager

Titre courant

Jardins de l'abbaye

Localisation

Localisation

Occitanie ; Hautes-Pyrénées (65) ; Saint-Sever-de-Rustan

Références cadastrales

19e (s.d.) : F 267 ; 268 ; 270 ; 272 ; 276 ; 279 ; 281 ; 283 ; 294 ; 295 ; 297 ; 298 ; 299 ; 2012 : E : 152 ; 153 ; 154 ; 156 ; 157

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En village

Nom de l'édifice

Ancienne abbaye

Références de l'édifice de conservation

IA65010302

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

Moyen Age ; 17e siècle ; 18e siècle

Description historique

Les anciens jardins monastiques s’étendaient au nord de l’abbaye, entre le chemin de la Montjoie et Arros. Le cadastre a conservé le nom de Cérizos pour désigner cet espace mais quelques habitants de Saint-Sever l’appellent toujours « Las Mounacales », terme employé dans les documents anciens pour désigner ici les terres des moines. Les fonds d’archives conservés à Tarbes et Paris, textes et plans, permettent cependant d’avoir une bonne connaissance de ce secteur, du moins pour l’Ancien Régime. La superficie de ses terres paraît évoluer au cours du temps, certaines parties ayant pu en être accaparées par des moines et leurs familles. Durant la seconde moitié du 17e siècle les Mauristes n’auront de cesse de reconstituer, voire d’agrandir, leur domaine par une politique très active d’acquisitions foncières. Un siècle plus tard ils se verront contestés par leur abbé dans la jouissance de ces « terres nobles ». Selon les historiographes mauristes, en 1668 : « [Le monastère] jouxte le fleuve Arros, dont l'eau argentée lave les murs du monastère, et enlève les immondices, arrose les jardins et terres monacales. Ces terres étaient anciennement des vignes dites monacales, car chacun des moines avait sa vigne, et donc il y avait douze vignes puisqu'il y avait douze moines. Mais Dom Bernard Bousserie, lorsqu'il était sous-prieur du monastère, fit arracher ces vignes, vulgaire verger, sauf trois ; et ces dites vignes, vergers, arbres devenus pieux oblongs cessèrent de pousser et ne donnèrent plus de fruits». D'après cette description, il devait s'agir de hautains : vergers sur les arbres desquels étaient conduits les pieds de vigne. Selon le cadastre de 1681-83 : « messieurs les révérends pères religieux tiennent et possèdent noblement dans la ville et terroir de St Sever l’église, cloistre et autres batiments de leurs monastère avec une place ou sol, un jardin et une pièce de terre, partie en verger et partie en terre labourable appellée communément les vignes monacales, le tout en un tenant, contient en tout 5 arpents. En 1692, parmi leurs biens nobles, les bénédictins déclarent détenir : « Jardin, pré, sol, vigne, terre labourable « les monacales », 5 arpents ½ orient Arros et monastère, midy fossé et vigne de l’abbé, occident et septentrion, chemins publics ». Les jardins n’échappent pas aux embellissements voulus par les moines au 18e siècle. Sont alors aménagés des charmilles et parcours de promenade. En 1761 les religieux, lassés de voir les habitants venir puiser de l’eau dans le puits de leur jardin, proposent à la communauté de Saint-Sever de faire creuser un puits public devant le pignon de leur grange, à l’ouest du dortoir. En 1782, l’abbé d’Espagnac conteste aux moines la propriété de certaines terres et, entre autres des anciennes « vignes monacales » : « Ce terrein, composé d’environ quatorze journaux forme l’enclos et l’enceinte de leur monastère et leur avoit été cédé dès la fondation de leur abbaye pour servir a leur récréation, leur tenir lieu de promenade et leur donner, dans la closture de leur monastère, un délassement qu’ils ne fussent pas obligez d’aller chercher dehors… Il s’agiroit icy de partager l’enclos d’un monastère, d’ouvrir cet enclos, de le rendre commun, de faire qu’il n’y en eut plus… par les allées qui y sont et qui servent de promenade aux religieux peuvent se réduire tout au plus a dix journaux de culture et cela sous prétexte que cet enclos contient des terres labourables… ces terres monacales, qui ont pris cette dénomination parce qu’elles ont toujours été affectées aux religieux comme leur appartenant en propre ». On convient d’abord que ces monacales ont été autrefois partie en vigne, partie en terre labourable et qu’elles sont encore en terre labourable… Dans quelque vieux compte le payement du gardien des vignes monacales est évoqué. Tous ces éléments sont avancés pour prouver que les terres entourant les bâtiments font partie intégrantes des biens des moines et de la clôture et ne peuvent à ce titre être réclamées par l’abbé. Durant le 19e siècle, les dispositions héritées des moines sont semble-t-il conservées par les Mérens si l’on en croit le cadastre de 1812. Une description de la propriété vers la même époque fait état de la grande allée, bordée de tilleuls et peupliers et de vergers d’arbres fruitiers « de toute espèce en grande quantité et bien choisis ». La cour intérieure est alors pourvue d’arbres d’agrément et d’orangers (sans doute en pots ou caisses). Ce dernier espace s’organise autour d’un massif central circulaire encadré de quatre platebandes triangulaires. A la fin des années 1880, lorsque l’architecte Louis Caddau visite l’ancienne abbaye, beaucoup d’éléments disparus de nos jours sont encore en place, dont le jardin. « Ce jardin est immense ; en face de la porte par laquelle on y accède, se développe en droite ligne, sur une longueur de 357 mètres, une allée simplement tracée à travers le jardin, plantée d’arbres au-delà, jusqu’à son extrémité où un banc, en forme d’exèdre, semble inviter au repos. Pas d’enceinte murée de ce côté : des clôtures naturelles formées par des cours d’eau, des fossés, des haies. (…) Aujourd’hui (…) le jardin est en friche et les vieux arbres de l’allée végètent … ». Une vue générale de Saint-Sever prise par Caddau, sans doute à la même époque, permet de distinguer la silhouette des arbres de l’allée nord-sud. En 1889 la commune de Saint-Sever acquiert du Crédit Foncier de France l’ensemble de l’ancienne abbaye dont la famille Mérens a été dépossédée. Rapidement, certaines parties du bâtiment (ailes nord, est, communs) sont revendues à des particuliers, de même que les terrains attenants.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Grès ; galet ; brique

Typologie de plan

Jardin régulier ; jardin irrégulier ; jardin mixte

Partie d'élévation extérieure

Jardin de niveau

Couverts ou découverts du jardin de l'édifice

Topiaire ; parterre

Commentaire descriptif de l'édifice

La surface totale des parcelles du jardin monastique, inscrites dans un grand rectangle d’environ 150 x 350 mètres, avoisinait les 5,5 ha. Ce vaste espace était divisé en trois grandes zones rectangulaires d’inégales dimensions. La première partie, voisine des bâtiments monastiques comprenait deux grands espaces de plan sensiblement carré. Vers l’est c’était le jardin potager proprement dit, lui-même divisé en rectangles (24 si l’on se réfère au plan du 18e siècle) délimités par des allées. En partie centrale était creusé un puits, ce dernier existant toujours. Le cimetière actuel occupe l’angle nord-ouest de l’ancien potager. Vers la rivière, une zone arborée comprenait divers petits bâtiments, peut-être des kiosques en matériaux légers, mais aussi des constructions en dur, serre et volière, figurées sur le cadastre du 19 e siècle. Vers l’ouest se trouvait une charmille, jardin d’agrément organisé autour d’un parterre circulaire central vers lequel convergeaient des allées perpendiculaires et en diagonale. Selon une tradition orale rapportée par les actuels propriétaires de cette parcelle, une statue de la Vierge décorait ce jardin. Le second rectangle était divisé en deux zones par une allée oblique, celle-là même qui prolonge le tracé de la galerie occidentale du cloître, traversant la cour des communs et le potager de l’abbaye. Elle était garnie d’arbres de chaque côté mais on n’en voit plus trace au sol. Son parcours est toutefois encore perceptible sur les vues aériennes du site. De part et d‘autre ce sont des prairies qui sont figurées sur le cadastre napoléonien. Une allée perpendiculaire, mais vraisemblablement non arborée, séparait le second rectangle du troisième, organisé de la même façon et dans lequel se terminait la grande allée par une petite construction hémisphérique de pierre abritant un banc.

État de conservation (normalisé)

Mauvais état ; envahi par la végétation ; détruit

Protection et label

Typologie de la zone de protection

Abords d'un monument historique

Intérêt de l'édifice

Site archéologique

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Propriété privée

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2016

Date de rédaction de la notice

2016

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Rouvray Thibaut de

Cadre de l'étude

Typologie du dossier

Sous-dossier

Adresse du dossier Inventaire

Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47

jardins de l'abbaye
jardins de l'abbaye
(c) Conseil départemental des Hautes-Pyrénées ; (c) Inventaire général Région Occitanie
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