Immeuble
Magasin de commerce ; logement
Immeuble
Grand Est ; Bas-Rhin (67) ; Strasbourg ; 34 quai des Bateliers
Anciennement région de : Alsace
Strasbourg
Krutenau
Bateliers (quai des) 34
1837 O 1 651 ; 1966 23 7J3 007
En ville
Atelier
2e quart 18e siècle ; 3e quart 20e siècle
Selon Seyboth, l'immeuble n° 34 correspondrait à l'ancienne maison "Zum Sidenfaden", dénomination connue depuis le 15e siècle (elle se rapportait aussi à l'ancien n° 33). Elle était possession des comtes de Nassau au 16e siècle, et des comtes palatins du Rhin en 1639 ; à la fin du 17e siècle, elle aurait fait partie de la cour de Bade ou Hôtel de Baden-Baden (ancien n° 11, rue des Bateliers, dont l'emplacement est devenu la place des Bateliers). Sur le plan-relief de 1725, l'édifice bordant le quai comprend un rez-de-chaussée et 2 étages, avec gouttereau sur rue et un toit à longs pans. L'Hôtel de Bade fut acheté par le cardinal de Rohan, en 1741, pour en faire une annexe du palais épiscopal. Mais déjà au milieu du 18e siècle, le n° 34, quai des Bateliers était une propriété bourgeoise. L'autorisation d'effectuer des travaux (celle de construire sous le vieil encorbellement en mauvais état, puis d'établir un balcon de 10 pieds de long sur 3 pieds de large) fut accordée en juillet 1748. L'année suivante, en juin 1749, la maison est décrite, dans un contrat notarié, comme nouvellement construite ("eine neu erbaute behausung, hoff, stallung, bronnen und hoffstatt"). Elle était propriété de Gottlieb Gentschl, chaudronnier (Kupfferschmidt). Le plan Blondel (1766) montre que ce vaste bien-fonds était distinct de la propriété épiscopale attenante (écuries dites de la cour de Bade, sur la parcelle portant le n° 211). Le plan-relief de 1830/1836 prouve que les bâtiments annexes du n° 34, à l'arrière, ont été rebâtis depuis l'époque de Blondel. Les armoiries de la façade ont été rapportées tardivement ; elles ne figurent pas encore sur la photographie de Winter (1870) ; celles présentes sur la grille du balcon se voient sur une photographie de 1910. On possède des projets de 1889 et 1896 pour la construction d'ateliers dans la cour. Vers 1900, l'installation de machines a lieu dans celui d'Emile Unselt, serrurier. Son atelier est agrandi en 1902. Il est alors prévu que 10 ouvriers y travaillent. D'autres activités artisanales s'exercent ici : laverie de linge (1925), fabrication de matelas (1932), réparation de postes radio (1941). Comme les consoles portant le balcon de la façade étaient brisées, et que la dalle du balcon menaçait de tomber (1942), on semble l'avoir réparé à ce moment-là, en remplaçant les consoles. Le bombardement du 25.9.1944 endommage l'un des appartements, sans toucher gravement la maison dans son ensemble. Après la guerre, en raison du "danger imminent d'écroulement des galeries de la façade arrière de l'immeuble", l'architecte Théo Berst établit un projet pour la reconstruction des deux ailes attenantes, bordant la cour. Elles abritaient les cuisines et sanitaires. Ces travaux sont achevés en 1954. Les ateliers de la serrurerie sont reconstruits la même année. Ces locaux abritent aujourd'hui une activité de sérigraphie.
Maçonnerie ; enduit
Sous-sol ; rez-de-chaussée ; 2 étages carrés ; étage de comble
Le bâtiment bordant le quai compte un sous-sol partiel à l'arrière, un rez-de-chaussée et deux étages carrés de 7 travées, sous un toit à longs-pans brisés. Des chaînes à refends (actuellement crépies) mettent en évidence la travée centrale. Plus large que les autres, elle comprend au rez-de-chaussée une arcade en grès et à l'étage un balcon. Les fenêtres ont des chambranles en grès, à crossettes. Au 1er étage sont encastrées les armoiries sculptées (19e-20e siècle), en grès, des margraves de Baden-Baden (armoiries composées, à gauche) et des comtes de Nassau (d'azur, billeté d'or, au lion du même, armé, lampassé et couronné de gueules, à droite). La grille du balcon, restaurée, est ornée de cornes d'abondance et de deux aigles. On y a ajouté les armoiries des Furstenberg, évêques de Strasbourg de 1663 à 1704. Ces blasons ont été apposés sur cette maison bourgeoise pour rappeler les anciens propriétaires (présumés) du site et de ses environs. Côté cour, l'arcade donnant sur le passage remploie, aux piédroits, les montants moulurés, avec congés, d'une arcade antérieure (16e ou 17e siècle), sans doute vestige de l'édifice précédent. On ignore d'ailleurs si le gros oeuvre de l'immeuble réutilise des maçonneries plus anciennes que le 18e siècle, ou si la reconstruction de 1748-1749 a été complète. Aujourd'hui, il ne reste rien des coursières qui, avant les travaux de 1954, existaient le long de l'élévation arrière. Lors de l'édification des ailes en retour, par Théo Berst (1954), de petits balcons ont néanmoins été établis aux 1er et au 2e étage. Le rez-de-chaussée renferme un passage axial d'où une porte d'entrée, côté nord-est, fait accéder à l'escalier. En bois, il possède un départ à riche décor rocaille et des balustres moulurés de section rectangulaire.
Ferronnerie ; sculpture
Gouttereau sur rue,balcon,escalier à départ sculpté
1937/07/10 : inscrit MH
Façade et toiture
À signaler
2002
© Inventaire général
2003
Parent Brigitte ; Meyer Jean-Philippe
Dossier individuel
Région Alsace - Service de l'Inventaire du Patrimoine culturel Palais du Rhin - 2 Place de la République 67000 Strasbourg - 03.88.15.38.31