Verrerie
Verrerie de la Rochère
Verrerie de la Rochère
Bourgogne-Franche-Comté ; Haute-Saône (70) ; Passavant-la-Rochère
Anciennement région de : Franche-Comté
Haute-Saône
Jussey
Rochère (la)
2008 B 393, 410, 411, 413, 419 à 430, 433, 496, 498, 503, 504, 506, 508
En écart
Bois (étang du)
Atelier de fabrication ; atelier de conditionnement ; atelier de réparation ; magasin industriel ; bureau ; boutique ; logement d'ouvriers ; cité ouvrière ; bief de dérivation ; cheminée d'usine
2e quart 19e siècle ; 3e quart 19e siècle ; 20e siècle
Daté par travaux historiques ; daté par source ; daté par source ; daté par travaux historiques ; daté par source ; daté par travaux historiques
La date traditionnelle de fondation remonte à 1475, mais la verrerie n'aurait été construite qu'en 1493 par Antoine et Christophe Thietry. Cette fondation est confirmée en 1508 par lettre royale, portant sur la jouissance de l'accensement perpétuel de la verrerie aux sieurs Thysac et Thietry. En 1562, la production journalière est de 40 à 50 liens (soit 520 à 650 livres). La famille de Hennezel est associée à la verrerie dès la fin du 16e siècle. Détruite en 1636, la manufacture est relevée vers 1670. Elle est exploitée au cours du 18e siècle par la famille de Massey, associée aux familles de Hennezel et Secretain. La verrerie produit alors des bouteilles ordinaires. En 1790, ce sont les familles du Houx, de Finance et de Massey qui en sont propriétaires. La production est irrégulière au début du 19e siècle, et les fours sont éteints en 1825. En 1834 est créée la société Ernest de Massey et Cie, associant Ernest et Auguste de Massey et Laurent du Houx. La verrerie est rétablie et fabrique en 1835 de la gobeleterie coulée, taillée et gravée, soit 650 000 pièces (verres à boire, carafes, salières, bocaux, burettes, etc.) pour une valeur de 130 000 F. Reprise par Laurent du Houx en 1839, l'usine est transférée 300 m au nord et reconstruite ex nihilo. Autorisée par ordonnance royale le 20 août 1842, elle se spécialise dans la production de gobeleterie de verre blanc. En 1846, la verrerie fabrique 3750 quintaux métriques de produit, pour une valeur de 300 000 F. En 1845, Du Houx signe un traité de société de 15 ans avec Gustave Beaux "pour une mise en commun de la verrerie et des bâtiments et dépendances". A sa mort en 1853, il est remplacé par son père Jean-François Beaux. La verrerie est vendue en 1858-1859 à Joseph Ballouhey, associé à Joseph Proudhon et François-Xavier Fouillot, sous la raison sociale Ballouhey et Cie. Après le retrait de ce dernier vers 1861, et un dépôt de bilan en 1868, Fouillot reprend seul l'exploitation de la société, qui comprend également la tuilerie des Forges, établie en 1852 à Passavant. En 1869, le verre est fabriqué avec du sable blanc de Fontainebleau, de la chaux hydratée de Toul et de la soude de Marseille. La consommation annuelle de bois est de 7200 stères. La production (verres, carafes, salières, sucriers, compotiers) atteint une valeur de 350 000 F. Un logement ouvrier collectif est construit à l'entrée du hameau à cette époque. La société en nom collectif Mercier-Fouillot, fondée en 1875 entre Fouillot et son gendre Joseph Gabriel Mercier, concerne la fabrication, la vente et l'écoulement des produits des tuileries de Passavant et des verreries et tailleries de la Rochère et de Clairefontaine (88). A la mort de Mercier en 1897, son gendre Amédée Boileau reprend la direction de la verrerie, secondé par ses fils Michel et Gabriel. L'entreprise est alors connue sous le nom de Boileau-Mercier, et convertie en société anonyme en 1923. L'atelier de la taillerie est incendié vers 1900, et son étage est supprimé. La verrerie est reprise en 1954 par Pierre et Elisabeth Giraud, secondés par leurs fils Antoine, Dominique et Jean-Claude. Une cité ouvrière a été construite rue de la Verrerie et rue des Ronds Champs vers 1956. La verrerie a été progressivement agrandie au cours du 20e siècle : bureaux, magasins industriels, fours à recuire et moulage (dits arches), atelier de conditionnement, magasin d'expédition. En 1967 débute la fabrication de pièces en verre bullé et le pressage mécanique des coupes à glace. Cette même année est construite le four à bassin continu pour la fabrication mécanisée des pièces de "moulage bâtiment". Le séchoir à bois est converti en 1969 en salle d'exposition-vente. Une nouvelle halle destinée à la verrerie de table a été construite en 2000. En 2008, la société fabrique trois types de produits : les tuiles, pavés et briques de verre (pressage mécanique) ; la verrerie de table (pressée pour la restauration : verres, coupes à glace, cendriers) et articles de la table en cristallin (soufflés à la bouche) ; les articles de décoration (vases, lampes). En 1835, l'établissement comprend un four renfermant 8 creusets, 2 fours à recuire, 5 fours de séchage et 2 meules à broyer. En 1846, il se compose d'un four à 8 creusets, d'un four à recuire, d'un four de séchage, d'une meule à broyer, de 35 meules à polir. L'arrêté préfectoral du 11 janvier 1860 autorise le remplacement de la chaudière, installée en 1850, qui alimente la "machine faisant mouvoir les meules de la taillerie et les tours de l'atelier d'ajustage par un appareil Farcot des Ets Mathebs (Thann, 68)". Le four à 8 pots est toujours actif en 1869. Construction d'un four Siemens avec récupération de la chaleur des fumées en 1885. En 1901, la verrerie renferme 2 fours réfractaires, une usine à gaz (installée vers 1899), une turbine et une machine à vapeur de 25 ch. Les fours fonctionnent au bois jusqu'en 1905, remplacés par des fours semi-gazogènes Boetius chauffés à la houille. En 1929, la verrerie utilise deux fours, de 6 et 12 pots. La machine à vapeur est encore en service en 1945. La verrerie compte 8 maîtres verriers en 1613, 52 ouvriers en 1835, 135 en 1846, 80 verriers et 120 tailleurs en 1869, 195 ouvriers et 39 enfants en 1873, 100 verriers, 40 tailleurs, 50 manoeuvres, emballeurs, et 10 voituriers en 1901, 200 ouvriers en 1960, 271 personnes en 1990 et 200 en 2007.
Grès ; brique ; brique creuse ; béton ; parpaing de béton ; bois ; pan de bois ; enduit ; moellon ; pierre de taille
Tuile mécanique ; tuile plate ; fer en couverture
2 étages carrés
Charpente en bois apparente ; charpente métallique apparente ; voûte d'arêtes
Toit à longs pans ; appentis ; toit en pavillon ; croupe
Énergie hydraulique ; produite sur place ; énergie thermique ; produite sur place ; énergie électrique ; achetée
Pourvue d'un étage de soubassement, la halle, ou atelier des fours, est construite en moellon et pierre de taille de grès. Elle est pourvue d'une charpente à fermes segmentaires, assemblées par des étriers, et couverte d'une haute toiture à croupes. Une niche, aménagée dans un contrefort de la façade antérieure, possède un socle sculpté avec l'inscription S LAURENT - PRIEZ POUR NOUS. La statue du patron des verriers a été déplacée à l'entrée du site. Cet atelier était cantonné de quatre constructions de plan carré, chacune couverte d'un toit en pavillon et tuile plate. Il ne subsiste que les constructions de la façade postérieure. L'atelier de taillerie est également construit en moellon et pierre de taille de grès. Amputé de son étage, il est pourvu d'un étage de soubassement voûté d'arêtes et couvert d'un toit à longs pans. Inséré dans l'atelier " moulage ", la cheminée de brique est juchée sur un massif en pierre de taille de grès orné d'une corniche. Le séchoir à bois, aujourd'hui converti en boutique de la verrerie, possède une structure et une charpente en bois, couverte de toits en tuile mécanique. Construit en moellon de grès et en brique, le magasin industriel est également couvert d'une charpente en bois et d'un toit à longs pans. Le bâtiment des bureaux compte deux étages carrés. Les ateliers plus récents sont construits en parpaing de béton enduit ou structure métallique, couverts de toits à longs pans en tuile mécanique ou en tôle. La cité ouvrière des années 1950 comprend 6 maisons à deux logements et 6 maisons individuelles. Elles sont construites en parpaing de béton enduit et comptent un étage de soubassement, un rez-de-chaussée surélevé et un étage en surcroît, couvertes d'un toit à longs pans en tuile mécanique. Le logement ouvrier situé à l'entrée du hameau se compose d'une longue bâtisse comprenant 17 logements, dont 9 en rez-de-chaussée.
2007
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
2008
Favereaux Raphaël
Dossier individuel
Région Franche-Comté - Direction de l'Inventaire du patrimoine 4, square Castan 25031 Besançon Cedex - 03.63.64.20.00