Ville
Ville de Port-sur-Saône
Bourgogne-Franche-Comté ; Haute-Saône (70) ; Port-sur-Saône
Val de Saône
Port-sur-Saône
Moyen Age ; Temps modernes ; Epoque contemporaine
La ville de Port-sur-Saône s'étend de part et d'autre de la Saône. Bien que les premières habitations se soient implantées au Moyen Âge sur la rive ouest, le développement du bourg s'opéra constamment sur l'autre rive. Après l'installation des vicomtes à Vesoul vers l'an 1 000, la ville perd peu à peu ses fortifications. Un premier château fut implanté derrière l'église, en bordure de falaise et surplombant la route de Chaux. Au Moyen Âge, le château implanté sur l'île entre les deux berges était le seul bâtiment militaire ; de ce site ne subsiste que les ruines d'une tour. La rue de l’Église conserva jusque dans les années 1920 une porte d'entrée médiévale qui prenait appui sur un des bâtiments du prieuré. Le centre historique se situe au carrefour de la Grande Rue, de la rue de l'Église et de la rue jean Bogé (anciennement rue de la Barque) ; dans cet espace, plusieurs maisons ont conservé leur tour et l'escalier qui desservait les étages. Au 18e siècle, l'espace urbain s'organise autour du bourg et du quartier de Saint-Valère qui concentrent la majeure partie de la population portusienne ; la destruction du seul pont reliant les deux rives ne facilita pas les échanges entre les deux parties de l'agglomération. Sa reconstruction en 1758 combinée à la réfection de la route menant de Combeaufontaine à Vesoul, impulsa un nouvel élan commercial à la ville. À partir de la fin du 18e siècle, le bourg devient progressivement et définitivement le cœur urbain de l'agglomération. Après la Révolution, la rue Royale devint peu à peu l’artère économique de la ville et du canton, concentrant les lieux de pouvoirs régaliens et religieux (hôtel de ville, justice de paix, église, abbaye) ; les grandes familles portusiennes (Pambet, Madiot, Peignot...) achetèrent des maisons dans cette rue. Au cours du 19e siècle, de nombreuses maisons du centre historique sont détruites pour permettre notamment l’implantation de la maison commune puis de la place qui accueille désormais le monument aux morts. À partir de 1850, la ville connaît un fort développement : la création de la gare au lieudit "Le Champs Rémois" favorise son expansion vers l'est. Des établissements hôteliers s’implantent dans le haut de la rue Royale, puis, progressivement, des maisons se construisent de part et d'autre de l'avenue allant vers la gare, créant ainsi un nouveau quartier. Le cimetière est transféré dans ce nouvel espace. La création du champ de foire, en 1847, participe à cette extension de la ville.À partir des années 1860, l'essor industriel de la localité et les besoins en main d’œuvre font naître un habitat ouvrier composé de petites maisons dans les quartiers du Magny et de l'île de la Rezelle .Jusque dans les années 1870, la ville était le lieu le plus avancé pour les bateliers. Le creusement du canal l'Est débouchant à Corre et reliant le nord de la France aux bassins bourguignon et méditerranéen, nécessite des travaux importants en amont de Port-sur-Saône ; parallèlement, le raccordement de ce nouveau canal à la cité portusienne engendre de lourds travaux : réaménagement du canal existant, création d'une digue, installation d'un barrage mobile et d'une écluse à sas. Ces modifications sont réalisées vers 1882 et augmentent les échanges commerciaux : marchands et négociants investissent les quais, les rues de l'Église et de la Barque (actuellement rue Jean Bogé) se densifient.A partir des années 1930, la rue du Tertre s'urbanise avec la construction de pavillons ; en effet, elle permet d'accéder à la plage créée en 1936 sous l'impulsion d'André Liautey, maire et sous-secrétaire d'Etat à l’Agriculture. Cet espace de loisir comprend une vingtaine de cabines de plage, un chalet en bois destiné à la restauration et un plongeoir. Ces aménagements nautiques donnent à la rivière une dimension récréative.L'ouverture de cette nouvelle artère va accélérer l'extension de la ville avec la naissance, dans les années 1950, d'un nouveau quartier qui s'organise autour de l'avenue de la Plage ; des pavillons vont progressivement remplacer les terres agricoles. Les maisons sont conçues par Selam, une société portusienne spécialisée dans les pavillons préfabriqués. Le quartier s'est encore densifié dans les années 1970-1980. Parallèlement à l'urbanisation du quartier du Clos du Tertre, on bâtit des maisons le long de la route nationale ; dès 1956-1957, des arbres du champ de foire sont abattus pour faire place aux constructions.On perçoit bien aujourd'hui que le bourg s'est toujours étendu vers l'est du fait de la proximité de Vesoul, pôle économique et bassin d'emploi. La création de la déviation prévue entre 2017 et 2022 devrait permettre un renouveau urbain avec la transformation du centre-ville en zone majoritairement piétonne.
2017
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
2017
Gézolme Guillaume
Dossier individuel