Magasin de commerce ; hôtel ; établissement de bienfaisance ; dispensaire ; magasin coopératif
Équipements et commerces de la cité-jardin du Trait
Normandie ; Seine-Maritime (76) ; Le Trait ; Raymond Brétéché (rue)
Caux Vallée de Seine
Raymond Brétéché (rue)
En ville
1ère moitié 20e siècle
Daté par travaux historiques
Conjointement à la construction des premières maisons ouvrières, la société Worms et Cie dote la cité-jardin des équipements sociaux et culturels nécessaires au bien-être des nouveaux habitants venus de divers horizons géographiques (Nord, Brière, Bretagne) et sociaux. Cette dimension paternaliste de l'entreprise au sein de la cité permet d'attirer et de stabiliser dans la ville du Trait une main d’œuvre qualifiée. Le développement des commerces le long de la principale voie de communication du Trait va de pair avec l’accroissement de la population. La société immobilière favorise l'implantation, au centre de la cité Saint-Éloi, d'un groupe de maison à 6 boutiques : parmi celles-ci, la société coopérative d’alimentation L'Avenir du Trait, fondée le 14 août 1918, est chargée de distribuer une nourriture saine et bon marché aux employés des Chantiers. Le magasin de vente, qui s'installe en 1919, permet d'écouler les produits de la ferme-modèle mise en exploitation par les chantiers. Sur un plan de 1927, la Société d'Achats en commun, placée au centre d'une grande place paysagée, comprend plusieurs parties : une boucherie, une laiterie, une poissonnerie, une triperie ainsi qu'un local frigorifique et un bureau. De nombreux autres commerces privés fleurissent le long de cette artère commerçante, certains s'installant dans des baraquements provisoires, d'autres reprenant des commerces existants : cafés, restaurants, épiceries, marchand de journaux, cordonniers, coiffeur, quincailler, couturière, modistes, marchand de chaussures, boulanger, bouchers, charcutier... L'enseigne de magasins La Ruche picarde s'implante au vieux Trait et dans le quartier de la Neuville. La vie associative très active, impulsée par la Communauté des gens du Nord, qui sont les premiers à s'installer au Trait, est également largement soutenue par l'entreprise. La célébration des fêtes corporatives, placées sous l’égide de Saint-Éloi (patron des métallurgistes) et de Jean-Bart (corsaire né et mort à Dunkerque, 1650-1702), créent des liens durables entre les habitants de la cité-jardin et atténuent les différences entre classes sociales. Le cercle du Bouchon est fondé le 19 octobre 1919 par les gens de Dunkerque qui se réunissent pour jouer au bouchon (jeu traditionnel du Nord) ou aux cartes. Ce cercle s'élargit rapidement à tous les autres membres du chantier. Sur le plan relevé le 24 février 1931, l'emplacement réservé au cercle du Bouchon se compose de plusieurs sections : salle des fêtes, centre médical, bibliothèque, le bouchon, la lyre, auxquelles s'ajoutent les bureaux de la société immobilière d'un côté, la serre avec le local du chef jardinier et du jardinier de l'autre côté. Au Trait, l'ensemble des festivités se déroulent en musique : La Lyre des Chantiers est fondée en 1920 ; l'Estudiantina, formation musicale réservée aux jeunes filles jouant de la mandoline, est créée en 1926 puis remplacée en 1948 par l'Oréade. L'Union Sportive du Trait, réunissant diverses sections sportives (club nautique, football, basket...), l'association des jardins ouvriers, les œuvres de secours mutuels renforcent encore cette cohésion entre les habitants. Le Sou des écoles, créé le 10 juin 1920, intervient en faveur de l'enseignement laïc en offrant aux élèves nécessiteux des fournitures scolaires et en octroyant aux plus méritants des bourses ou des livrets de caisse d'épargne.Achille Dupuich, directeur de la société immobilière et vice-président des œuvres sociales du Trait, prononce en 1932 un discours à l'occasion de la Saint-Éloi qui montre l'implication des ACSM dans tous les pans de la vie des Traitons : Le bilan de la société coopérative, l'Avenir du Trait, accuse un bénéfice. Celui des achats en communs, un chiffre d'affaire d'un million. La Caisse Primaire d'Aide Sociale a mille trois cent vingt quatre adhérents. La société de secours mutuels La Fraternelle compte six cent quatorze adhérents. La Mutualité Enfantine groupe deux cents enfants. L'Union sportive du Trait va édifier un stade. La société Le Bouchon compte tous les jours de nouveaux membres. La Lyre et l'Estudiantina se développent. La société des anciens militaires, l'association des familles nombreuses, l’œuvre du Trousseau, le comité des loisirs scolaires, le club artistique, le cercle Le Trait d'Union, le radio-phono-club sont en pleine activité. La bibliothèque vient de rouvrir. Le cercle nautique nous donne des espérances, le Blé qui lèvre va offrir à nos enfants des cadeaux de Noël. L'entreprise met encore à disposition de son personnel des baraquements servant de billard, de bibliothèque, de salle des fêtes, de musique ou de culture physique. Elle achète l'hôtel du Clos Fleuri pour en faire une salle de bals et de cinéma en remplacement d'une première salle de cinéma installée place de l'Amiral Ronarc'h. Enfin, la création d'un centre d'infirmerie et dispensaire permet de lutter contre la mortalité infantile que l'on constate en forte baisse dès les premières de création de la cité-jardin. Les équipements majeurs de la cité, encore visibles actuellement, sont étudiés dans des dossiers individuels : école libre Saint-Éloi, groupe scolaire Gustave Flaubert, école ménagère, pharmacie, kiosque à musique. Les autres sont réunis dans ce dossier collectif. D'autres équipements, seulement documentés par des plans, ont disparu : la caserne pour les équipages et l'atelier de confection, également appelée la pique-pique. En 1927, la Société Immobilière du Trait lance la construction d'un immeuble, rue Gallieni, présentant les caractères régionalistes de la cité-jardin. Les établissements Laporte, fabriquant de chemises pour hommes dont le siège social est basé à Yvetot s'y installent dans la foulée, employant une centaine de femmes arrivant tout juste des pays de l'Est. En 1938, Linastra succède à l'entreprise Laporte. L'activité ayant cessé en 1955, les locaux, rebaptisés pavillon Nedellec, sont reconvertis en caserne pour les marins.
Brique
Tous les équipement sont construits en maçonnerie de brique et toiture en tuile mécanique dans le style régionaliste.
2017
(c) Région Normandie - Inventaire général ; (c) Parc naturel Régional des Boucles de la Seine Normande
2017 ; 2021
Pottier Gaëlle ; Real Emmanuelle
Dossier collectif
Région Normandie – Service Inventaire du patrimoine