Pont
Pont Maréchal Leclerc
Pont Maréchal Leclerc
Île-de-France ; Seine-et-Marne (77) ; Melun
Melun
Melun sud
1985 AV non cadastré ; domaine public
En ville
Seine (la)
3e quart 20e siècle
1950
Datation par travaux historiques
Attribution par travaux historiques
Melun est un lieu de passage de la Seine dès l'époque gallo-romaine, grâce à un gué et à un pont dont les pieux ont été retrouvés dans le grand bras. Au Moyen Age, deux ponts relient les rives du fleuve, avec l'île Saint-Etienne en point d'appui au milieu. Le pont sur le grand bras de la Seine, qui fut reconstruit en 1280, était connu sous le nom de "pont aux moulins" car il était garni de quatre moulins à blé : le moulin Notre-Dame (emporté par la débâcle en 1788) , le moulin de Barbeau (donné à cette abbaye par Aubert d'Andrezel en 1250, détruit en 1587) , le moulin de l'Oiselet (qui existait déjà en 1200 et ne fut démoli qu'en 1837) , et le moulin de Saint-Père ou de Saint-Nicolas (brûlé vers 1456, puis rétabli et conservé jusqu'à la destruction du pont médiéval en 1837). Un cinquième moulin, donné à l'hôpital Saint-Jean de Jérusalem en 1234, aurait même existé aux 13e et 14e siècles. Le "pont aux moulins" était large d'environ 5 mètres, et comportait huit arches : une arche " marinière " (13, 50 m) et sept arches plus étroites (entre 4 et 6 m). Le pont fit l'objet de travaux au 17e siècle, des arches s'étant écroulées en 1671 et en 1677 : on employa à sa reconstruction des matériaux provenant du château. Au 18e siècle, Perronet proposa pour le remplacer un projet ambitieux, à une seule arche, non réalisé. En 1814, le général Pajol fit couper une des arches du pont pour entraver la progression de l'armée de Bohême. En 1830, et à nouveau en 1835, l'arche marinière du pont s'écroula. En 1836, une inondation considérable interrompit sa reconstruction. Le pont médiéval fut finalement détruit en 1837, et remplacé par un pont suspendu reposant sur une seule pile. A cette occasion disparurent les deux moulins qui s'y appuyaient encore. Les travaux furent adjugés à l'entrepreneur Lejeune-Gaillard sous la direction de l'ingénieur des Ponts et Chaussées Dejardin. Les chaînes furent fournies par Chavier. L'épreuve eut lieu le 15 mars 1837, le nouveau pont étant ensuite livré à la circulation. Mais dès 1838 se manifestèrent des problèmes d'oxydation. En 1866 furent engagées des études pour un nouvel ouvrage, aboutissant à la construction d'un pont métallique avec pile centrale (1870-1871) , surnommé le "pont de fer". En 1940, ce pont fut détruit pour retarder l'avance des troupes allemandes. Il fut remplacé par un pont provisoire qui utilisait la pile restée intacte. Ce pont provisoire ayant à son tour été détruit en 1944, les Américains lancèrent à sa place un pont Bailay. Le pont actuel fut édifié en 1948-1950, en même temps que le pont sur le petit bras. Tous deux furent élevés par le service central d'études techniques du ministère des travaux publics, sous la direction de l'architecte en chef Robinson et de l'ingénieur des Ponts-et-Chaussées Monneret. Les travaux furent adjugés en 1949 à Morillon-Corvol. Le 28 octobre 1950 fut inauguré le pont actuel, baptisé Pont Maréchal Leclerc.
Béton armé
Le pont du Maréchal Leclerc relie la rive gauche de Melun à l'île Saint-Etienne, franchissant ainsi le grand bras de la Seine, seul navigable à Melun. Le pont, en béton armé, comprend trois arches reposant sur deux piles. L'arche maîtresse, sous laquelle circulent les péniches, est l'arche centrale.
Propriété publique
2001
© Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
2001
Förstel Judith
Dossier individuel
Conseil régional d'Ile-De-France - Service de l'Inventaire général du patrimoine culturel 115, rue du Bac 75007 Paris - 01.53.85.59.93