Donjon
Tour Montjoie
Donjon dit tour Montjoie
Île-de-France ; Yvelines (78) ; Conflans-Sainte-Honorine ; rue de la Tour
Conflans-Sainte-Honorine
Conflans-Sainte-Honorine
Tour (rue de la)
1983 BE 60
En ville
4e quart 11e siècle
La tour Montjoie dont le nom dériverait de " Mons Jovis " (Mont de Jupiter) est un témoin précieux de la première génération des châteaux de pierre en Île-de-France. Ses origines demeurent obscures. Peut-être a-t-elle succédé à une première fortification en bois. Sa construction est généralement datée de la fin du XIe ou du début du XIIe sur la foi de comparaisons régionales et elle pourrait avoir été élevée par le comte de Beaumont Matthieu 1er, peu après un violent conflit qui l'opposa à son beau-frère, Bouchard IV de Montmorency.
Calcaire ; moyen appareil
A l'exception de la toiture et des planchers intérieurs qui ont disparu, la tour Montjoie nous est parvenue dans un bon état de conservation. Les faces ouest et sud qui montraient d'inquiétants désordres ont fait l'objet d'une campagne de restauration en 1979 et 1980 ; à cette occasion, les baies bouchées ou remaniées ont été rétablies dans leur aspect d'origine. Toutefois, les traces des étais qui soutenaient le mur à l'ouest au XIXe siècle ont été respectées, de même que les trous de boulin ou s'ancrait l'échafaudage ayant servi à le bâtir. Construite en calcaire lutétien sans doute extrait sur place, la tour montre de belles assises régulières en moyen appareil et des joints assez épais. Elle comprenait trois niveaux mais seule la limite entre les premier et second étages est soulignée par une retraite talutée à l'ouest. Les trois fenêtres géminées que l'on remarque au premier étage (deux à l'ouest, une au sud) offrent l'originalité d'être chacune surmontée par un arc plein-cintre qui enserre un tympan tripartite, ce dernier reposant à la fois sur un piédroit et la colonnette centrale. Seul côté non protégé naturellement, la face est était défendue par un fossé sec creusé en travers de l'éperon. Elle n'a pas fait l'objet à ce jour de travaux de restauration ; c'est également le cas de la face nord qui, comme elle, est peu visible de la rue. L'étage médian est totalement aveugle. Ceci s'explique aisément, s'agissant de la face la plus exposée à un éventuel assaillant : en effet, comme dans beaucoup d'exemples contemporains, l'entrée primitive de la tour était sans doute située au premier étage, dans l'angle sud-est où une baie ménagée à l'extrémité de la face sud paraît lui correspondre ; ainsi, les occupants, tenus de longer la paroi intérieure du mur une fois la porte franchie avant de gagner les autres pièces de l'étage et du suivant, pouvaient, en cas d'attaque, circuler entièrement à couvert à ce niveau. La profusion des baies en plein-cintre (16 au total) de même que l'absence de contreforts et la minceur relative de ses maçonneries (1, 65 mètres) sont remarquables. Le rez-de-chaussée, auquel on accède aujourd'hui de plain-pied, n'était percé que par des jours étroits, ce niveau, où se trouvait un puits, était probablement affecté à la conservation des denrées. Les niveaux supérieurs étaient chauffés par trois cheminées avec conduit intra-mural, dont deux au premier étage ce qui laisse à penser malgré l'absence de toute trace de cloison qu'il était subdivisé en au moins deux pièces. Ces aménagements et la présence de trois fenêtres géminées le désignent comme l'étage noble, réservé au seigneur. L'étage supérieur, moins richement pourvu, était peut-être destiné au logement de sa suite.
Vestiges ; restauré ; mauvais état
1997/10/03 : classé MH
À signaler
Propriété publique
2004
© Inventaire général
2005
Bussière Roselyne . Gilles Blieck
Dossier individuel