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Plateforme ouverte du patrimoine

Maisons et ateliers des peintres Ernest et Charles Meissonier

Désignation

Dénomination de l'édifice

Maison ; atelier

Genre du destinataire

De peintre ; de sculpteur

Destination actuelle de l'édifice

Maison ; atelier

Titre courant

Maisons et ateliers des peintres Ernest et Charles Meissonier

Localisation

Localisation

Île-de-France ; Yvelines (78) ; Poissy ; Meissonier (avenue) 26

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Aire d'étude de la région Ile-de-France

Adresse de l'édifice

Meissonier (avenue) 26

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

3e quart 19e siècle

Commentaires concernant la datation

Daté par travaux historiques

Description historique

Extrait du texte rédigé par Mme Anne Quignard, historienne et descendante de l'artiste pour le catalogue de l'exposition ERNEST MEISSONIER, peintre d'histoire (1815-1891). UN CERTAIN REGARD, organisé par le musée d'art et d'histoire de Poissy du 27 mars au 21 juin 2015.Le 16 avril 1846 Ernest Meissonier signe l’acte d’acquisition d’une propriété à Poissy, boulevard des Dames, l’ancienne « orangerie Caulaincourt », du nom des propriétaires des années 1820, une dépendance de belle taille, séparée en 1840 de la demeure dite « le château de Poissy » construite par la famille de Mailly au XVIIIe siècle. Né à Lyon, le 21 février 1815, Ernest a grandi à Paris au Marais et à l’île Saint-Louis. L’installation à Poissy va lui procurer les joies d’une propriété à la campagne avec prés, potager, jardin d’agrément planté de grands arbres, elle lui donne les volumes pour loger sa famille, à commencer bien sûr par sa femme et leurs deux enfants, mais sans oublier sa belle-mère, qu’il aime beaucoup, et tous les cousins de passage ; les élèves aussi pourront être accueillis. Elle lui donne la place pour ses meubles – on raconte qu’il avait acheté une volumineuse armoire qu’il n’arrivait pas à faire entrer dans son logement parisien et que ce fut ce qui l’entraîna à chercher un plus grand logis; il est permis cependant de noter que cet achat est contemporain du moment où il hérite de son père, Charles Meissonier, négociant en produits tinctoriaux, en particulier pour les soieries lyonnaises. Poissy va donner au peintre la possibilité d’aménager un vaste atelier, puis un second, et aussi celle de satisfaire son goût pour l’équitation. A Poissy il pourra construire des écuries, y installer des chevaux qui sont pour lui de fidèles compagnons de promenade tout autant que des modèles. Et tout ceci à proximité de Paris où l’on se rend facilement en voiture à cheval ou en chemin de fer (depuis 1841).Une fois propriétaire, Ernest Meissonier va se découvrir une passion pour la pierre, « la maladie de la pierre » dira-t-il même. Les épais dossiers des « Mémoires » des entrepreneurs, conservés dans le grenier du fruitier, où ils ont été en partie mangés par les souris, nous le montrent allant de travaux en travaux, toujours en projets nouveaux. II restaure la grande maison, avec l’architecte Boeswillwald, fait creuser une cave, édifie une nouvelle aile, fait une tour pour y faire monter un escalier, surélève le toit pour son atelier ; il construit des écuries, une grande remise pour les voitures à cheval, et au dessus, des logements pour le cocher, le palefrenier. Un bâtiment à façade de chalet abrite encore des stalles, une sellerie, un billard. Un second atelier, l’atelier d’été, vitré, de plain pied, trouve sa place à côté et enfin, au bas du terrain, près de la voie de chemin de fer, une petite orangerie porte aussi sa marque avec logement pour le jardinier. En 1862, il achète la propriété voisine : l’ancienne maison de la Prieure en bordure de la ruelle de l’Enclos de l’Abbaye, et son verger, planté vers 1810 sur les ruines des plus importants bâtiments du prieuré Saint-Louis, il la restaure pour son fils Charles. Sa fille Thérèse est installée dans un autre ancien bâtiment de l’abbaye, le long du boulevard des Dames ( actuel 28 avenue Meissonier). Cependant, après les temps troublé de 1870-1871, Ernest n’investit plus à Poissy, mais se lance dans un grand projet à Paris : un hôtel particulier de style Renaissance sur la plaine Monceau. Les toutes dernières années de sa vie, remarié avec Elisa Bezanson, il s’occupe de la maison de sa belle-famille, près de la gare de Poissy ; il rêve encore d’acheter le château de Champfleury à Carrières –sous-Poissy,… de démolir pierre à pierre l’hôtel parisien pour le reconstruire ailleurs, mais les fonds nécessaires lui manquent. Il a dépensé sans compter pour ses constructions : les banques lui prêtaient facilement, les entrepreneurs attendaient pour se faire payer, aucun problème : les tableaux se vendaient bien. Puis les tableaux se sont moins bien vendus… et quand le peintre est mort, une dette abyssale a été découverte. Ernest Meissonier et Emma Steinheil mariés depuis 1838, sont, avec leurs deux enfants, Thérèse, née en 1840, et Charles, né en 1844, au centre d’une maisonnée nombreuse et diverse. La famille du côté Steinheil est bien présente. La mère d’Emma vit à Poissy jusqu’à sa mort en 1858. Les « Mémoires » des travaux mentionnent « la chambre de Mme Steinheil » au premier étage de la maison. Les frères d’Emma viennent souvent. Ernest est très lié avec son beau-frère Louis, artiste aussi, dessinateur et maître verrier. Louis a deux enfants, Marie qui épousera Victor Adolphe Geoffroy Dechaume, fils du sculpteur et sculpteur lui-même et Adolphe qui finira tragiquement(8). Du côté Meissonier, c’est surtout la demi-sœur d’Ernest, Célestine Vivien et ses filles qui sont présentes . Des élèves s’installent à demeure, Joseph Gustave Peyronnet dans les années soixante, plus tard Georges Brétegnier, Alphonse Moutte. D’autres logés dans le voisinage viennent peindre dans les ateliers, comme Lucien Gros, Edouard Detaille, Maurice Courant.Deux artistes, Ridway Knight et Sydney Arbouin sont venus habiter à Poissy pour être proches de Meissonier. Il vient aussi dans la maison des peintres amis qui se qualifient d’élèves comme Charles Marchal, des artistes étrangers de passage, des amateurs de peinture, hommes d’affaire ou personnalités politiques. Thiers vint un jour à pied depuis Saint-Germain pour voir l’atelier. A Chenavard, peintre lyonnais qui avait conseillé à Meissonier de ne plus faire de sujets religieux, mais plutôt des scène de genre, Ernest offrit un dessin représentant des « Joueurs de boule sous Louis XV » en souvenir « de ses nombreuses visites à Poissy où ils avaient l’habitude de jouer à ce jeu ». Famille,artistes, amis, en fait il n’est pas possible de distinguer des groupes distincts. Le fils du peintre, Charles, devient peintre ; son mariage avec Jeanne Gros en 1868 fait de Lucien Gros, son beau-frère et de Maurice Courant son cousin ; Thérèse épouse en 1872 Gustave Méquillet, un officier qui se révèle un excellent aquarelliste ; des amis deviennent des élèves comme Apollonie Sabatier, surnommée « la Présidente » à l’époque où écrivains et artistes se réunissaient autour d’elle à l’hôtel Pimodan puis à la rue Frochot, des personnalités politique viennent prendre des leçons comme la princesse Mathilde; les élèves participent pleinement à la vie familiale ; les amis viennent poser, pour un portrait ou pour une figure dans une composition importante, ainsi M.Fallet ,(beau-frère de Mme Sabatier) pour « Solférino ». En 1878-79, Meissonier fut maire de Poissy, mais il est ensuite de plus en plus parisien. Certains jours il ne vient qu’entre deux trains depuis son hôtel du boulevard Malesherbe. Paris l’occupe par les expositions, les présidences de jury, les réunions à l’Institut, les très nombreuses relations. Mais les maisons sont toujours là, témoignages de son œuvre, aujourd’hui classées monuments historique.

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2019

Date de rédaction de la notice

2019

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Sol Anne-Laure ; Py-Fauvet Constance

Typologie du dossier

Dossier individuel

1/40
Poutre métallique destinée à suspendre les toiles
Poutre métallique destinée à suspendre les toiles
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Tabouret dans l'atelier d'été
Tabouret dans l'atelier d'été
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Vue de la façade principale
Vue de la façade principale
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Vue de la façade de la maison principale
Vue de la façade de la maison principale
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Façade postérieure (rue du Prieuré) (1)
Façade postérieure (rue du Prieuré) (1)
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Vue de l'escalier principal
Vue de l'escalier principal
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Vue prise depuis le balcon de l'atelier d'été
Vue prise depuis le balcon de l'atelier d'été
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Volets intérieurs (2)
Volets intérieurs (2)
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Vue générale de l'atelier (1)
Vue générale de l'atelier (1)
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Détail de la façade de l'atelier d'été (1)
Détail de la façade de l'atelier d'été (1)
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Maison principale, emplacement de l'atelier de Meissonier
Maison principale, emplacement de l'atelier de Meissonier
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Placard abritant un lavabo destiné aux outils du peintre (2)
Placard abritant un lavabo destiné aux outils du peintre (2)
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Façade postérieure (rue du Prieuré) (2)
Façade postérieure (rue du Prieuré) (2)
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Vue latérale de l'atelier d'été (1)
Vue latérale de l'atelier d'été (1)
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Poignée du système d'ouverture de la façade
Poignée du système d'ouverture de la façade
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Volets intérieurs (1)
Volets intérieurs (1)
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Vue de l'atelier d'été
Vue de l'atelier d'été
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Détail de la terrasse
Détail de la terrasse
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Vue de la terasse attenante à l'atelier situé au premier étage
Vue de la terasse attenante à l'atelier situé au premier étage
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Placard abritant un lavabo destiné aux outils du peintre (3)
Placard abritant un lavabo destiné aux outils du peintre (3)
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Vue générale du rez-de-chaussée de l'atelier d'été (3)
Vue générale du rez-de-chaussée de l'atelier d'été (3)
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Lucien Gros, L'atelier, circa 1911
Lucien Gros, L'atelier, circa 1911
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Vue de son atelier, par Charles Meissonier
Vue de son atelier, par Charles Meissonier
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Placard abritant un lavabo destiné aux outils du peintre (1)
Placard abritant un lavabo destiné aux outils du peintre (1)
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Composition d'oeuvres et d'objets d'art dans l'atelier
Composition d'oeuvres et d'objets d'art dans l'atelier
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Vue latérale de l'atelier d'été (4)
Vue latérale de l'atelier d'été (4)
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Vue générale du rez-de-chaussée de l'atelier d'été (2)
Vue générale du rez-de-chaussée de l'atelier d'été (2)
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Vue générale du rez-de-chaussée de l'atelier d'été (1)
Vue générale du rez-de-chaussée de l'atelier d'été (1)
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Mobilier dans l'atelier d'été
Mobilier dans l'atelier d'été
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Système de fermeture d'une placard (atelier d'été, second étage)
Système de fermeture d'une placard (atelier d'été, second étage)
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Détail de la façade de l'atelier d'été (3)
Détail de la façade de l'atelier d'été (3)
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Maison principale, vue de la terrasse
Maison principale, vue de la terrasse
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Départ de l'escalier menant au second étage (1)
Départ de l'escalier menant au second étage (1)
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Vue latérale de l'atelier d'été (2)
Vue latérale de l'atelier d'été (2)
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Détail de la façade de l'atelier d'été (2)
Détail de la façade de l'atelier d'été (2)
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Vue générale de l'atelier (2)
Vue générale de l'atelier (2)
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Départ de l'escalier menant au second étage (2)
Départ de l'escalier menant au second étage (2)
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Vue de la maison de Charles Meissonnier
Vue de la maison de Charles Meissonnier
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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Détail de la façade de l'atelier d'été (4)
Détail de la façade de l'atelier d'été (4)
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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 Vue latérale de l'atelier d'été (3)
Vue latérale de l'atelier d'été (3)
(c) Philippe Ayrault, Région Île-de-France
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