Beffroi
Syndicat d'initiative
Beffroi de Saint-Riquier
Hauts-de-France ; Somme (80) ; Saint-Riquier ; Beffroi (place du) 3
Communauté de communes Ponthieu-Marquenterre
Rue
Beffroi (place du) 3
2024 AB 165
En ville
4e quart 13e siècle ; 1ère moitié 16e siècle
4e quart 18e siècle
En 1126, le roi de France Louis VI le Gros accorde à la ville de Saint-Riquier le privilège d'une charte communale. Selon la tradition, le beffroi, qui est le symbole de cette liberté communale, aurait d'abord été construit dans la rue Saint-Jean, près de l'échevinage. Mais sans doute en raison de sa trop grande proximité géographique avec l'abbaye royale, en 1283, l'abbé Gilles de Machemont aurait exigé le démontage du beffroi afin qu'il soit reconstruit plus loin. Le beffroi de Saint-Riquier est donc reconstruit à la fin du XIIIe siècle, à son emplacement actuel, à un peu plus de 200 m de l'abbaye. Lors du siège de la ville par les troupes de Louis XI, en 1475, en représailles aux sympathies que la population avait pu manifester à l'égard des Bourguignons de Charles le Téméraire, le beffroi est incendié et détruit. Il est restauré à la fin du XVe siècle et connait plusieurs phases de réparation jusqu'en 1528.Le clocher est construit à la fin du XVIIIe siècle. Il conserve une cloche plus ancienne, fondue en 1571 et prénommée "Magdaleine", telle que l'inscription qu'elle porte le précise : EN L'AN MIL CINQ CENS SOIXANTE ET ONZE MONT FAICT FAIRE MESSIEURS MAIEURS ET ESCHEVINS ET HABITANS DE SANG RICQUIER ET MON DONNE A NON MAGDALAINE. Cette cloche était notamment utilisée pour annoncer l'approche d'un ennemi. En 1788, l'intérieur de l'édifice est transformé afin d'y loger la prison, l'auditoire et les logements de gardes : le cul de basse-fosse, situé sous la prison, est alors comblé, l'escalier est modifié et les anciennes salles voûtées sont remplacées par de simples planchers permettant d'ajouter un niveau supplémentaire et de les éclairer plus largement de fenêtres. Au cours du XIXe siècle, plusieurs travaux de restauration des maçonneries sont engagés, dont ceux réalisés sous la direction de l'architecte Georges Farcy en 1871. Le souvenir de son intervention est d'ailleurs gravé sur le linteau de la porte sud de l'ancienne prison qui porte l'inscription : RÉPARÉ PAR Me FARCY EN 1871. La charpente a également été refaite à plusieurs reprises. La dernière reprise complète de la charpente remonte à 1925 et a été réalisée suivant les plans de H. Lebon, architecte à Abbeville. L'ensemble des maçonneries et des couvertures ont encore fait l'objet de restauration dans les années 1970.Inscrit au titre des Monuments historiques en 1943, il bénéficie également depuis 2005 d'une inscription sur la liste du patrimoine mondial de l'Unesco au titre des beffrois de Belgique et de France. Il abrite aujourd'hui l'Office du tourisme.
Calcaire ; grès ; moyen appareil
Ardoise
Plan carré régulier
4 étages carrés
Voûte en berceau
Lanterneau
Escalier dans-oeuvre : escalier en vis sans jour
Le beffroi de Saint-Riquier est implanté au nord-ouest de la place, à 200 m environ de l'abbatiale. Il est construit en pierre calcaire reposant sur un épais soubassement de grès. De plan quadrangulaire de 9,37 m de côté avec quatre tourelles qui marquent les angles, il s'élève à 18 m, dans une allure massive, dénuée de tout ornementation. La présence de niches surmontées de dais sculptés aux angles suggère l'existence vraisemblable de statues à cet endroit. À mi-hauteur du mur extérieur, un cordon horizontal marque la hauteur de la voûte de l'ancienne salle du XIIIe siècle sur croisée d'ogives (dont sont encore visibles les culées dans la pièce du deuxième étage). L'accès s'effectue du côté nord par une porte surélevée précédée d'un large escalier constitué de sept degrés tandis que du côté sud, la porte ouvre de plain-pied sur une salle du rez-de-chaussée à usage de prison. Cette salle, voûtée en berceau, mesure 3,30 m x 3 m et possède une hauteur de 2,65 m. Au-dessous d'elle, une autre salle voûtée, dite cul de basse-fosse, avait été creusée. Elle a été comblée lors de travaux de la fin du XVIIIe siècle. Du côté nord, immédiatement après l'entrée, en escalier en vis sans jour est logé dans l'une des tourelles et dessert les quatre étages de l'édifice. Les salles des niveaux supérieurs mesurent 4,66 m de côté auxquels s'ajoutent des murs d'une épaisseur de plus d'1,50 m. A l'intérieur ces murs sont le plus souvent composés de moellons équarris recouverts d'un enduit en torchis. Ils possèdent par ailleurs encore la trace des anciennes voûtes d'ogives qui reposaient sur des culs-de-lampe sculptés. Ces éléments ont tous été buchés à l'exception de celui situé au sud-ouest de la salle du premier étage, orné d'un visage d'homme jeune. La toiture en ardoise est couronné d'un clocher hexagonal entouré par quatre clochetons de même plan qui coiffent les quatre tourelles d'angle.
Sculpture ; sculpture rupestre
Tête d'homme
Prison du beffroi : plusieurs noms figurent sur les murs intérieurs de la prison, dont celui de Jehanne, gravée avec la date de 1430. Cette inscription anachronique entretient la tradition erronée selon laquelle Jeanne d'Arc aurait été enfermée dans la prison du Saint-Riquier. Une tête d'homme est également sculptée grossièrement dans l'ébrasure de la porte de la prison.
1943/09/06 : inscrit MH
Inscrit Monument historique par arrêté du 6 septembre 1943.
À signaler
Propriété de la commune
1995
(c) Région Hauts-de-France - Inventaire général
2006 ; 2024
Fournier Bertrand ; Schill-Fenninger Hélène
Dossier individuel
Conseil régional Hauts-de-France - Service de l'Inventaire du patrimoine culturel 21 mail Albert-Ier 80000 Amiens