Biscuiterie
Usine Poult
Biscuiterie et maison Poult
Occitanie ; Tarn-et-Garonne (82) ; Montauban ; 1, 5 avenue de Mayenne ; 11, 11 bis avenue Jean Jaurès
Montauban périphérie
Villebourbon (faubourg de)
Mayenne (avenue de) 1, 5 ; Jean Jaurès (avenue) 11, 11 bis
2013 BY 365
Maison ; poulailler
1er quart 20e siècle ; 4e quart 19e siècle
Attribution par analyse stylistique
Poult Adolphe (habitant célèbre) ; Poult Emile (propriétaire)
Jean-Emile Poult (Rodez 1862-Montauban 1950) d'origine suisse commence son apprentissage de pâtissier chez son oncle Jean Poult, alors basé dans la rue des Carmes. En 1905, il se lance dans la fabrique d'un biscuit sec, il s'installe tout près du pont des Consuls, face au théâtre. Le biscuit créée par Jean-Emile Poult est un succès, si bien que la fabrique devient vite trop étroite. L'entrepreneur prend la décision de la transférer dans le quartier de Villebourbon, avenue de Mayenne. Les nouveaux bâtiments sont construits vers 1914. Il y a cependant une maison individuelle de la fin du 19e siècle ou du tout début du 20e siècle (5 avenue de Mayenne) qui semble avoir ét conservée dans la nouvelle construction. Cette dernière aurait simplement été agrandie et alignée sur la rue. En 1918, Jean-Emile Poult, signale à la société archéologique la découverte d'un cimetière sur le terrain où est bâtie l'usine. D'après les plans du 17e siècle conservés dans le fonds ancien de la bibliothèque municipale de Montauban, il s'agit de l'emplacement d'un cimetière huguenot mais cela pourrait être également le cimetière de l'église Saint-Orens du 17e siècle. Adolphe Poult, fils de Jean-Emile Poult et figure emblématique de la ville de Montauban, fût également résident de l'édifice. L'usine reste à Villebourbon jusqu'en 1979, date à laquelle, elle est transférée à Albasud.
Béton ; pierre ; brique
Ardoise
Sous-sol ; 2 étages carrés ; étage de comble
Escalier intérieur : escalier dans-oeuvre, escalier tournant à retours avec jour
L'usine et la maison Poult sont bâties au milieu d'un îlot encadré par les avenues de Mayenne et Jean Jaurès et les rues Ferdinand Buisson et Baptiste Marcet. L'entrée principale du site se trouve au 1 avenue de Mayenne. Sur la gauche se trouve la maison du directeur. Elle est reliée à l'usine par une passerelle enjambant une courette fermée par un portail. L'ensemble est construit dans un style éclectique mêlant architecture gothique et orientalisme. L'originalité architecturale joue un rôle publicitaire, on retrouve cette démarche dans l'architecture de la biscuiterie Lefèvre-Utile (LU) de Nantes ou encore la chocolaterie Menier à Noisiel (fin 19e siècle). La maison Poult se compose de trois niveaux. Elle est constituée de différents matériaux : béton, pierres, briques polychromes (en partie de la briqueterie Georges Beauge de Langeais, en Indre-et-Loire) et plaquettes de parement. Le rez-de-chaussée et le premier étage sont éclairés par de grandes baies aux formes complexes : géminées, polylobées, arcs lancéolés, arcs outrepassés, arcs brisés en référence à l'architecture gothique et hispano-mauresque (Mosquée de Cordoue...). Le toit en ardoise abrite un étage de comble aménagé en habitation. Sur la gauche une tour percée, elle aussi de baies, supporte une sorte de gloriette en bois qui, à l'origine, supportait un toit bulbe, comme en témoigne une photo postérieure aux inondations de 1930. Au premier étage se déploie une petite terrasse bordée d'un garde-corps de pierre et feuilles en fer forgé (garde-corps actuellement démonté). La porte d'entrée de la maison ouvre sur la cour, elle est devancée par un perron fort original marquée par impressionnant arc polylobé. L'escalier de distribution est toujours en place. Il est à balustres de bois, le départ de rampe est sculpté en pointes de diamant. Les pièces en rez-de-chaussée (salons, vestibule) conservent de superbes sols de mosaïque et quelques cheminées de marbre épargnées par les pillages. On note également la présence de rosaces en staff dans les pièces principales et un traitement intéressant des plafonds de latti aux formes brisées. Il reste également de belles menuiseries dont des portes intérieures. Les menuiseries des fenêtres semblent toutes contemporaines de la construction de la maison. Les vitraux qui étaient dans la cage d'escalier (deux paires) sont aujourd'hui conservés au musée Ingres. La maison est reliée à l'usine par une passerelle ornée d'un décor de treillage, d'une jardinière en métal et d'une frise décorative composée de rosaces et décors géométriques. Cette passerelle servait de passage au directeur. La courette située juste en dessous est fermée par un portail reprenant les formes des baies de la maison. L'usine est constituée de deux bâtiments. Celui relié par la passerelle est percé de trois grandes arcades lancéolées en briques polychromes rouges et blanches rehaussées de bleu-vert. Les impostes sont fermées par des menuiseries métal à carreaux vert et blanc. Sous chaque imposte est fixée une plaque de verre rouge (teint dans la masse). Dans l'ordre sont inscrits les mots suivants : "biscuits", "Emile Poult" (endommagé, morceaux encore sur le perron de la maison), de nouveau "biscuits". Les initiales d'Emile Poult sont portées à deux reprises sous la retombée des arcs. Une quatrième arcade, plus petite, est condamnée par un mur monté en parpaings ; il s'agissait probablement de l'entrée du personnel. Notons la présence d'un coq en pierre placé dans une niche dans l'angle formée par la cour et l'édifice. Ce dernier repose sur un globe sur lequel sont de nouveau inscrites les initiales d'Emile Poult et la mention "marque déposée". Mitoyenne avec le bâtiment percé d'arcades, une maison entièrement condamnée et plus ancienne (19e siècle) a été réhabilitée par l'entrepreneur Poult pour en faire une extension. Présence d'une terrasse-loggia face au jardin. Dans le jardin est conservé un poulailler-pigeonnier et des arbres remarquables.
Ferronnerie ; maçonnerie ; sculpture ; mosaïque ; décor stuqué
Coq
Les initiales d'Emile Poult sont portées à deux reprises sous la retombée des arcs. Coq sur globe placé sur un angle des façades. Pierres en opus incertum. Sols des pièces du rez-de-chaussée couverts de mosaïques à motif végétal. Gardes-corps en fer forgé art nouveau.
Abords d'un monument historique
Remarquable exemple d'architecture éclectique, orientaliste et art nouveau. Maison en lien avec la mémoire d'Adolphe Poult, sauveteur de l'inondation de 1930. Ensemble de menuiseries et vitraux remarquables. Patrimoine industriel de la ville de Montauban. Gardes-corps de la terrasse faisant face à la rue menacée de disparition. Vitraux mis en sécurité par la ville de Montauban.
Propriété privée
Fermé au public
2013
(c) Ville de Montauban ; (c) Inventaire général Région Occitanie
2013
Gerber Sarah
Dossier individuel
Conseil régional Occitanie - Direction de la Culture et du Patrimoine - Service Connaissance et Inventaire des Patrimoines 22, bd Maréchal Juin 31406 Toulouse cedex 9 - Espace Capdeville, 417 Rue Samuel Morse, 34000 Montpellier - 05.61.39.62.47