Fortification d'agglomération
Enceinte de la ville ancienne et des darses Vieille et Neuve
Fortification d'agglomération, enceinte de la ville ancienne et des darses Vieille et Neuve
Provence-Alpes-Côte d'Azur ; Var (83) ; Toulon ; 1ère fortification d'agglomération
Var
Provence Alpes-Côte d'Azur
1ère fortification d'agglomération
En ville
4e quart 16e siècle ; 1ère moitié 17e siècle ; 4e quart 17e siècle (détruit)
2e moitié 18e siècle ; 2e moitié 19e siècle (détruit)
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Le premier projet de reconstruction "à la moderne" de l'enceinte médiévale de Toulon, en plus étendu et avec fronts bastionnés, remonte à 1552. Il avait été dessiné par Jean de Saint-Rémy, commissaire de l'artillerie et ingénieur militaire français pionnier du bastion, à la demande de Claude de Savoie, comte de Tende-Sommerive, gouverneur de Provence. Ajourné faute d'approbation du corps de ville, qui recula devant la dépense, ce projet de principe est relancé en 1580, par le nouveau gouverneur de Provence Henri d'Angoulême, fils naturel du roi Henri II, qui sollicite à nouveau les consuls de Toulon. Après quatre ans d'ajournement, le conseil de la ville, désormais disposé à financer les travaux en l'échange de privilèges fiscaux, fait appel à "l'ingénieur de sa majesté, le sieur Herculle" soit l'ingénieur militaire piémontais Ercole Negro, qui élabore un nouveau plan avec front de terre à six bastions. Ce projet est réalisé entre 1589 et 1595, revu à la baisse (revêtements maçonnés moins hauts, cinq bastions seulement). Les bastions sont à orillons et flancs casematés, et l'enceinte comporte deux portes de ville (Saint-Lazare à l'est, Notre Dame à l'ouest).Considérablement agrandie (passant d’un peu plus de trois hectares à un peu plus de treize, intra-muros), la ville n'est close que côté terre. Le front de mer, renfermant la darse et participant à la défense de la petite rade, n’est pas traité. Le dessin en est défini et réalisé seulement à partir de 1604 par Raymond de Bonnefons, ingénieur du roi pour la Provence, auteur de l'enceinte d'Antibes, et continué par son fils et successeur Jean de Bonnefons. Les môles fortifiés au tracé tenaillé symétrique ne sont achevés qu'en 1637, et pourvus de deux plates-formes d'artillerie encadrant la passe et sa chaîne.Entre 1667 et 1678, plusieurs projets sont étudiés à la demande de Colbert pour l'agrandissement de l'Arsenal situé à l'ouest de la Darse, et pour l'extension de l'enceinte. Pierre Puget, Nicolas de Clerville, alors commissaire général aux fortifications, Arnoul père et fils, intendants des fortifications de Provence, François d'Aspremont, ingénieur, voient successivement leurs propositions rejetées ou ajournées par Colbert, qui finit par dépêcher Vauban en 1679 et lui confier l'ensemble du projet. Dès 1680 est lancée, sous la direction de l'ingénieur territorial Antoine Niquet, la construction de l'extension ouest de l'enceinte, destinée surtout à enclore une nouvelle darse et le nouvel arsenal, extension comportant trois bastions à orillons et flancs concaves et une porte, dite Royale, remplaçant la porte Notre-Dame. Les travaux de l'enceinte de terre sont confiés à l'entrepreneur André Boussonnel de 1680 à 1684, puis à l'entrepreneur Boyer à partir de 1685, à la fin du 18e siècle, c'est l'architecte de la ville de Toulon Antoine Sauvaire qui dirige le chantier à partir de 1773. Le front de mer de l'enceinte de la darse neuve, continuant celui de Bonnefons, adopte un tracé bastionné et l'ensemble des môles formant enceinte est conçu pour accueillir une série continue de magasins de désarmement adossée au revêtement. En 1693 et 1701, Vauban préconise la création de dehors : demi-lunes et tenailles, qui font défaut, excepté la demi-lune de la porte Royale, prévue dès 1679 et construite en 1686. Fossé et chemin couvert étaient à peu près achevés en 1707, sans les dehors proposés. En 1755, l'écroulement du bastion 8 du front de terre (nord) entraîne la refonte complète ou partielle de trois bastions (7-8-9) de la fin du XVIe s, en supprimant les orillons (projet signé de l’officier ingénieur Boniface rejoignant un parti préconisé dès 1738 par l'ingénieur Cauchy de Chaumont). En 1759, Milet de Monville, directeur des fortifications de Provence, lance une nouvelle campagne de reconstruction des fronts de terre du XVIe siècle du bastion 7 à la mer par chemisage des fronts existants et pour augmenter leur surface, avec galeries casematées intermédiaires ; les bastions ainsi agrandis reprennent le modèle Vauban à orillons et flancs concaves. A la mort de Millet en 1773, le bastion 8 n'est pas fini et son successeur d'Aumale réduit les dépenses, s'attachant à lancer la refonte de la porte Saint-Lazare (courtine 6-7) et l'achèvement de sa demi-lune. Bientôt rebaptisée porte d'Italie, la porte est reconstruite en 1787 selon les dessins de l'ingénieur Vialis. En 1832-1834, la "Porte Neuve" est percée à l'est/sud-est dans la face gauche du bastion 5.En 1859, la mise en œuvre de la grande extension nord-ouest de l'enceinte de la ville et de la darse Castigneau (II) entraîne la démolition de la moitié nord-ouest de l'enceinte existante, de la courtine 7-8 au bastion 12 : les ouvrages de Vauban, dont la porte Royale, disparaissent. Le bastion 5 est rasé dès 1887 au profit d'une place publique, en maintenant la porte Neuve, et, après le déclassement militaire des enceintes (1921), jusque l'après seconde guerre mondiale, les fronts de mer (ouvrages 1 à 5) disparaissent progressivement.
Calcaire ; moellon ; brique ; pierre ; pierre de taille
Tuile creuse
Système bastionné
Voûte en berceau ; voûte d'arêtes
De la première enceinte bastionnée de Toulon, agrandie à l'ouest selon le projet Vauban, ne restent que peu de vestiges. Les cinq bastions à orillons du front de terre de l'enceinte du XVIe siècle ont disparu ou été transformés au cours du temps, deux d'entre eux lors de l'extension Vauban (l'un devenu le bastion 9 définitif), les autres (bastions 6-7-8) ont été transformés au XVIIIe siècle au point qu'aucune partie de leur revêtement d'origine ne demeurait apparent. Les bastions, courtines et porte (Royale) de l'extension Vauban (front de terre 9-10-11, bastions à orillons et flancs concaves, enceinte de la darse 12-1-2, bastions sans orillons et courtines, formant môle et quai, sont presque entièrement détruits, pour l'essentiel depuis 1859. Seul un fragment limité et isolé du revêtement de la face droite du bastion 2 (enceinte de la darse neuve) a survécu dans l'emprise actuel du parc de l'Arsenal, avec son cordon et ses contreforts- arcades intérieurs qui formaient autant de travées de magasins casematés. Dans le même parc, une plate-forme ou quai polygonal séparant la darse Neuve (ou Vauban) de la darse Castigneau perpétue le plan de l'ancien bastion 12.Tous les bastions étaient plus larges que profonds, leurs faces réunies par un angle de capitale obtus.Les vestiges monumentaux conservés de l'enceinte dans son ensemble sont, outre le fragment du bastion 2 déjà cité :- la plate-forme d'artillerie haute (dite "fortin Robert") bâtie après 1637 du côté droit de la "chaîne vieille" qui barrait la passe ou entrée de la darse vieille (front 2-3), - les restes plus ou moins mutilés des bastions 6 et 7 du front de terre est, la courtine intermédiaire,- la Porte est dite porte d'Italie (porte Saint-Lazare avant la Révolution), liée à la courtine 6-7, bien conservée, avec son pont et les restes de sa demi-lune.Les restes des bastions 6 (dit des Minimes) et 7 (dit Saint-Bernard), conservent chacun un flanc retiré concave couvert d'un orillon, une face, voire l'angle de capitale (bastion 7), avec revêtement à bossages rustique, cordon et parapet d'artillerie maçonné à embrasures (bastion 7) ou en terre (bastion 6), le tout construit entre 1762 et 1787, sur le modèle des bastions de Vauban. La courtine présente le même revêtement. Le noyau des anciens bastions fin XVIe alors conservés derrière le nouveau revêtement formant chemisage, ainsi que les galeries casematées réservées dans l'intervalle, ne sont plus perceptibles aujourd'hui. L'aire intérieure du bastion 7, évidée au centre pour dégager une cour basse polygonale était enveloppée par une banquette d'artillerie en terre formant cavalier, avec mur de soutènement à arcades et chemin de ronde sur flancs et faces du bastion. Un magasin du génie avait été construit dans sa cour centrale en 1816 ; il n'existe plus, mais le cavalier a été remplacé à la fin du XXe siècle par une école maternelle bien intégrée au bastion.La porte d'Italie, à la fois ouvrage de défense avec demi-lune et bâtiment militaire intégré à l'enceinte, fait l'objet d'un sous-dossier, de même que le "fortin Robert".
inscrit MH partiellement
Porte d'Italie (cad. CK 262) : inscription par arrêté du 21 octobre 1986
Porte de ville
Propriété publique
2014
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
2015
Corvisier Christian ; Fournel Brigitte
Dossier avec sous-dossier