Caserne
Caserne du Jeu de Paume, puis Gouvion-Saint-Cyr, actuellement lycée Bonaparte
Provence-Alpes-Côte d'Azur ; Var (83) ; Toulon ; Winston Churchill (avenue)
Var
Winston Churchill (avenue)
1er quart 19e siècle (détruit) ; 3e quart 19e siècle
Attribution par source ; attribution par source ; attribution par source ; attribution par source
L’emplacement de cette caserne correspond à une aire anciennement située à l’intérieur et à la gorge de l’ancien bastion du Roy, coté 10, qui faisait partie de l’extension Vauban de l’enceinte urbaine du XVIe siècle, et a été détruit en 1859. A partir de 1760 environ, cette aire était occupée par l’hôpital militaire de la garnison, constitué de la réunion d’une dizaine de maisons acquises et adaptées, avec façades au sud sur la rue du Jeu de Paume (puis de la Comédie), l'hôpital étant contigu au bâtiment du Jeu de Paume de la ville.Le premier bâtiment de la caserne fut construit entre 1822 et 1827, à l’emplacement exact de l’ancien jeu de Paume dont il perpétuait l’appellation ; c’était un grand bloc cubique de 5 travées régulières haut de trois étages. En 1859, la caserne et l’hôpital militaire furent isolés dans une zone non bâtie en devenir par la démolition du bastion 10, réalisée dans le cadre du démantèlement des anciens fronts bastionnés de l’enceinte de ville, devenus inutiles du fait de la construction d’une vaste extension ou nouvelle enceinte au nord et à l’est. A partir de 1863, le projet d’extension de la caserne du Jeu de paume, pour porter sa contenance à 1800 hommes, connaît plusieurs variantes. Le bâtiment 1827 de la caserne existante, aligné en limite sud de l’îlot, côté vieille ville, sur la rue de la Comédie, pouvait être conservé, mais il fallait redéployer de nouveaux bâtiments au nord et surtout à l’ouest en occupant au maximum l’espace resté disponible dans l’îlot. Il en résulta le projet de principe d’une nouvelle caserne à l’ouest de l’ancienne, l’ensemble ayant son accès au nord, sur le boulevard Louis Napoléon (boulevard de Strasbourg après 1870), avec bâtiment d’entrée et, en fond de cour, dans le même axe, bâtiment principal allongé (coté B). Sont prévues en outre trois ailes perpendiculaires, deux en retour d’équerre nord des façades du bâtiment B à créer, la troisième en retour du bâtiment existant (coté A). D’une variante à l’autre du projet, la longueur du bâtiment principal projeté (B) évolue à la baisse, de même que l’emprise de sa cour, afin que l’implantation de l’aile médiane permette de dégager deux cours devant les façades des deux bâtiments principaux A et B. Les projets ultérieurs éliminent le bâtiment d’entrée au profit d’une grille à jour encadrée de pavillons bas, ce qui dégage la vue sur la façade du bâtiment principal depuis le boulevard. Le parti exécuté pour le bâtiment principal B n'est pas le premier proposé, mais celui de 1868 promu par le directeur des fortifications A. Salanson, puis revu et corrigé, en cours d'exécution, en 1869 par capitaine Joly, sous la direction du commandant du génie E. Nocher. Les changements tiennent au fait que ce bâtiment, fondé sur un emplacement au sous-sol hétérogène, un quart sur les fondations du flanc retiré de l’ancien bastion rasé 10, trois quarts dans l’ancien fossé, souffre de désordres imposant l’interruption du chantier. Pour alléger le bâti, on renonce à voûter l'édifice au-dessus du 1er étage. Les ailes perpendiculaires prévues et les pavillons bas encadrant la grille nord, n’ayant pas été réalisées à la fin du chantier en 1870, ils sont à nouveau proposés en 1875, de même qu'un fossé bordant sur la façade nord du bâtiment B. Ce dernier point est exécuté, de même que les pavillons bas, mais les grandes ailes en retour ne sont pas exécutées.Cédée par l’Etat à la ville de Toulon en juillet 1905, la caserne est réaffectée en 1924 en collège de jeunes filles. Le bâtiment de 1827 ne semble avoir été détruit qu’à la suite des dommages de guerre infligés par les bombardements alliés de 1944. En 1960-1962, un grand immeuble en barre de 6 étages, nouveau bâtiment principal du « lycée Bonaparte », est construit le long du boulevard. Il ferme toute visibilité sur la façade du bâtiment principal de la caserne de 1868, qui demeure seul élément ancien conservé en place.
Calcaire ; moellon ; enduit
Tuile creuse ; tuile mécanique
Plan rectangulaire régulier
Étage de soubassement ; rez-de-chaussée ; 2 étages carrés
Voûte en berceau
Élévation ordonnancée
Toit à longs pans croupe
Escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour
Le bâtiment principal de l'ancienne caserne, plusieurs fois remanié dans son second oeuvre depuis 1924, a gardé l'essentiel de ses dispositions architecturales d'origine. Il comporte 7 travées de casemates, de chacune deux fenêtres en façade, et deux travées de culées tripartites, très classiques pour les casernes du milieu du XIXe siècle. Bâti en blocage de moellons enduit avec encadrements de baies, chaînes et bandeaux en pierre de taille blanche, il comporte un étage de soubassement, un rez-de-chaussée (de plain-pied avec la cour d’entrée) et deux étages. Les trois premiers niveaux sont casematés, c'est-à-dire composés de casemates transversales couvertes de voûtes en berceau segmentaire en principe à l’épreuve des bombes. Les élévations extérieures sont couronnées d’une corniche continue fortement saillante, avec modillons en talon. Les façades latérales, correspondant aux culées, comportent trois fenêtres par étage. Les deux façades principales nord et sud sont à peu près semblables, rythmées de trois avant corps de même largeur en très faible saillie. L’avant-corps central seul est couronné d’un fronton triangulaire, régnant au-dessus de la corniche. La porte et les fenêtres sont encadrées d’un chambranle. Celles des deux étages supérieurs de l’avant-corps central, au dessus de la porte, sont géminées et leur plate-bande ornée d’une agrafe sculptée au-dessus du meneau, que l’on retrouve à la porte. Les façades sont animées horizontalement à chaque étage de deux moulures horizontales continues. Sous l’appui des fenêtres du niveau 2, ou rez-de-chaussée, la façade nord sur cour comporte une importante plinthe en pierre de taille de grand appareil percée de soupiraux sous les fenêtres, qui étaient à l’origine les seules prises de jour des casemates du soubassement du côté nord. Depuis 1875, un fossé ayant été créé devant cette façade aux dépens de la cour, la porte d’entrée n’est accessible que par une passerelle en fer, et le mur de l’étage de soubassement est dégagé sous la plinthe, percé de fenêtres différentes sur le fossé.Le fronton inscrit le cadran circulaire d’une horloge, encadré d’un décor sculpté de palmes. C’est surtout par sa structure, le voûtement de ses travées casematées, et par ses culées, que l’édifice relève spécifiquement des canons de l’architecture militaireLa distribution intérieure est assurée par deux escaliers montant de fond en comble. Le principal, sur plan carré, dans le tiers sud de la travée centrale, se compose d’une alternance de volées doubles et simple. L’escalier secondaire, plus petit, logé dans le module central de la culée ouest, est également à volées droites avec repos sur voûte surbaissée. Les rampes et garde-corps en fonte, sont d’origine et d’un modèle courant.
Propriété de la commune
2014
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
2015
Corvisier Christian ; Fournel Brigitte
Dossier individuel