Caserne
Caserne Lamer
Provence-Alpes-Côte d'Azur ; Var (83) ; Toulon ; Montebello (rue)
Var
Montebello (rue)
4e quart 19e siècle
La construction de la grande extension nord de l’enceinte urbaine, projetée dès 1845, réalisée de 1853 à 1860, et la mise en place des voies ferrées et de la gare de chemin de fer de Toulon en 1858, a créé au nord de la gare de Toulon, à l’emplacement de l’ancien « retranchement Sainte-Anne », un secteur intra-muros non bâti. Fermé au sud par les voies ferrées, ce périmètre alors exclusivement accessible de l’extérieur de la ville par une poterne d’usage militaire, dite Porte Sainte-Anne, était réservé par l’administration de la guerre pour établir un quartier militaire. Le plan d’urbanisme de la nouvelle ville de Toulon, établi en concertation avec le génie, avait découpé cette aire de plan polygonal tendant au triangle, qui comportait à la fois des parcelles appartenant à l’État, à l’usage de la guerre et des parcelles privées en trois îlots séparés entre eux par deux rues nord-sud. Les apostilles aux projets pour 1859 rédigés par le chef du génie Antoine Long proposaient trois établissements militaires à construire, chacun dans un îlot de l’agrandissement nord : l’îlot médian, n°2, était destiné une caserne d’infanterie pour deux bataillons (de 1500 hommes, projet actualisé en 1862). En 1866, l’îlot 1 et une partie de l'îlot 2 étaient allotis au domaine civil : des immeubles de logement ouvriers dits cité Montéty, avaient été édifiés sur le second, réduisant l'espace disponible pour les projets de la Guerre, qui s'orientaient vers un hôpital militaire. Finalement, en 1884, une petite caserne dite Lamer fut construite, au nord de cet îlot, le long de la rue nord-sud (rue du Pharon, actuelle rue Montebello). Cette construction tardive n'est pas documentée par les archives du Génie.
Pierre ; moellon ; enduit ; brique ; enduit
Tuile creuse ; tuile mécanique ; fer en couverture
Plan rectangulaire régulier
Étage de soubassement ; en rez-de-chaussée surélevé ; étage de comble
Élévation ordonnancée
Toit à longs pans pignon découvert ; toit en pavillon
Escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour
La caserne Lamer, très modeste établissement militaire, se compose d’une aire ou cour triangulaire enveloppée d’un mur de clôture auquel s’adossent ou s’adossaient quelques bâtiments annexes (douches, lavoir, latrines, préau). Le bâtiment principal, voué au casernement, était bâti dans un axe nord-sud en bordure de la rue Montebello, sur un terrain en déclivité vers le sud.Il est de plan rectangulaire peu allongé (5 travées), couvert d’un toit de deux versants à faible pente, comporte deux étages carrés non casematés mais couverts de plafonds sur solives métalliques reliées par des voûtains de briques (enduits au plâtre). Ces étages carrés sont surmontés d’un étage de comble. Les travées de casernement sont divisées longitudinalement par un couloir ou corridor de distribution axial, traversant les murs de refend et desservant au passage la cage d’escalier logée dans la moitié est de la travée centrale (marches en bois, rampe en fer et fonte). Au centre du mur pignon nord sur cour, la porte est encadrée de pierre de taille grise, surmontée d’un entablement simulé avec grosse agrafe Le casernement prend jour par des fenêtres à chambranle en pierre et ciment moulé, couvertes d’un arc segmentaire, celles des gouttereaux géminées (avec partition interne de chaque travée par une cloison au droit du meneau), celles du mur-pignon simples. L’étage de comble a une fenêtre couverte en plein-cintre dans l’axe des pignons et des lucarnes en bois « à la capucine » sur les versants du toit, au droit des travées 2 et 4. Les maçonneries en blocage de moellons sont masquées par un enduit couvrant à la chaux. Les rampants des pignons, fortement débordant sur la couverture en tuile-canal, et portant latéralement sur des crossettes, sont élargis en corniche. L’édifice conserve les vantaux d’origine en bois de sa porte d’entrée, surmontés d’un tympan vitré et plusieurs autres menuiseries à petits carreaux dans certaines fenêtres, et dans les lucarnes.Le portail d’entrée de la cour (grille entre piliers), et le mur-bahut avec grille basse dans lequel il est percé, relient l’ancien casernement à un pavillon carré à niveau unique, deux baies par côté, et toit à quatre versants sommé d’un lanterneau couvert en zinc.
Mauvais état
Propriété de la commune
2014
(c) Région Provence-Alpes-Côte d'Azur - Inventaire général
2015
Corvisier Christian ; Fournel Brigitte
Dossier individuel