Usine de chaussures
Usine de chaussures Blanchard et Compagnie, puis Weston
Immeuble de bureaux ; immeuble à logements
Usine de chaussures Blanchard et Compagnie, puis Weston, actuellement immeuble de bureaux et à logements
Nouvelle-Aquitaine ; Haute-Vienne (87) ; Limoges ; 2, 12 rue Emile-Zola
Limoges
Limoges-Grand Treuil
Emile-Zola (rue) 2, 12
2002 CV 940
En ville
Atelier de fabrication ; entrepôt industriel ; bureau d'entreprise
1er quart 20e siècle
1915 ; 1917
Daté par source
En 1915 s'achève la construction d'une usine de chaussures édifiée par Edouard Blanchard, fondateur et directeur de la société E. Blanchard et Compagnie, propriétaire de la marque The Ultra Shoe. E. Blanchard occupait jusqu'alors des locaux cours Gay-Lussac où il s'était associé en 1887 avec MM. Brunet et Callois, avant de créer sa propre société à partir de 1891. La nouvelle usine est reconstruite suite à un incendie en 1917. Elle est achevée vers 1919. Le fils d'Edouard Blanchard, Eugène, en prend alors la direction. Il avait suivi une formation à partir de 1904 aux Etats-Unis, apprenant les techniques de grands bottiers américains et le cousu Goodyear (assemblage à deux coutures joint la tige et petit point) à Weston, près de Boston. Il entreprend de réintroduire dans le cycle de fabrication les interventions manuelles, s'orientant dès lors vers une production de qualité, au détriment de la production de masse privilégiée à Limoges. La production passe de 600 à 80 paires de chaussures par jour. En 1927, il ouvre son premier magasin boulevard de Courcelles à Paris, sous l'enseigne J.M. Weston, puis un second aux Champs-Elysées en 1932. A la mort d'Eugène Blanchard en 1955, trois groupes industriels successifs contrôlent l'entreprise : Fenestrier de Romans (26) en 1957, le groupe Révillon en 1966, le groupe André en 1969. En 1976 elle est acquise par le holding familial Européenne de Participations Industrielles dirigé par Jean-Louis Descours. En 1991 l'usine est transférée en zone industrielle nord. Les bâtiments sont alors reconvertis en immeuble à logements et de bureaux : campus universitaire Emile-Zola, Croix Rouge Française, ASSEDIC, institut de formation de masso-kinésithérapie... Les ateliers sont équipés de 25 machines en 1915, 32 en 1935 et 1950. L'usine emploie 80 ouvriers en 1915, 216 en 1918, 125 en 1920, 58 en 1935, une cinquantaine à la fin des années 1950, 90 en 1965, 340 en 1990.
Pierre ; calcaire ; granite ; moellon ; enduit ; béton ; béton armé ; brique
Tuile mécanique ; ardoise ; béton en couverture
Sous-sol ; étage de soubassement ; 3 étages carrés
Élévation à travées
Terrasse ; toit à longs pans ; toit à longs pans brisés ; croupe
Les bâtiments en alignement sur la rue Emile-Zola correspondent très probablement aux constructions de 1915 incendiées en 1917. Ils sont en moellon de pierre enduit, avec encadrements de baies en pierre de taille en granite. Une partie est composée d'un sous-sol et de deux étages carrés couverts d'un toit à longs pans brisés en ardoise, l'autre partie d'un seul étage carré couvert d'un toit terrasse (transformations suite à l'incendie ?). Au centre s'élève l'ancien bâtiment des bureaux doté d'un étage de soubassement et de 3 étages carrés. Il est en moellon de granite non enduit et est couvert d'un toit à longs pans à croupes en tuile mécanique. Il est percé en façade antérieure de baies jumelées à encadrement de brique (piédroits) et pierre de taille en calcaire (appui, imposte et couvrement). Les ateliers construits à partir de 1917 sont en béton armé. Composés d'un étage de soubassement, d'un rez-de-chaussée et de deux étages carrés, ils sont formés d'une structure poteau poutre, couverte d'un toit terrasse. Entre les poteaux, alternativement fins et larges, s'inscrivent les baies offrant un éclairage latéral maximal : aucune maçonnerie, à l'exception des fines allèges, ne vient obturer les pignons et façades. Ces ateliers, de plan rectangulaire allongé, sont couverts d'un toit terrasse et d'une lourde corniche en béton. Les affectations des 4 niveaux étaient les suivantes : magasins de formes, de cuir et atelier de broches à l'étage de soubassement, finition et mise en boîte au rez-de-chaussée, montage et couture au premier étage, coupe, piqûre et magasin de peausseries au deuxième étage.
Établissement industriel désaffecté ; restauré
À signaler
Atelier de fabrication
Le bâtiment en béton armé construit de 1917 à 1919 est un jalon important de l'évolution de l'architecture industrielle à Limoges. Il s'agit d'un modèle largement diffusé dans l'industrie de la chaussure et plus largement dans l'architecture industrielle à partir de 1912 en France depuis la construction de l'usine d'oeillets métalliques de l'United Shoe Machinery à Ivry (94) , usine de métal et de brique elle-même inspirée de l'usine mère construite au Etats-Unis de 1903 à 1906 à Berverly (Massachussetts) , mais en béton armé. Les similitudes de l'usine Blanchard avec l'usine de Beverly sont d'ailleurs nombreuses : alternance des piliers et rythme des baies, étages, corniche.
Propriété privée
2003
(c) Région Nouvelle-Aquitaine, Inventaire général du patrimoine culturel ; (c) Ville de Limoges
2003
Pillet Frédéric
Dossier individuel
Région Nouvelle-Aquitaine, Maison de la Région - Service du Patrimoine et de l’Inventaire, site de Limoges - 27, boulevard de la Corderie - CS 3116 - 87031 Limoges Cedex 1 - 05 55 45 19 00