Chapelle ; théâtre ; cinéma
De capucins
Cinéma le Vauban
Chapelle des capucins puis théâtre, actuellement cinéma le Vauban
Bourgogne ; Yonne (89) ; Avallon ; Maréchal Foch (rue du) 1
Bourgogne-Franche-Comté
Maréchal Foch (rue du) 1
2022 AO 190, 191 ; 1838 G 47
En ville
3e quart 17e siècle
1er quart 19e siècle ; 1er quart 20e siècle ; 4e quart 20e siècle ; 1er quart 21e siècle
1657
Daté par source ; daté par travaux historiques ; daté par source ; daté par travaux historiques ; daté par source ; daté par travaux historiques ; daté par source ; daté par travaux historiques ; daté par source ; daté par travaux historiques ; daté par source
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Largement financé par Pierre Odebert (1574-1661), premier président au parlement de Bourgogne, le couvent des capucins et son église sont bâtis de 1657 à 1659 par le maître maçon Antoine La Grange et le maître charpentier Milan Chosson. Confisqué à la Révolution, le site est acquis en 1791 par la municipalité, qui le réunit au couvent des minimes voisin. Souhaitant lotir la propriété obtenue, elle demande à l'architecte voyer Jacques Nicolas Caristie un projet, que celui-ci rend le 3 février 1792. Il propose la création à l'est d'un lotissement à trame orthogonale, la réutilisation du parc des capucins à l'ouest pour constituer une promenade et la vente des deux couvents, en conservant éventuellement l'église des capucins "pour y faire tels établissements qu'elle [la commune] croira convenables". La municipalité crée la promenade et vend les différents lots. Au vu de son état, elle décide de détruire le couvent des capucins (démolition adjugée le 9 juin 1795), dont l'église est épargnée "pour faire une salle d'assemblée et de spectacle". Le bâtiment est dans un premier temps aménagé en salle de danse et il faut encore une dizaine d'années pour que la salle de spectacle se concrétise, toujours sous la houlette de Caristie. Le peintre Joseph Chanel est mentionné "pour décorations", sans plus de précision, mais le décor et la machinerie sont attribués à Charles Antoine Nicolas Montraisin, "artiste à Avallon". La façade est rebâtie durant le dernier trimestre 1807 par l'entrepreneur Edme Tircuit suivant le projet de Caristie. Des réparations sont réalisées en 1827 (adjudication du 18 octobre au charpentier Symphorien Goyard) et 1839 (adjudication du 19 décembre au peintre Paul Guérard, suivant le devis estimatif de l'architecte voyer Burlot, avec réfection du décor par le peintre décorateur Maurice Antonietti). Charpente et couverture sont refaites en 1862 par le charpentier Jean Brenot (ou Brenot-Poulin) suivant le devis de l'architecte Pierre Millié. A cette occasion, les murs sont rehaussés afin d'augmenter la hauteur sous plafond au niveau du second balcon et les colonnettes en fonte soutenant les deux balcons sont remplacées. Quarante-cinq ans plus tard, le projet de restauration de l'architecte auxerrois Ferdinand Rousseau est approuvé le 6 juin 1907 par le conseil départemental des Bâtiments civils. La salle et la scène sont totalement refaites, en recourant au béton pour diminuer les risques d'incendie. Les travaux sont divisés en 12 lots, dont l'adjudication a lieu le 18 septembre 1909 : Ernest Lairot d'Asquins (maçonnerie et charpente), Emile Boidot (couverture), Auguste Desnoyers (menuiserie), Boucher fils (peinture vitrerie décoration), etc. La première pierre est posée en avril 1910. La façade est également refaite, avec un décor sculpté dû au statuaire Georges Loiseau Bailly. Les soumissions acceptées à la fin 1911 et en 1912 concernent la décoration et le mobilier, essentiellement dus à des Parisiens : Jacques et Commergnat, sculpteurs décorateurs, pour les ornements en staff et carton pierre (salle et foyer) ; E. Chambouleron et E. Mignard, peintres décorateurs, pour les décors scéniques et la décoration du plafond de la salle ; Wesbecher père et fils, constructeurs, pour l'agencement de la scène, le mobilier de la salle et les travaux de tapisserie. Les travaux touchent à leur fin en février 1913 et le nouveau théâtre est inauguré le 5 avril suivant.L'établissement, dont la jauge est limitée à 370 places, est loué en 1916 à David Raïsky, photographe demeurant place de l'Hôtel de Ville, "pour l'installation et l'exploitation d'un cinématographe". Occasionnelles au début, les projections cinématographiques prennent ensuite le pas sur les spectacles. A usage de "théâtre, cinéma, music-hall, salle d'exposition et de réunion", il est doté d'une cabine de projection en 1944 par la veuve Bar, qui le nomme Cinéma-théâtre en 1946 et cède son bail la même année à la société Ciné-spectacles. Le balcon est agrandi en 1949 suivant le projet des ingénieurs Robert et J. Bellenger (6 rue Louis Richard à Auxerre) et la toiture est refaite en tuiles plates en 1951. Le cinéma-théâtre ferme le 1er janvier 1976 pour raison de sécurité et la Ville décide, le 17 décembre, d'en confier la rénovation à l'architecte Louis Plaideux et au maître d'oeuvre Vincent-R. Wynsberghe, spécialisé dans les salles de spectacle. Une deuxième salle est créée à la place du balcon et un transformateur installé. Avec une jauge portée à 440 places (260 places dans la salle 1 et 180 dans la salle 2), le cinéma rouvre le 23 juin 1978 sous le nom de cinéma Vauban. L'exploitation est confiée à la Société d'Exploitation cinématographique auxerroise dirigée par Daniel Reynaud, également à la tête à Auxerre du cinéma Le Paris et du Grand Casino Auxerrois. La commune en reprend la gestion en 1990 et il fait en 2020 l'objet de travaux de mise en accessibilité, sous la direction de l'architecte Isabelle Bauny, avec création d'une véranda en façade et d'un ascenseur sur le côté ouest. Sa jauge actuelle est de 330 places : 181 dans la salle 1 et 149 dans la salle 2.
Calcaire ; moellon ; enduit ; pierre de taille ; acier ; pan de fer ; mur-rideau ; essentage de tôle
Tuile plate ; tuile mécanique ; acier en couverture
1 étage carré ; étage de comble
Voûte en berceau plein-cintre ; voûte en berceau segmentaire ; voûte d'arêtes
Élévation ordonnancée
Toit à longs pans croupe ; pignon couvert ; terrasse
Escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours sans jour, en maçonnerie ; escalier dans-oeuvre : escalier droit, en maçonnerie ; escalier dans-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour, en charpente
Le bâtiment a des murs en moellons calcaires enduits à l'exception de la façade antérieure, réalisée en pierre de taille. Le cinéma, qui occupe les deux tiers sud, comporte un étage carré, desservi par des escaliers droits et à retours en béton ; le tiers nord, abritant autrefois bureau et logement du concierge (actuellement des loges d'acteur et des équipement techniques), a une cave voûtée (en berceau segmentaire) à l'étage de soubassement, surmonté d'un rez-de-chaussée surélevé et d'un étage carré, desservis par un escalier tournant en charpente. L'étage de comble est coiffé d'un toit à longs pans, croupe au sud et pignon couvert au nord, avec couverture de tuiles mécaniques. Les deux petits corps anciens adossés à l'ouest font eux-aussi appels aux moellons calcaires enduits, avec une couverture en tuiles mécaniques. Celui au sud-ouest (ancienne chapelle) abritant les sanitaires est voûté d'arêtes avec une clef saillante portant un blason non identifié ; l'une des deux pièces de celui au nord-ouest est voûtée en berceau plein cintre. Les constructions neuves à l'ouest ont un essentage de tôle et une couverture en bac acier ; la véranda en façade est fermée par des murs rideaux associant verre et poteaux métalliques.
Sculpture
Blason
Blason non identifié : d'azur aux jumeaux enlacés et fixant, colletés d'un lien ou d'une chaîne d'or reliée à un anneau commun de même, le tout accompagné d'une étoile d'argent en chef, de trois taux d'or aux flanc et en pointe, ce dernier surmontant un croissant d'argent.
Propriété de la commune
2022
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
2023
Poupard Laurent
Dossier individuel