Brasserie (restaurant) ; salle des fêtes ; salle de spectacle
Casino des Charmilles, puissalle Jean Souty, actuellementGrand Casino Auxerrois
Cinéma
Brasserie (restaurant), salle des fêtes et salle de spectacle dite Grand Casino Auxerrois, actuellement cinéma CGR
Bourgogne-Franche-Comté ; Yonne (89) ; Auxerre ; 11 Novembre (boulevard du) 1 ; Denis Larabit (rue) 12-13
Bourgogne-Franche-Comté
11 Novembre (boulevard du) 1 ; Denis Larabit (rue) 12-13
2022 DY 593, 595, 633
En ville
Logement ; café ; vestibule ; chaufferie ; pergola ; transformateur
3e quart 19e siècle ; 4e quart 19e siècle ; 2e quart 20e siècle ; 3e quart 20e siècle ; 4e quart 20e siècle
1880 ; 1912 ; 1934
Daté par source ; daté par travaux historiques ; porte la date ; daté par source ; daté par source ; daté par source ; daté par travaux historiques ; porte la date ; daté par source ; daté par source
Attribution par source ; attribution par source ; attribution par source ; attribution par travaux historiques
L’établissement est bâti en 1858 et s'il absent d'un plan d’Auxerre édité entre cette date et 1862, il apparaît sur un autre daté de 1873, sous la forme d’un bâtiment en T. C’est certainement le café du marchand de vin Jean Etienne Souty, agrandi en 1880 (date portée sur le logement) et représenté sur un plan de 1895 avec deux ailes en saillie (logement et café). Appelé casino des Charmilles ou salle Jean Souty, il est à la fois café, dancing, salle de spectacle et de réunion, et fait face au kiosque à musique édifié en 1893 sur la promenade du Temple (actuel boulevard du 11 Novembre). Il est exploité en 1907 par le limonadier Vidal qui, le 24 octobre, demande au maire l'autorisation d'y ouvrir un café-concert. Il accueille le 12 janvier 1908 le Cinématographe Géant puis les projections d'Henri Botex, photographe établi au 61 rue de Paris, avant que celui-ci ne fasse construire durant l’hiver 1909-1910 son propre cinéma au 65 rue de Paris. Le gérant du casino, Jules Kohler, maintient les projections malgré une installation insuffisante en termes de sécurité incendie (à cause, notamment, de l'utilisation du bois pour la cabine du projectionniste).Le propriétaire des lieux (Jean Etienne Souty, remplacé par Faivret en 1909 puis en 1912 par Georges Souty, marchand de musique place Robillard, et sa sœur Mme Patural) et Kohler décident toutefois de refaire l’établissement, réfection confiée à l’architecte Adrien Lelièvre qui propose successivement deux projets. Dans le premier, une nouvelle salle doit être bâtie, parallèle au boulevard et ouvrant sur la place de l’Arquebuse (rue Denis Larabit). Dotée de deux galeries et d’un orgue monumental, elle doit être reliée à l'édifice existant par sa salle de bal, partiellement tronquée et transformée en foyer. Le deuxième "est bien plus complet et répond mieux aux besoins du public". Il comprend la démolition du corps central (entre les deux ailes), remplacé par un nouveau (de 17 m de largeur sur 39 m de profondeur) accueillant la salle de spectacle. Il présentera côté boulevard une façade de trois travées, séparées par des pilastres ioniques ; le rez-de-chaussée et le premier étage seront ouverts chacun de trois baies en arc plein-cintre, l’étage étant surmonté d’une terrasse et d’un étage en surcroît en retrait. Munie d'un balcon, la salle - de 12 m sur 18 - sera dotée d'une scène de 12 m de large sur 11,20 m de profondeur, en avant des loges d'acteur. Un bâtiment en rez-de-chaussée (future brasserie) est prévu au sud-est, à l'arrière de l'aile gauche abritant le café. Ce projet, pour une jauge de 700 places assises, est exécuté et les travaux sont achevés en novembre 1912. Le Grand Casino Auxerrois se transforme en complexe de loisirs, réunissant une brasserie, un dancing et une salle de spectacle (à charpente métallique) polyvalente accueillant cinéma, théâtre, concerts, etc. Outre l'inscription Salle Jean Souty en façade au-dessus des baies de l'étage, il porte d'ailleurs au-dessus de celles du rez-de-chaussée les mention cinéma, théâtre et skating. Il projette les films de la maison Gaumont.Il est dirigé à partir de 1922 par René Pinon qui, en 1934, fait construire une salle des fêtes dans le jardin (au long de la rue Larabit). Pinon invite le conseil municipal le 7 septembre 1934 pour la réouverture de l’établissement, qui compte 1 200 places (1 048 sièges ont été fournis cette même année par les Ets Bertrand Faure, de Puteaux) et qui est signalé en 1940 comme cinéma équipé en 35 mm. En 1945, le papier à en-tête de Pinon, le qualifiant de directeur-propriétaire, mentionne : Grand Casino Auxerrois, Salle des fêtes et Select-Cinéma (futur Paris). En 1949, le site comporte de cinq corps de bâtiments accolés, grossièrement orientés nord-sud : le corps principal, salle de spectacle de 320 places au rez-de-chaussée, est encadré par le logement de 1880 au nord-ouest et du côté de la place, à l’est, par deux autres corps à usage de café et logement du gérant ; la salle des fêtes se développe au sud.Il est tenu à la fin des années 1950 par la Société d’Exploitation Cinématographique Auxerroise, SA au capital de 9 millions de F présidée par Daniel Reynaud (6 rue de l’Alboni à Paris), exploitant à Auxerre les cinémas Casino, Paris et Théâtre (projections depuis 1955 dans le théâtre municipal). Il est réorganisé en 1959, suivant le projet des architectes Robert Mazoyer et Pierre Mégiès, avec une surélévation de la brasserie pour agrandir le logement du gérant, une plus large ouverture de la façade sur la place de l’Arquebuse et l’établissement d’une communication directe entre le hall du cinéma et la brasserie. En 1965, Reynaud écrit : "Le Casino particulièrement bien placé devient vétuste et de vastes plans de transformations importantes sont retardés". Ces transformations, conçues par le seul Mégiès et ne concernant que la salle de cinéma (corps central), sont autorisées le 28 septembre 1966 (mais toujours pas réalisée en mai 1968). Cette salle doit être élargie à l’ouest (côté cour), sur trois travées en partant du fond de scène, par la mise à l’alignement du mur. Les loges d’acteur derrière la scène seront transférées au sous-sol, où un bloc sanitaire sera créé (organisé en trois parties : pour le bar, le cinéma et la salle des fêtes). Les ailes latérales du balcon seront supprimées (ainsi que les poteaux en fonte les supportant) et la scène existante sera reportée vers le sud et réduite. La toiture et le sol (qui sera en pente) seront eux-aussi repris. Au final, la capacité du cinéma devrait être de 890 places : 686 à l’orchestre et 204 au balcon (l’annuaire professionnel de 1970 en totalise 850). Un cinquième corps est édifié au nord-ouest avant 1971 tandis qu’un bâtiment bas est ajouté en 1971-1972 devant l’entrée, au nord (côté boulevard du 11 Novembre). De nouvelles réorganisations ont lieu au cours de cette décennie 1970, avec la création de trois nouvelles salles (en 1974 ?). En 1980, la capacité de l’établissement est de 1 240 places, réparties entre quatre salles : 700 dans la 1 (salle "historique"), 280 dans la 2 (en sous-sol, sous la 1), 180 dans la 3 (en sous-sol, sous le hall d’entrée) et 80 dans la 4 (à l’étage où elle remplace le logement du gérant du bar ?). Il dispose également en 1987 d'une salle des fêtes d'une capacité de 400 couverts ou 600 places.Il est acheté vers 1990 [1988 ? 1991 ?], en même temps que le Paris, à Francine Reynaud par Jean Labé. Le cinquième corps est doublé en largeur entre juillet 1996 et août 1999, suivant le projet de l’architecte Jacques Freudenthal (53 rue de la République, à Meudon), qui transforme le site en multiplexe (en même temps, un petit bâtiment isolé au sud est détruit pour être remplacé par un parking). Les salles 5 à 8 sont créées, portant la capacité totale à 1 640 places, et l’entrée est déplacée à l’est, sur la rue Denis Larabit. L’établissement passe au groupe CGR en 2010. Totalisant 350 000 entrées en 2019, il compte huit salles et 1 592 places (550 places dans la salle 1, 249 dans la 2, 167 dans la 3, 116 dans la 4, 92 dans la 5, 115 dans la 6, 93 dans la 7 et 210 dans la 8). L’épidémie de Covid diffère un projet d’extension prévoyant la construction de trois salles supplémentaires sur un petit parking au sud-ouest. En 2022, l’équipe compte onze personnes : trois membres de direction, sept agents d’accueil et un contrôleur. Le matériel est composé de projecteurs numériques Christie CP 2220 (trois projecteurs argentiques désaffectés ont été conservés : un Cinemeccanica Zenith VX et deux Kinoton FP50D).
Calcaire ; moellon ; enduit ; fer ; pan de fer ; béton ; pan de béton armé ; enduit
Tuile mécanique ; béton en couverture ; ciment amiante en couverture ; métal en couverture
2 étages de sous-sol ; 2 étages carrés ; étage de comble
Voûte en berceau plein-cintre
Élévation ordonnancée
Toit à longs pans pignon couvert ; appentis ; terrasse
Escalier de distribution extérieur : escalier droit, en maçonnerie ; escalier dans-oeuvre : escalier droit, en maçonnerie ; escalier dans-oeuvre : escalier tournant, en maçonnerie ; escalier dans-oeuvre : escalier en vis
Les bâtiments anciens ont des murs en moellons calcaires enduits, ceux plus récents font appel au pan de fer ou de béton armé. L'ancienne salle de spectacle (actuelles salles 1 et 2) compte deux étages de sous-sol, avec une cave (servant de foyer) voûtée en berceau plein cintre, deux étages carrés et un comble. Elle est coiffée d'un toit à longs pans et tuiles mécaniques (avec au nord une terrasse et un appentis couvert en ciment amiante). Le foyer du public qui la précède du côté du boulevard (accessible par un escalier extérieur droit), et surmonte la salle 3 au sous-sol, est à structure métallique, en rez-de-chaussée et protégé par une terrasse. Les deux ailes ont chacune un étage carré et un étage de comble, ainsi qu'un toit à longs pans, pignons couverts et tuiles mécaniques. Largement modifiée, l'ancienne brasserie et logement du gérant sert d'entrée, avec vestibule (accueil) au rez-de-chaussée et salle 4 à l'étage. Les corps au sud accueillent les salles 5 à 8 sur deux niveaux et les cabines de projection (desservies par un escalier en vis). Ils sont coiffés de toits à longs pans, pignons couverts avec couverture métallique ou de tuiles mécaniques. Les dessertes se font à l'aide d'escaliers intérieur droits ou tournants.
Propriété d'une société privée
2022
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
2023
Poupard Laurent
Dossier individuel