Les salles de spectacle d'Auxerre
Bourgogne ; Yonne (89) ; Auxerre
Bourgogne-Franche-Comté ; Auxerre
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Si l'art théâtral est pratiqué par les élèves du collège de jésuites créé en 1584 par Jacques Amyot, des spectacles ont aussi lieu dans une salle de jeu de paume appelée le "grand tripot". Un 1er théâtre créé en 1772 à l’angle des rues de la Liberté et de la Fraternité s'avérant insuffisant, des particuliers en ouvrent un autre au tournant des 18e et 19e siècles dans la chapelle du collège (par la suite lycée Jacques Amyot, dans la rue du même nom). La Ville le reprend et y fait aménager, en 1800-1801, par l'architecte Leblanc un théâtre à l’italienne de 500 places, inauguré le 9 mai 1801. Le marchand de vin Jean Etienne Souty crée dans le 3e quart du 19e siècle le "casino des Charmilles", à la fois café, dancing, salle de spectacle et de réunion. Cet établissement, qui devient le Grand Casino Auxerrois, accueille à partir du début 1908 les projections cinématographiques d'Henri Botex. Son gérant, Jules Kohler, le fait agrandir en 1912 suivant les plans de l’architecte Adrien Lelièvre pour le doter d'une salle de spectacle polyvalente (700 places assises). Botex, qui est aussi photographe au 61 rue de Paris, fait bâtir durant l’hiver 1909-1910, au 65 de cette même rue, son propre établissement de 600 places, le Cinéma-Théâtre Botex.Déplorant l'absence d'une grande salle de spectacle municipale, la Ville intègre "une salle des fêtes et de cinéma pouvant contenir environ 1 000 personnes assises ou 2 500 debout" au projet de maison du peuple et bourse du travail que l'architecte voyer Georges Simonot élabore dans l’îlot enserré par les rues Joubert, du Pont et Milliaux. Les travaux débutent en 1937 mais, interrompus par la guerre, ils ne seront achevés qu'en 1953. Durant l'entre-deux-guerres, le Cinéma Botex devient le Select après sa vente en 1920 tandis que le Grand Casino auxerrois se dote en 1934 d’une salle des fêtes de 1 200 places. De nouveaux cinémas voient le jour sous l’impulsion de patronages religieux : de 1929 à 1933 celui du patronage Jeanne d’Arc (rue du Lycée Jacques Amyot), remplacé à cette date par le Familia Théâtre, dû à l’Association de la Jeunesse auxerroise (AJA), association d’éducation populaire fondée par l’abbé Deschamps. Cet abbé est également présent à la création du patronage paroissial Saint-Joseph (rue du Quatre Septembre), doté d'un cinéma de 650 places.Le théâtre accueille de 1955 à 1965 les projections de la Société d’Exploitation cinématographique auxerroise, dirigée à partir de 1959 par Daniel Reynaud. Celui-ci tient aussi le Select (devenu le Paris en 1958) et le Grand Casino auxerrois, qu'il réorganise suivant le projet des architectes Robert Mazoyer et Pierre Mégiès. Face à la désaffection du public, les cinémas privilégient la diversification de l’offre et ouvrent de nouvelles salles, plus petites. C’est ainsi qu’au cours de la décennie 1970, le Paris est doté d’une 2e salle remplaçant son balcon tandis que le Grand Casino auxerrois est agrandi de trois salles (capacité totale : 1 240 places). Pour sa part, le Familia (rebaptisé Alpha) aménage en 1975 une 2e salle (architecte Gérard Millot) mais la 3e, conçue par le Bureau d’Etudes Daniel Duponchel, ne semble pas s’être concrétisée. Le Paris et le Casino sont achetés vers 1990 par Jean et Maryse Labé qui, dans la deuxième moitié de la décennie, ferment le 1er et transforment le 2e en multiplexe, avec création de quatre nouvelles salles et une jauge passant à 1 640 places (architecte Jacques Freudenthal). L’Alpha cesse son activité en 1989 puis est démoli en juillet 1990. Rénové dans les années 1960 (alors que l'ancienne Comédie est démolie en 1960-1961), le théâtre est fermé de 1974 à 1976 pour une grande campagne de réhabilitation, qui se poursuit en 1979. Il fait en 1997 et 1998 l'objet d'une importante opération de réorganisation et rénovation pilotée par l’architecte scénographe, Yves Le Jeune, assisté de l’architecte d’intérieur Patrice Migairou. L’édifice rouvre ses portes en janvier 1999 et il est partiellement protégé au titre des Monuments historiques en 2012.En 2023, les principales salles de spectacle d'Auxerre sont le théâtre municipal, devenu en 2018 Scène conventionnée d’Intérêt national (deux salles de 570 et 100 places) ; le Grand Casino auxerrois, passé au groupe CGR en 2010 (huit salles et 1 592 places) ; le palais des congrès Auxerrexpo, bâti en 1993-1994 par le cabinet Atria Architectes (capacité variable de 4 000 à 6 000 places) ; le Centre Vaulabelle ; le Silex, édifié en 2010 (7 rue de l’Ile aux Plaisirs) par l’agence d’architecture BMC2, labellisé en 2013 Scène de Musiques actuelles (deux salles de 500 et 200 places) ; le café-théâtre La Scène des Quais, privé, ouvert le 6 décembre 2019 sur la péniche Ysaline transformée suivant les plans de Patrice Migairou et du plasticien Alain Créach’ (90 places assises).
Le cinéma le Paris (1909-1910) est un bâtiment en pierre réutilisant une partie ancienne (16e siècle ou époque moderne). Le Grand Casino Auxerrois (2e moitié du 20e siècle) fait également appel au calcaire mais ses extensions sont en pan de fer ou de béton armé. Le théâtre municipal (1937-1953) associe pan de béton amé, moellons calcaires pour les murs extérieurs, briques creuses pour les cloisons. La Scène des Quais (2018-2019) se distingue car ses parois sont métalliques (elle est aménagée dans une péniche).
2023
(c) Région Bourgogne-Franche-Comté, Inventaire du patrimoine
2023
Poupard Laurent
Dossier thématique