Ville
Ville de Montreuil
Île-de-France ; Seine-Saint-Denis (93) ; Montreuil
Montreuil
En ville
Moyen Age ; Temps modernes ; Epoque contemporaine
L'existence d'un village est attestée dès le VIIIe siècle ; le nom vient sans doute d'un monastère (monasteriolum ou "petit monastère") , ou plutôt d'un oratoire au milieu d'un fief. A l'origine simple lieu de culte devenu paroisse royale dont dépendait le château de Vincennes, la ville de Montreuil s'est développée à partir de l'église Saint-Pierre-Saint-Paul. Au début du XIIe siècle, le chapitre de Notre-Dame de Paris s'y rend en procession. En 1248, Saint-Louis crée la chapelle Saint-Martin du château de Vincennes, et les sommes perçues à l'occasion de cérémonies sont réparties entre les deux lieux. Au XIVe siècle, Charles V et son épouse sont baptisés à Montreuil. Le territoire compte plusieurs seigneuries et fiefs : l'abbaye de Saint-Victor (ferme de l'Ermitage) , l'ordre des chevaliers du Temple, l'abbaye de Saint-Antoine (hôtel seigneurial vers l'actuel parc des Beaumonts) , l'abbaye de Livry (domaine de Tillemont) , le chapitre de Notre-Dame de Paris, les fiefs du Châtelet, de Brie-Comte-Robert, de Villemomble. Au Moyen Age, les principales ressources de Montreuil proviennent de la vigne et des cultures céréalières. Le sous-sol contient de nombreuses sources propices aux cultures (puits qui ne tarissent jamais en raison de la couche de marne verte imperméable). A partir du XVIe siècle, la vigne est peu à peu supplantée par la culture des fruits, et notamment de la pêche ; aux deux siècles suivants, cette culture, développée entre autres par Nicolas Pépin (1684-1761) , atteint un rayonnement tel que la ville est surnommée "Montreuil aux pêches". La culture en espalier le long de murs en plâtre est facilitée par la présence d'un épais banc de gypse dans le sous-sol et par un ensoleillement favorable, à l'abri du vent, dû à l'orientation du thalweg nord-est / sud-ouest. D'abord concentrés autour de l'église, les murs s'étendent peu à peu vers le nord-est ; vers 1880, la culture de la pêche recouvre plus du tiers du territoire de la ville. Après la première guerre mondiale, elle décline fortement ; les murs disparaissent progressivement mais la trame en damier qu'ils laissent conditionnera l'évolution du bâti. En dehors du centre historique, concentré autour de l'église et de la Croix-de-Chavaux, l'occupation du territoire à l'époque médiévale se caractérise par des domaines étendus, à l'origine de vastes propriétés foncières horticoles (Montreau, Tillemont) et par un habitat dispersé. Les sources mentionnent quelques propriétés remarquables dont trois hôtels particuliers situés au-dessus de l'église, vers la rue Rochebrune : propriété de Charles Boitel, échanson de Charles V, rachetée au XVe siècle par l'abbaye Saint-Antoine ; propriété de la famille d'Orgemont, rachetée au XVe siècle par l'abbaye Saint-Victor ; hôtel d'Henri de Lizac, écuyer. En 1667, la chapelle du bourg de la Pissotte (Vincennes) , succursale de la paroisse de Montreuil, est érigée en paroisse indépendante. Sous l'Ancien Régime, le seul grand axe est le chemin de Paris, percé vers 1740 à l'emplacement d'un chemin, à l'initiative de Pierre-Denis Beausse (1665-1754) , syndic de la ville (quartier dit "de la Route") ; il est ensuite élargi et pavé en 1872 et forme un axe continu jusqu'à Rosny (rue de Rosny). Les deux autres chemins anciens sont la rue de Vincennes et la rue Franklin. Au début du XXe siècle sont percées quelques grandes avenues : le boulevard de Chanzy (1906) , le boulevard Rouget-de-l'Isle (1904-1906) ; après la seconde guerre, l'avenue Gabriel-Péri est créée sur une voie existante. Au tournant du XXe siècle, sont aménagées plusieurs places : la place du marché, agrandie, le Marais de Villiers (place de Gaulle) , sur un ancien marais recouvert et assaini à la fin du XIXe siècle, la place de la République. L'urbanisation et l'industrie modifient le Bas-Montreuil, jusque là maraîcher. La ville se développe autour de ses deux centres traditionnels : religieux et administratif entre l'église et la m airie, et commercial vers la Croix-de-Chavaux. Après la seconde guerre mondiale, l'expansion gagne le plateau, jusque là cultivé : hôpital intercommunal, grands ensembles. Une bretelle de l'autoroute B86 coupe le territoire dans sa partie ouest ; la Croix-de-Chavaux est rénovée en un vaste centre urbain et économique (vers 1970-1975). Au XXe siècle, Montreuil connaît un essor démographique important : 70 450 habitants en 1931, 96 587 en 1975, puis 90 674 en 1999. A la fin du siècle, la ville connaît un renouvellement de population et un nouvel essor architectural : importantes opérations de rénovation et de reconstruction, notamment sur d'anciens sites industriels du Bas-Montreuil et autour de la rue de Paris (immeuble de la CGTà la porte de Montreuil, 1981).
2002
© Inventaire général
2002
Bocard Hélène
Dossier individuel