Fort
De la deuxième ceinture
Dit fort de Cormeilles-en-Parisis
Fort de Cormeilles-en-Parisis
Val-d'Oise (95) ; Cormeilles-en-Parisis ; (rue du Fort )
Ile-de-France
La Montagne
(rue du Fort )
Isolé
Redoute ; batterie ; caserne ; magasin de munitions ; poudrière ; enceinte ; double caponnière
3e quart 19e siècle
1874
Daté par source ; daté par source
Attribution par source ; attribution par source ; attribution par source
Séré de Rivières (commanditaire)
Le fort de Cormeilles-en-Parisis appartient à la seconde couronne de forts érigés sous l'égide du général Séré de Rivières pour défendre Paris après la terrible défaite de 1871. Classé dans la catégorie des ouvrages de première urgence à bâtir immédiatement après la promulgation de la loi du 27 mars 1874, il est considéré comme prioritaire car il doit remplir une triple mission : protéger la route de Paris à Rouen, interdire l'accès aux quatre voies ferrées reliant Poissy, Conflans-Sainte-Honorine, Pontoise et L'Isle-Adam à la capitale et contrôler la plaine d'Argenteuil, zone de cultures maraîchères indispensable dans le cas d'un nouveau siège. Il est le premier à être achevé dans le secteur Nord, ou "chefferie de Saint-Denis". Ses plans sont approuvés dès le 2 mai 1874 par le Ministère de la Guerre. Il est construit entre 1874 et 1877 en partie avec des matériaux locaux par les entrepreneurs Tullet et Marc et Fils et Jacob Frères, établis à Cormeilles. En 1879, le fort compte 64 pièces d'artillerie. En 1881, sa défense rapprochée est améliorée par la construction d'un mur d'escarpe semi-détaché de six mètres de haut, pourvu de créneaux et d'un chemin de ronde pour l'infanterie. Après la "crise de l'obus-torpille" (1885), le fort n'est ni cuirassé, ni même renforcé. D'importants travaux de modernisation sont prévus en 1902 et en 1911, mais ils ne sont pas réalisés faute d'argent. Durant la Première Guerre Mondiale, le fort de Cormeilles joue un rôle important dans le vaste dispositif du Camp retranché de Paris. A partir de 1915, il accueille un poste de Défense contre aéronefs (DCA) comprenant une section de deux canons de 75, une section de mitrailleuses et un projecteur. Après la Seconde Guerre Mondiale, le fort connaît plusieurs affectations successives : prison militaire (jusqu'en 1956), puis centre d'accueil pour les harkis algériens et leurs familles. En 1967, il est affecté au 23e régiment d'infanterie de marine et sert de centre d'initiation commando jusqu'au début des années 1980. Il appartient à la Région Île-de-France et à son Agence des Espaces Verts (AEV) depuis 1997.
Meulière ; moellon ; calcaire ; pierre de taille ; béton
Terre en couverture
2 étages carrés ; en rez-de-chaussée
Voûte en berceau plein-cintre ; voûte en berceau segmentaire ;
Élévation ordonnancée
Escalier demi-hors-oeuvre : escalier tournant à retours avec jour
Situé à une quinzaine de kilomètres au nord-ouest de Paris, dans le département du Val d'Oise, le fort de Cormeilles-en-Parisis se trouve au cœur de l'un des chaînons majeurs de la Ceinture verte de l'Île-de-France : le domaine régional des buttes du Parisis, massif boisé qui s'étend entre la vallée de la Seine et la forêt de Montmorency. Il occupe le sommet de la butte-témoin de Cormeilles, qui culmine à plus de 170 mètres au-dessus de la commune éponyme. Son plan affecte la forme d'un trapèze irrégulier, comme la plupart des ouvrages du système Séré de Rivières. Il est flanqué d'ouest en est, sur toute la longueur de la butte, de six batteries annexes (la batterie A du Moulin de Risquetout, la batterie B de la Borne de Marne, la batterie C de l'Etang, la batterie des Cotillons, la batterie D du Rond-Point et la batterie E du Château-Rouge) et d'une redoute (la redoute de Franconville), qui se déploient le long d'une route stratégique (l'actuelle départementale 222) en direction de Franconville. Le fort de Cormeilles, comme tous ceux dont la construction a débuté en 1874-1875, est du type "à cavalier". Il est composé d'un rempart surmonté de traverses espacées de plates-formes de tir pour l'infanterie et l'artillerie légère et, en son centre, d'un cavalier ou massif de terre abritant les casemates voûtées en pierre de la caserne et supportant des emplacements pour l'artillerie lourde à longue portée. L'entrée du fort s'effectue au sud, sur la gorge. Après avoir franchi la contrescarpe et le corps de garde avancé, la route d'accès à l'ouvrage conduit à sa porte, qui se trouve en fond de fossé et est défendue par un pont mobile intérieur et une grille. Cette entrée se distingue par son décor : contreforts massifs, meurtrières aveugles, attique surmonté d'un crénelage, porte à arc surbaissé, voussure reposant sur des culots sculptés, contraste volontairement travaillé entre l'appareil en pierre de taille du bâtiment et les gros moellons de meulière à joints rubanés du mur d'escarpe. Depuis cette entrée, un passage couvert conduit vers la caserne des officiers (première cour). Cette caserne présente trois niveaux d'élévation et sept travées. La travée centrale comporte une originalité : elle abrite, au second étage, une chapelle. Il s'agit du seul exemple d'affectation explicite d'une pièce à un usage cultuel dans un fort Séré de Rivières. Cette chapelle se reconnaît, en façade, à ses baies jumelées et cintrées. Le fronton de la caserne des officiers porte une horloge. Les élévations sont rythmées par un ordre colossal de pilastres et par des jeux de polychromie obtenus par l'alternance de la brique rouge et du calcaire blanc. Un autre passage couvert, situé sous la caserne des officiers, conduit à la seconde cour, sur laquelle donne la caserne de la troupe, couverte d'un épais matelas de terre. Elle pouvait héberger jusqu'à 1096 soldats. Son élévation, également ordonnancée, se développe sur trois niveaux et onze travées. Deux magasins à poudre voûtés en berceau en plein cintre se trouvent de part et d'autre. Ils sont entourés d'une galerie-enveloppe qui les protège de l'humidité. Le cavalier porte douze traverses reliées entre elles par un couloir enterré. Quant au rempart de l'artillerie, il en porte seize. Ce sont toutes des traverses-abris, creuses, qui comportent un abri de combat pour le peloton et des munitions. Au nord-est du fort, sur le front de tête, se trouve une caponnière, en saillie sur l'escarpement et en bout d'alignement. Elle est double (car elle bat deux fossés) et constituée d'une enfilade de cellules à voûtes surbaissées au 1/6e.
Bon état
À signaler
Propriété de la région
Propriété de l'Agence des Espaces Verts de la Région Île-de-France depuis 1997.
2014
(c) Région Ile-de-France - Inventaire général du patrimoine culturel
2014
Philippe Emmanuelle
Dossier individuel