Entrepôt commercial
La glacière
Entrepôt commercial de glace dit La glacière
Guadeloupe ; Guadeloupe (971) ; Basse-Terre ; 9 rue L'Herminier
Basse-Terre (commune)
L'Herminier (rue) 9
2001 AM 625
En ville
2e quart 19e siècle ; 2e moitié 20e siècle
En 1828, le gouverneur accorde à Piollet un privilège pour l'importation et la vente de la glace en Guadeloupe. Ce dernier s'engage, en contrepartie, à construire à Basse-Terre un bâtiment pour stocker la glace. En 1829, il s'associe avec 3 autres négociants, Poulain, Pedemonte et Picard. Entre 1829 et 1833, la société édifie une glacière à Basse-Terre. Elle est décrite ainsi : construite avec soin en maçonnerie, avec des voûtes en pierre de taille, sa forme est octogonale à l'intérieur, elle possède un escalier placé dans un avant-corps bâti. L'intérieur est équipé de madriers et est recouvert de paille. Elle a une hauteur de 8 pieds. Cependant dès 1834, elle est vendue par adjudication et n'est estimée qu'à 3 000 F en raison de son inutilité. Il semble donc que l'expérience ait été un échec. Frederic Tudor a été le premier à se lancer, dans les années 1805, dans l'exportation de glace depuis les États-Unis vers les pays tropicaux. Il a l'idée géniale de collecter pendant l'hiver la glace des lacs de la région de Boston et de l'utiliser comme lest pour les navires. Son premier bateau livre Saint-Pierre de la Martinique en 1806 mais l'opération se solde par un échec financier. L'entreprise Tudor ne commence à faire des bénéfices que dans les années 1820 en livrant de la glace en Louisiane, à La Havane, à La Jamaïque puis dans les années 1830, à Calcutta, Madras... On ignore si la société de Piollet traite avec Frédéric Tudor ou si c'est un de ces nombreux concurrents qui approvisionnent la Guadeloupe. La maison de commerce Pedemonte et Picard la rachète et continue au moins jusqu'en 1845 d'importer de la glace. À cette date, l'administration coloniale semble lui avoir retiré son privilège c'est-à-dire l'exemption sur tous droits de tonnage et de navigation de la glace dans la colonie car la glace a manqué à plusieurs reprises, précisément au moment des chaleurs et des maladies. La glacière reste cependant la propriété de cette maison jusqu'en 1870, sans que l'on sache si elle a vraiment fonctionné et si elle était louée aux nouveaux concessionnaires. La Colonie et la municipalité ont continué à octroyer des concessions pour le débit de la glace jusque dans les années 1890, date à laquelle la glace naturelle est concurrencée par la glace artificielle . Ainsi une glacière, en utilisant la force motrice de la rivière du Galion, est installée au début du 20e siècle à la sortie de Basse-Terre. Les contraintes auxquelles sont assujettis les concessionnaires (horaires d'ouverture fixes et service de garde afin d'approvisionner en permanence les hôpitaux) laissent supposer que son utilisation médicale a probablement prévalu en Guadeloupe (On utilisait aussi la glace pour conserver les morts). En Europe ou au Etats-Unis, avec le succès des limonadiers et des glaciers, la consommation de la glace alimentaire, produit d'abord réservé aux classes plus aisées, s'est démocratisée au cours du 19e siècle.
Bois ; pierre ; moellon ; enduit partiel ; béton ; parpaing de béton
Tôle ondulée ; pierre en couverture ; brique en couverture
En rez-de-chaussée
Coupole ; en brique
Toit à longs pans ; extrados de voûte ; dôme circulaire
Escalier intérieur ; escalier droit ; en maçonnerie
La parcelle est traversante. Construite en pierre et brique, le long du rivage, la glacière est de forme octogonale, couverte par une coupole. Afin d'éviter les réchauffements, elle était accessible par une porte-haute et un escalier extérieur qui est aujourd'hui détruit. Pour réduire au maximum la circulation de l'air, la glace était tassée au fond du puits et isolée du sol et des parois en pierre par du bois et de la paille ou de la sciure. La coupole générait des courants d'air qui maintenaient une température basse. En 1953, lors de l'aménagement d'un commerce, une porte cochère a été ouverte sur la cour et le niveau du sol à l'extérieur comme à l'intérieur du local a été remblayé, recouvrant le système d'évacuation des eaux de fonte. L'ancien mur brise-lames est en partie enfoui depuis la construction du boulevard maritime. À côté de la glacière se trouvaient d'autres bâtiments en bois qui ont été remplacés par des constructions en béton.
2002/07/26 : inscrit MH
En totalité (cad. 2001 AM 625) : inscription par arrêté du 26 juillet 2002
Arrêté
Propriété privée
2002
© Inventaire général ; © commune de Basse-Terre
2002
Desmoulins Marie-Emmanuelle
Dossier individuel
Conseil régional de Guadeloupe - Service chargé de l'Inventaire 22, rue Perrinon 97100 Basse-Terre - 05.90.41.14.49