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Plateforme ouverte du patrimoine

Présentation de la commune du Morne-Rouge

Désignation

Titre courant

Présentation de la commune du Morne-Rouge

Localisation

Localisation

Martinique ; Martinique (972) ; Le Morne-Rouge

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Martinique nord

Canton

Morne-Rouge

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

Milieu 19e siècle ; 4e quart 19e siècle ; 1er quart 20e siècle ; milieu 20e siècle

Année(s) de(s) campagne(s) de construction

1889 ; 1891 ; 1902

Description historique

Le premier à mentionner le quartier Morne-Rouge est le Père Labat à la fin du 17e siècle. L'un des premiers chroniqueurs de la Martinique affirme dans " Nouveau voyage aux isles de l'Amérique " tome 1, que sortant de Saint-Pierre se rendant à Basse-Pointe : " il y rencontre les frères de la Charité qui cultivent les roucouyers et des cacaoyers et élèvent des bestiaux ". A la fin du 17e, le Morne-Rouge situé à l'intérieur des terres n'est qu'un bois, avec quelques rares habitants isolés. Jusqu'en 1660, cette zone est occupée par les Indiens Caraïbes. Avec l'extermination de ces derniers, les premiers colons prennent progressivement possession des terres. Quelques familles réfugiées du Brésil, des Hollandais et des Juifs y cultivent la canne à sucre et le tabac. Dès 1677, le jésuites implantés dans le commerce dans les îles d'Amérique, voyant d'un mauvaise œil le succès des propriétés juives obtinrent l'expulsion de ces derniers en 1683. L'implantation humaine fut progressive, l'intérieur des terres n'intéressant guerre les premiers colons. Ainsi, plusieurs familles européennes immigrés ont pu s'implanter sur ces terres. Le roi Louis XV envoie à Champ-Flore 188 Alsaciens arrivés à Saint-Pierre, le 29 septembre 1764. L'objectif est double : faire des savanes dans lesquelles entretenir une quantité considérable de bestiaux et améliorer les communications vers Saint-Pierre, Fort-Royal et Trinité. Le Morne-Rouge a aussi accueilli par vagues successives des Acadiens notamment après le traité de Paris. Le 10 janvier 1765, ils sont au nombre de 389au compte du roi. Enfin le 3 juillet 1765, 50 Allemands venus de Cayenne s'ajoutent à ces nouveaux immigrés. Au final le 3 avril 1768, sur plus de 500 immigrés il n'en reste que 177. Ils n'ont en effet pas pu s'adapter au climat. En 1844, une petite chapelle est construite et le Conseil privé approuve le 5 janvier 1845, le devis pour l'ameublement de cette dernière. Elle est desservie par l'abbé Cavata. Le Morne-Rouge fut érigé en paroisse le 13 octobre 1851. Elle porte le titre de Notre-Dame-de-la-Délivrande et un pèlerinage est institué en l'honneur de celle-ci. Une statue commandée en Normandie par l'abbé Martin fut installée dans le sanctuaire en février 1853. L'instauration du pèlerinage va fortement contribué à l'augmentation de la population. Vers 1850, le hameau compte environ 1200 personnes, et rapidement il va compter entre 2000 et 3000 habitants. Au milieu du siècle, l'agriculture représente l'activité économique principale. Le 11 janvier 1889, Le Morne-Rouge est érigé en commune. Les premières élections municipales sont organisées le 3 et 10 mars 1889. Le premier maire de la commune est Jean-Marie Carassus. Le 18 août 1891, un terrible cyclone détruit la commune. Le journal le " Moniteur de la Martinique " du 25 août 1891 note que : " (...) il y a 26 morts constatés et un grand nombre de blessés (...) Plusieurs familles du Morne-Rouge ont été éprouvées ". Située au cœur du cyclone elle est presque entièrement dévastée. Le 30 août 1902, l'éruption de la Montagne détruit à nouveau la commune. On peut lire dans les archives paroissiales : " 30 août 1902 : ce sont les dernières éruptions de la Montagne Pelée, la dernière détruit complètement Le Morne-Rouge. Bilan : un millier de morts et quelques centaines de blessés (...) Il n'y eut pas, comme le 8 mai, à Saint-Pierre, une violente explosion renversant tout sur son passage. Mais des jets intermittents de vapeur, de cendres incandescentes. Certaines maisons résistèrent : à l'intérieur, on y était à l'abri. Ce fut le cas pour l'église (...) " La commune prend quelques années pour se reconstruire. De 1903 à 1907, la vie administrative et paroissiale s'immobilisent. Progressivement, elle se repeuple et se reconstruit sous l'impulsion du maire Edouard Collat. Le Morne-Rouge a bénéficié d'un démarrage économique relativement tardif. La vie économique est dominée par des activités essentiellement ag ricoles. La région n'a pas vraiment profité de l'économie de plantation. A la fin du 19e siècle, plusieurs distilleries s'y installent. En 1935, on en dénombre treize. Dans les années 1930, la culture de la banane est introduite dans la région. Au milieu du siècle, la culture de la canne est nette diminution et les distilleries doivent fermer. En 1945, il n'en reste plus que cinq en activité. Aucune aujourd'hui. Des entreprises s'appuyant sur des matières premières locales prennent naissance. Aujourd'hui à côtés d'une majorité de petits planteurs, deux ou trois importantes unités de production constituent l'essentiel de l'activité économique.

Description

Commentaire descriptif de l'édifice

La commune est située à l'intérieur des terres. Elle est limitrophe des communes d'Ajoupa-Bouillon, du Lorrain, de Fonds-Saint-Denis et de Saint-Pierre. Comptant approximativement 4000 habitants et construite à 450 mètres d'altitude, Le Morne-Rouge est la commune la plus élevée de la Martinique. Jouissant d'un climat idéal, sans cesse rafraîchi par les brises de l'Atlantique elle dispose à la fois, de la silhouette majestueuse de la Montagne Pelée, et de l'étendue de l'océan Atlantique sur le flan Est et la mer Caraïbe côté Ouest. L.Hearn dans " comtes des tropiques " en fait la description suivante : " Le Morne-Rouge n'est pas si petit si l'on tient compte de sa situation. Il y a presque cinq mille habitants ; mais afin de découvrir où ils vivent, il faut quitter la route nationale qui suit une crête, et explorer les sentiers aux hautes haies. On découvre alors une vraie ville de minuscules cases en bois dont chacune se dissimule derrière des bananiers et des pommes-roses " La région est comprise entre mornes et plaines. Le quartier de Champ-Flore illustre bien cette réalité. En 1892, Louis Garaud dans " Trois en à la Martinique " écrivait : " Bientôt le chemin que nous suivons, coupé brusquement, se coude et contourne en demi-cercle les flancs rentrants d'un morne, le Parnasse, qui glisse à pic et va former l'encadrement d'une savane qui enveloppe en partie, comme les galeries d'un théâtre entourent par un côté le parterre et la scène. Nous nous trouvons suspendus au-dessus de cette verte plaine qui s'allonge à nos pieds, à une grande profondeur, sous le Parnasse : c'est le Champ-Flore. Ce ne sont pas seulement les noms, mais aussi l'aspect de cette plaine et de cette montagne, qui évoquent en nous toute la mythologie et la pléiade des poètes qui l'ont chantée, tant il y a de charme dons la tiédeur de l'air et dans l'étendue du spectacle dont on jouit. Pendant que nous sommes dans l'ombre projetée par le morne, la plaine se trouve inondée de lumière, mais une lumière douce et atténuée, car la savane est baignée dans les rayons obliques du soleil couchant ". De part son histoire, Le Morne-Rouge est restée une commune très pieuse. Ainsi, un grand nombre d'édicules religieux (oratoires et chapelles) ont été construits dans les différents quartiers composant la commune.

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2003

Date de rédaction de la notice

2003

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Denise Christophe

Cadre de l'étude

Typologie du dossier

Présentation de la commune

Adresse du dossier Inventaire

Conseil régional de Martinique - Service chargé de l'Inventaire 54, rue Professeur Raymond Garcin 97200 Fort-de-France - 05.96.63.18.61