Asile d'aliénés
Maison coloniale de santé
Asile d'aliénés dite maison coloniale de santé
Martinique ; Martinique (972) ; Saint-Pierre ; rue Levassor
Martinique nord
Saint-Pierre
Fort (quartier du)
Levassor (rue)
1973 C 340, 341
En ville
La Roxelane
2e quart 19e siècle
1837
La maison coloniale de santé fut créée en 1837 sur l'initiative du docteur Devèze, directeur de l'hôpital militaire de Saint-Pierre. Cet établissement était un hôpital psychiatrique destiné au traitement des aliénés, fonctionnant à la manière des hospices de l'époque en France. Outres les habitants des colonies, il prenait aussi en charge des pensionnaires étrangers aux frais de leurs familles. Avant l'éruption, la maison de santé comptait approximativement deux cent malades. D'après l'annuaire de la Martinique de 1902, elle employait deux médecins, les docteurs Saint-Maurice et Artières, un aumônier, le Père Risbourg, quatre dames hospitalières, les soeurs Marie-Emile, Andrée, Flavie et Béatrix, et un gérant, M. Dancenis. Uniques en leur genre, les ruines de la maison coloniale de santé sont la preuve d'activités médicales tout à fait originales pour l'époque, à Saint-Pierre en Martinique. Elles s'inscrivent par ailleurs dans un ensemble de lieux consacrés à la médecine (Hôpital militaire, Hospice civil, Asile Bethléem) dans l'ancienne capitale de l'île, qui montre le caractère particulièrement évolué de la ville depuis le 18e siècle.
Maçonnerie ; moellon ; pierre
Plan rectangulaire régulier
Toit à longs pans
Dans "Saint-Pierre, ville d'art et d'histoire", S.Veuve écrit : " (...) La maison de santé parait comporter d'est en ouest trois parties juxtaposées sur plus de 90m de long, sur le côté de la rue Levassor. La partie Est est constituée sur deux niveaux artificiels établis sur des remblais retenus du côté de la rivière par un imposant mur de soutènement qui avait résisté à l'éruption mais qui s'est écroulé depuis, menaçant désormais l'existence même de la terrasse supérieure dont le bord abrite une rangée de cellules. Une série de locaux s'alignait le long de la rue. La pièce centrale, flanquée de deux autres pièces et largement pourvue de portes et de fenêtres côté rue et côté terrasse, conserve encore une chaise de force scellée dans le sol revêtu d'un dallage de terre cuite. Ces deux éléments conduisent à penser qu'il s'agissait là d'une pièce affectée à l'accueil de visiteurs ou peut être aussi de nouveaux pensionnaires. La construction possédait un étage un étage en bois étayé par une rangée de piliers située au milieu du rez-de-chaussée. A l'Est : deux petites pièces ; l'une d'elles ouvrant sur la rue conduisait par un couloir à la terrasse. L'ensemble contenait de grandes jarres et devaient constituer des réserves de provisions. Fermant la terrasse à l'est et dans leur prolongement vers le sud, se trouvaient une série de pièces, écroulées dans la seule pente. Seule subsiste la pièce d'angle sud-est partiellement effondrée et qui menace également de disparaître. Un bassin limitait l'angle nord-ouest. A l'angle sud-ouest de la terrasse un escalier accolé au mur ouest permettait de descendre à la terrasse inférieure. Dans l'épaisseur de sa maçonnerie étaient aménagées deux petites niches voûtées en berceaux et abritant des lieux d'aisance et dans la partie haute une cellule faisant saillie et dont le sol conserve les traces de scellement d'une chaise de force. Cette terrasse inférieure est limitée au nord par une série de huit cellules dont la couverture dallée de terre cuite est au même niveau que celle de la terrasse supérieure, dans sa continuité. Chaque cellule dont le sol est légèrement surélevé dispose d'une porte et d'une fenêtre à l'exception de la dernière cellule à l'ouest qui ne possède pas de fenêtre. Tous les linteaux sont en arc de cercle et en pierre à l'exception d'un seul, fait pour moitié de briques cuites et de pierre pour l'autre. La partie médiane, dégagée en bordure de rue, a révélé en son centre la présence d'installations d'hydrothérapie s'ouvrant à l'ouest sur une cour et faisant face à une groupe de trois cellules. Cet ensemble se situe en contrebas par rapport à la rue. Chaque cellule dispose d'une porte et d'une fenêtre. Leur encadrement est fait de briques cuites tandis que celui des portes utilise la pierre. A l'intérieur chaque cellule était équipée d'une chaise de force. Deux sont encore en place, la troisième étant attestée par des traces de scellement visibles au sol. La couverture est faite d'une simple couche de mortier, recouvrant en partie une rangée de tuiles plates située en bordure du toit, que souligne une petite corniche en quart de rond, très mal conservée. Dans la cour, un bassin accolé au mur longeant la rue garde encore son robinet (...) La troisième partie de la Maison de Santé se situe en continuité plus à l'ouest. Sa limite ouest n'est pas précisément connue. Des couches de cendres la recouvrant encore dans sa totalité n'émerge qu'une cellule isolée, en forme de voûte arrondie et disposant comme les autres d'une porte et d'une fenêtre munie de grillages".
Vestiges
1996/12/12 : classé MH
Propriété privée,propriété de la commune
2003
© Inventaire général
2003
Denise Christophe
Dossier individuel
Conseil régional de Martinique - Service chargé de l'Inventaire 54, rue Professeur Raymond Garcin 97200 Fort-de-France - 05.96.63.18.61