Église
Église du Fort
Église du Fort
Martinique ; Martinique (972) ; Saint-Pierre ; rue de l'Eglise
Martinique nord
Saint-Pierre
Fort (quartier du)
Eglise (rue de l')
1973 C 106, 107
En ville
Milieu 17e siècle
2e moitié 19e siècle
1640
Dès 1640, il est mentionné que le quartier du Fort est doté d'une église paroissiale dédiée aux apôtres Pierre et Paul. De 1640 à 1763, elle est desservie par les Jésuites et de 1763 à 1819 par les Capucins. Jusqu'en 1902, elle sera servie par les Séculiers. La construction de la première église du Fort est sans doute antérieure à 1640 car le Père Bouton écrit qu'elle se trouve déjà sur une place proche du Fort. En effet, il affirme que : "Les habitations sont jusqu'à présent isolées les unes des autres sans aucune forme de bourg (...) on prétend en former un proche du fort de Saint-Pierre où la place est belle. L'église y est déjà". En 1646, le Père Maurile de Saint-Michel, Carme, écrit à son tour : "Nous arrivâmes à la case du gouverneur qu'ils nomment le Fort Saint-Pierre où il y a un corps de garde et une église où nous célébrâmes la sainte messe". Elle sera sans cesse remaniée, du 17e siècle au 19e siècle. Une première modification eut lieu en 1660 ayant pour objectif de solidifier les murs avec de la maçonnerie. En effet, selon le Père Labat le Père Fargarelle, jésuite aurait " reconstruit son église en maçonnerie". Les réparations, les consolidations, les travaux d'entretien durent jusqu'en 1845, où un dessin fait par le curé de l'époque n'indique pas de modifications notoires. Il est généralement admis que la plupart des travaux ayant conduit à un changement d'aspect de l'église datent du quatrième quart du 19e siècle, notamment sous l'impulsion de l'abbé Hurard ou l'abbé Anquetil. La comparaison du plan de Donzelot (1819) et dernier plan au sol qui se lit nettement dans les ruines de 1902, confirme l'importance des modifications entreprises à cette époque. Sa longévité, son histoire a fait de cet énorme édifice de pierre majestueux l'orgueil de la ville de Saint-Pierre et l'objet de vénération de ses paroissiens. Le 8 mai 1902, l'église accueillait des dizaines de premiers communiants, au moment de l'éruption dévastatrice.
Pierre de taille ; moellon
Plan allongé
Voûte en berceau
Sans doute, l'édifice primaire avait été construit en bois. Le Père Maurile de Saint-Michel, Carme, évoque une église "en manière de grange". Il est possible, que le plan de Donzelot (1819) nous donne une représentation de l'église à l'époque du Père Fargarelle (4e quart du 17e siècle). Ce dernier avait en effet entrepris d'importants travaux en remplaçant le bois par de la pierre. L'église comportait alors une nef unique. Le chur surélevé, présentait un autel adossé au mur de chevet. Le transept saillant comprenait à chaque extrémité, une chapelle dotée d'un autel adossé à sa paroi Est, communiquant avec l'extérieur. Le clocher isolé, couvert d'un toit à dôme, possédait un socle carré et deux étages percés de baies en plein cintre. La façade présentait une seule porte encadrée de deux paires de pilastres ou encore de colonnes, flanquées de deux niches. L'ensemble était couronné par un fronton triangulaire. Les travaux considérables réalisés à partir du 4e quart du 19e siècle, donnent à cette église son aspect final. Il s'agit notamment de l'élargissement de la nef sur toute sa longueur et d'une largeur égale à celle du transept. Les murs portants de la nef principale sont alors remplacés par des colonnes et l'introduction de bas côtés nécessite deux entrées en retrait du corps principal. Le renforcement des supports permet une élévation de la charpente et la réalisation d'une voûte en berceau. Désormais, un escalier à double volée permet d'accéder au parvis de l'église. La façade de style baroque, sur trois niveaux, présentait un avant corps central saillant (avec entrée principale) dont le perron était surmonté d'un fronton triangulaire. Deux entrées en retrait du corps central conduisaient aux collatéraux. Encadrées de deux colonnes et surmontées d'un fronton, chaque porte était précédée de degrés. L'ensemble s'intégrait admirablement dans le paysage qu'il dominait. Actuellement, il ne reste plus que les escaliers conduisant à l'entrée principale et aux collatéraux, l'escalier central correspondant à la nef occupant une place prépondérante.
Vestiges
2002/06/04 : classé MH
Propriété de la commune
2003
© Inventaire général
2003
Denise Christophe
Dossier individuel
Conseil régional de Martinique - Service chargé de l'Inventaire 54, rue Professeur Raymond Garcin 97200 Fort-de-France - 05.96.63.18.61