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Plateforme ouverte du patrimoine

Demeure dite Habitation Beauséjour

Désignation

Dénomination de l'édifice

Demeure

Appellation d'usage

Habitation Beauséjour

Titre courant

Demeure dite Habitation Beauséjour

Localisation

Localisation

Martinique ; Martinique (972) ; Grand'Rivière ; C.D. 10

Aire d'étude pour le domaine Inventaire

Martinique nord

Lieu-dit

Habitation Beauséjour

Adresse de l'édifice

C.D. 10

Références cadastrales

1996 B 50, 54, 73

Milieu d'implantation pour le domaine Inventaire

En écart

Partie constituante non étudiée

Aqueduc ; hangar agricole ; cuisine ; bassin

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

Limite 18e siècle 19e siècle

Description historique

L'Habitation Beauséjour résulte de nombreuses mutations de propriétés et de transferts de terrains d'une habitation à une autre. Son origine est assez imprécise. On considère généralement que le premier propriétaire de parcelles correspondantes fut Chambert Antoine dit La Rivière, natif Agde (département de l'Hérault). Il l'aurait été durant le 4e quart du 17e siècle. Vinrent ensuite les Mirebeaux Des Ruissaux, les Desabayes, les Levacher du Boullay, les Brière, les Potier de Courcy, De Chazaud, Ariès, les Knight, et enfin les De Lucy de Fossarieu, propriétaires depuis 1928. Elle a pris le nom de Beauséjour entre 1900 et 1912 lors de l'union de l'habitation le Malgré et d'une partie de l'habitation Grand'Rivière. Au cours des années qui suivirent la création des usines à la Martinique, plusieurs habitations firent faillite, dont l'habitation le Malgré. Cette conjoncture économique fit vendre à Mr. Potier de Courcy la moitié de ses parts au profit de Chazaud François . Celui-ci revendit le tout aux Ariès de Saint-Pierre. Puis en 1898, par un jugement rendu au tribunal de cette commune, la propriété fut adjugée au Sénateur Amédée Knight et à Mr. Salomon Richard qui lui céda ses parts quelques temps plus tard. Après les éruptions volcaniques de 1902, le Sénateur se consacra aux rescapés de la catastrophe et finit ses jours loin de la vie publique, sur l'habitation en 1916. Il eut néanmoins le temps d'y installé une distillerie produisant un rhum de qualité le rhum "H.B.S.". Douze ans après la mort du sénateur Knight, l'une de ses filles céda la propriété (d'un fond de terre de 335 hectares) à Pierre François Honoré Louis de Lucy de Fossarieu. A la même époque, le cacao, spécialité de l'habitation, périclita au profit de la canne essentiellement, mais aussi de cultures secondaires tels que le maïs, les haricots, les pois, l'avocat, le citron puis la banane. Après la seconde guerre mondiale, le contingent de rhum fut vendu à l'habitation Pécoul de Saint-Pierre, et les dernières cannes à sucre à l'Habitation Perpigna-Macouba en juillet 1958. Depuis la distillerie a été transformée en Hangar à bananes. Ses autres bâtiments servirent un temps à stocker les produits chimiques et les cartons destinés à l'exportation d'avocats. Un canal dit Canal de Beauséjour est un élément important de l'habitation. Il fut construit par les esclaves entre 1800 et 1810 afin d'alimenter l'habitation en eaux.

Description

Matériaux du gros-œuvre

Basalte ; moellon ; bois

Matériaux de la couverture

Tuile mécanique ; tôle nervurée

Commentaire descriptif de l'édifice

L'habitation Beauséjour, d'une superficie d'environ 220 hectares, se situe entre la Rivière Potiche au sud et la Grande Rivière au nord. Elle est placée sur un promontoire (102 mètre d'altitude) qui surplombe l'anse Bagasse à l'est et s'étend à l'ouest vers le morne Pain de Sucre. Le bourg de Grand'Rivière est distant d'environ un kilomètre. La maison et les communs, situés sur un plateau avec une dénivellation de 3m, constituent un foyer autour duquel rayonne les autres constructions l'accès à l'ancienne sucrerie. La demeure possède, en effet, les caractères de l'habitation traditionnelle : maison principale en bois dite maison de maître (2e quart 19e siècle) ; deux pavillons, dont un autrefois en rez-de-chaussée utilitaire (magasin, dépôt, case à eau) et aujourd'hui à un étage carré servant de logis ; une cuisine en pierre recouverte d'enduit avec l'inscription 1793 gravée sur le pignon gauche ; une cité ouvrière, dite rue case-nègres, constituée de deux longs bâtiments en pierre et bois avec cuisine en tôle. L'ancienne distillerie sert aujourd'hui de station de conditionnement où l'ont procède à l'épistillage, au dépattage, au tri, puis au rinçage des bananes.5 terrasses de jardins des bassins d'eau constituent des éléments remarquable de la propriété. Un canal dit Canal de Beauséjour s'étire sur 4076 mètre de longueur sur 60 cm de largeur, est ponctué de plusieurs aqueducs métalliques ou en béton armé, d'un pont et de deux tunnels dont un d'environ 200 mètres. Il est soutenu en aval par un mur maçonné. Aujourd'hui non entretenu et gagné en partie par la végétation, il n'irrigue plus l'habitation.

État de conservation (normalisé)

Bon état

Protection et label

Date et niveau de protection de l'édifice

1996/08/09 : classé MH

Précision sur la protection de l'édifice

Ensemble des bâtiments, rue cases-nègres, réseau hydraulique : classés par arrêté du 09 août 1996.

Eléments remarquables dans l'édifice

Machine énergétique

Observations concernant la protection de l'édifice

Cette habitation conserve un remarquable réseau hydraulique d'état moyen constitué du canal de 4 km, des aqueducs, des tunnels, des bassins et de la roue à aubes.

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Propriété privée

Références documentaires

Date de l'enquête ou du dernier récolement

2003

Date de rédaction de la notice

2003

Noms des rédacteurs de la notice et du dossier

Ursulet Laurent

Cadre de l'étude

Typologie du dossier

Dossier avec sous-dossier

Adresse du dossier Inventaire

Conseil régional de Martinique - Service chargé de l'Inventaire 54, rue Professeur Raymond Garcin 97200 Fort-de-France - 05.96.63.18.61