Manoir
Maison-forte de Cogny ; manoir d'Epeisses
Manoir d'Epeisse
Auvergne-Rhône-Alpes ; Rhône (69) ; Cogny
Anciennement région de : Rhône-Alpes
B 808 ; 2021 B 808
4e quart 15e siècle ; 4e quart 16e siècle
La maison-forte d'Epeisse est implantée à flanc de coteau, dominant le village de Cogny depuis l'ouest. Elle faisait anciennement partie d’un clos plus vaste et consacré il y a peu encore, à la viticulture. La terre d'Epeisses est mentionnée pour la première fois en 1286. La maison-forte est le berceau d'un lignage seigneurial éponyme attesté dès le XIIe siècle. Elle dépendait de la châtellenie beaujolaise de Montmelas. Au XIIIe siècle, la seigneurie passe aux mains de la famille de Chameyré. Au XVe siècle, elle appartient aux Namy, une famille de notables beaujolais. Le lignage Namy tombe en quenouille dans la seconde moitié du XVIIe siècle. Jeanne de la Forêt, veuve d’un échevin de Villefranche, François Tournier, qui possédait depuis 1651 le domaine voisin de la Lucardière achète la maison-forte et ses dépendances en 1693. L’acte de vente décrit Epeisses comme un domaine et fief consistant en des vignes et une maison avec une cave, un cellier, une étable, un cuvier abritant deux cuves et un pressoir, une cour et un jardin. En 1688, Jeanne-Françoise Tournier avait épousé Pierre de Phélines dont les armes sont encore visibles sur le manteau d’une cheminée. En 1702, la propriété est encore agrandie. A la fin du XVIIe siècle, le centre domanial se trouve à la Lucardière qui a été reconstruite. La maison-forte d’Epeisses est réduite à une simple dépendance agricole où sont logés des vignerons. Par héritage, le domaine échoit en 1728 à Nicolas Deschamps. Mis en vente en 1758, il se compose alors de plusieurs chambres pour ménages de vignerons, d’une cave, d’un cellier, d’un fruitier, d’une tour, d’une tourelle, d’un pigeonnier, d’écuries, d’une grange à foin et d’un grenier à céréales. Il est acheté par François Morel, conseiller à la cour des monnaies de Lyon. Pendant la Révolution, son fils, François Morel de Rambion est arrêté puis relâché deux mois plus tard. Le 11 août 1793, le conseil municipal de Cogny brûle solennellement les archives de la seigneurie d’Epeisses. Il s’agit de six terriers du XVe siècle, de six autres plus récents et de « cinq livres pesant de vieux papiers ». Seul subsiste encore aux archives départementales un terrier du XVIe siècle qui ne se trouvait pas à Epeisses. Louis-Joseph-Irénée Morel de Voleine (1856-1936) fut propriétaire de la maison-forte. Cet historien écrivit une histoire du fief, publiée en 1903 dans le Bulletin de la Société des Sciences et Arts du Beaujolais.
Moellons de calcaire ; pierre dorée taillée
plan rectangulaire agrémenté d’une grosse tour ronde au nord-est
Escalier intérieur : escalier en vis
Le manoir d’Epeisse se présente sous forme d’un plan rectangulaire agrémenté d’une grosse tour ronde au nord-est, il ne présente qu’une emprise d’environ 700 m² au sol, surface à laquelle il faut déduire la surface de deux cours et des communs. Le logis ancien, composé de l’aile est à l’origine et prolongé dans l’aile nord jusqu’au pigeonnier, ne forme qu’une petite surface d’environ 200 m² au sol. Le manoir est donc un très petit spécimen de maison-forte aux bâtiments compactes et organisés autour d’une cour.
Inscrit M.H.
2021/12/17 : inscrit MH
La maison-forte de Cogny, dite manoir d'Epeisses, en totalité, incluant le portail d'entrée sud situé 287 route du Manoir, ou Clos Rambion, sur la parcelle n° 808, figurant au cadastre section B : inscription par arrêté du 17 décembre 2021
Arrêté
A signaler
L'arrêté d'inscription du 17 décembre 2021 se substitue à l'arrêté d'inscription du 13 juin 1989 : Façades et toitures des ailes Nord et Est ; à l'intérieur : escalier à vis, deux cheminées (cad. B 808)
Propriété privée
© Monuments historiques, 1992. Cette notice reprend intégralement les termes de l’arrêté de protection au titre des Monuments historiques. Elle répond à l’obligation réglementaire du ministère de la Culture d’établir la liste générale des édifices protégés (art. R. 621-80 du Code du patrimoine). Elle est donc opposable et fait foi juridiquement. Aucune copie numérique ou papier ne sera fournie par courrier ni courriel. Le dossier de protection complet et l’arrêté sont consultables uniquement sur place, dans la salle de lecture de la Médiathèque du patrimoine et de la photographie (MPP), à Charenton-le-Pont (Val-de-Marne).
1992
Dossier de protection