Maison
Maison 3 rue de l’abbé Aury
Auvergne-Rhône-Alpes ; Allier (03) ; Hérisson ; 3 rue de l’abbé Aury
Abbé Auré (rue de l’) 3
2021 AZ 183
14e siècle
Division en hauteur de la maison entre le XVIe et le XVIIème siècle. ; dépôt d'une baie du Moyen-Age au XIXe siècle.
Si l’on ne connaît pas avec certitude l’identité de son commanditaire, il est certain qu’il s’agit d’un personnage important et fortuné, peut-être Thierry Larchier d’Hireçon, à la brillante carrière ecclésiastique et politique, qui fit édifier plusieurs constructions à Hérisson.
Grès
Plan massé à deux murs pignons latéraux
Charpente
Toit en bâtière
Située dans le noyau médiéval d'Hérisson au sud du château, la propriété ouvre sur la rue par une porterie dont le portail semble remonter au début du XIVe siècle. Située au fond de la cour, la maison présente une architecture très simple, de dimensions et de volumes modestes : une construction de plan massé, à deux murs pignons latéraux et couvert d'un toit en batière. Cependant, la façade possédait une baie géminée à plusieurs voussures, déposée et vendue dans les années 1920. En outre, l'expertise de la charpente que la datation dendrochronologique a également fait remonter au début du XIVe siècle, a révélé que l'édifice a été diminué des deux-tiers, sans doute au début du XVIe siècle. A l'origine, à l'instar des demeures nobles de cette époque (hôtel de Perron à Chartres, logis de Lagenais à Bourges, manoir de la Cour à Asnières-sur-Vègre), la maison devait comporter un premier niveau, au-dessus duquel le vaste espace sous charpente comportait une grande salle (partie disparue) et une chambre. Mais la maison a été divisée en hauteur au XVIe ou XVIIe siècle pour y aménager un étage d'appartement dans lequel des restes de peintures murales (motifs floraux, visages) ont été récemment découverts. Au-dessus, les combles ont conservé leur état médiéval. La charpente présente des décors héraldiques peints sur les entraits et poinçons des deux fermes maîtresses et sur les couvre-joints encore présents sur certains chevrons.
Peinture murale
Les deux murs pignons conservent également des vestiges de décors peints, connus et relevés au XIXe siècle et comparables à ceux de résidences seigneuriales de l'époque. Si leur lecture mérite une restauration et une étude approfondies, leur nettoyage récent permet d'identifier sur le mur Est une figure chimérique (dragon) affrontée à un autre animal. Sur le mur ouest, on distingue, dans le registre supérieur, un centaure pointant son arc vers un autre personnage hybride armé d'un bouclier rond et d'un cimeterre, et, dans le registre inférieur, une joute chevaleresque entre deux cavaliers séparés par une figure féminine dont la présence pourrait évoquer non une opposition entre deux familles, mais une union matrimoniale ou diplomatique.
État sanitaire préocupant ; la couverture présente un désordre significatif le long du pignon d'origine avec sa couvertine, ce qui laisse présager soit un déverssement sud-Est du pignon vers l'extérieur, sous un basculement Nord-Ouest de la charpente.
Inscrit MH
2021/04/19 : inscrit MH
La maison située 3, rue de l’abbé Aury, sur la parcelle n°183, figurant au cadastre section AZ : inscription par arrêté du 19 avril 2021
Arrêté
À signaler
Les deux spécialistes de décors peints médiévaux Pierre Garrigou-Granchamp et Térence Le Deschault de Monredon relèvent le « caractère exceptionnel de cet ensemble ». Ils considèrent la surface de peinture médiévale comme « tout à fait exceptionnelle pour une œuvre datée des premières années du XIVe siècle » et estiment que « la qualité d’exécution de ces peintures démontre qu’elles ont été réalisées par un artiste de grand talent, sans doute proche des cours princières de son temps ». Ils notent également comme « autre élément rare la charpente d’origine, laquelle était entièrement lambrissée et peinte de motifs héraldiques ».
Propriété privée
© Monuments historiques. Cette notice reprend intégralement les termes de l’arrêté de protection au titre des Monuments historiques. Elle répond à l’obligation réglementaire du ministère de la Culture d’établir la liste générale des édifices protégés (art. R. 621-80 du Code du patrimoine). Elle est donc opposable et fait foi juridiquement. Aucune copie numérique ou papier ne sera fournie par courrier ni courriel. Le dossier de protection complet et l’arrêté sont consultables uniquement sur place, dans la salle de lecture de la Médiathèque du patrimoine et de la photographie (MPP), à Charenton-le-Pont (Val-de-Marne).
Dossier de protection