Monument
Monument aux morts
Bourgogne-Franche-Comté ; Doubs (25) ; Montbéliard ; Square Resener
Resener (square)
2022 BW 214
1er quart 20e siècle
1922 ; 1924
Dès 1919, le Conseil municipal souhaite l'érection d'un monument commémoratif pour les 376 Montbéliardais morts durant la Grande guerre. Il fait d'abord appel en 1920 à Armand Bloch (1866-1933). Statuaire né à Montbéliard (Doubs) dans une famille de sculpteurs spécialisés dans les monuments funéraires, Bloch part à Paris en 1882 dans l'atelier du sculpteur Alexandre Falguière afin de préparer le concours d'entrée de l'École des beaux-arts. Il échoue et semble cesser sa formation vers 1885. Il reçoit néanmoins de nombreuses commandes exécutées dans son atelier parisien, provenant le plus souvent de personnalités franc-comtoises issues des réseaux qu'il entretient largement (Les Gaudes, La Gairi, etc.). Il expose régulièrement aux Salons où il reçoit des médailles et dans les expositions nationales et internationales. Auteur de nombreux monuments et bustes, en bois ou en pierre, il est largement sollicité par les communes autour de Montbéliard après la Grande guerre : 11 monuments commémoratifs sont réalisés entre 1919 et 1924 (Abbévillers, Audincourt, Beaucourt, Courtefontaine, Hérimoncourt, Mandeure, Montbéliard, Roppe, Saint-Hippolyte, Seloncourt, et le monument au Caporal Peugeot, Joncherey (détruit)). Pour une raison inconnue, le projet validé en 1921 est finalement abandonné. En novembre 1922, la commune fait appel à Maurice Boutterin (1882-1970), Grand Prix de Rome et originaire de Besançon, exerçant à Paris, place des Vosges, comme architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux. L'auteur de 4 monuments aux morts de Franche-Comté : Pontarlier (1921-1922), Montbéliard (1922-1924), Besançon (1924- détruit), Vesoul (1925), doit envisager un projet pour la place de l'Enclos retenue après de longs débats publics.
L'architecte propose un obélisque surmonté d'un buste de poilu représenté comme un héros couvert de laurier, les Montbéliardais ayant demandé que la mort des soldats ne soit pas évoquée mais plutôt leur héroïsme pour la Patrie, comme le rappelle l'inscription : « Montbéliard, à ses enfants ». Sur l'obélisque, la figure emblématique de la Montbéliarde luthérienne, appelée la « diaichotte » (vêtue d'un fichu noué autour du cou appelé le diairi et typique de Montbéliard, chemise à manches larges, tablier) est choisie pour représenter l'allégorie de la ville portant le bouquet de fleur en guise de reconnaissance au soldat. Au deuxième plan : des bâtiments, des cheminées, rappellent l'industrie de la ville très active dans l'effort de guerre (Peugeot, etc.). Les parties sculptées en marbre de Carrare sont exécutées par Armand Bloch. En 1923, la ville envisage encore un nouvel emplacement pour le monument, au pied de la citadelle et du château, malgré les protestations des deux artistes, et où il est inauguré le 9 novembre 1924. Un square fermé par des grilles complète l'ensemble dès 1925. En 1992, le monument est déplacé au profit d'un nouvel aménagement automobile. Le square Resener, aménagé dans les années 1930 derrière la citadelle devient alors un square du Souvenir comprenant : le monument de la Grande Guerre, le monument du 21e bataillon de chasseurs à pied, le monument de la guerre de 1870 (par Armand Bloch) et de nouvelles plaques avec les noms des victimes des différents conflits. L'ensemble est dessiné par André Berger, architecte DPLG de l'agence CREAD Architecture à Sochaux.
Inscrit MH
2022/12/19 : inscrit MH
Le monument aux morts, en totalité, situé Square Resener, sur la parcelle n° 214, figurant au cadastre section BW, tel que délimité en rouge sur le plan annexé à l’arrêté : inscription par arrêté du 19 décembre 2022
Arrêté
À signaler
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