Monument
Monument aux morts
Bourgogne-Franche-Comté ; Doubs (25) ; Pontarlier ; Place du Souvenir Français
Cimetière
Souvenir-Français (place-du)
2022 AI 1
1er quart 20e siècle
1921 ; 1922
Dès août 1916, le Souvenir français prévoit de faire édifier par l'architecte Sautier « un caveau et monument pour recevoir les corps des soldats pontissaliens tombés au champ d'honneur ». Ce premier projet est ajourné par le préfet en attente de la fin des hostilités. Le monument actuel est issu d'un second projet lancé en 1919 sur proposition du maire pour ériger un monument commémoratif aux 330 Pontissaliens morts au combat. Le Conseil municipal vote pour l'agrandissement du cimetière afin d'accueillir le futur monument et décide de soumettre cette œuvre à un concours d'architectes. En juillet 1920, Emile Lepine, maire de Pontarlier, rencontre Maurice Boutterin (1882-1970), Grand Prix de Rome et originaire de Besançon, exerçant à Paris, place des Vosges, comme architecte en chef des bâtiments civils et palais nationaux. Il lui demande de réaliser le futur monument aux morts avec l'approbation du Conseil Municipal. Dès lors, le concours est annulé. Le 21 décembre 1920, Boutterin propose à la Commission un premier projet que la commune refuse, une urne monumentale sur un socle, qui n'est pas sans rappeler la proposition de Boutterin pour le monument de la Grande guerre de Besançon dans le parc des Glacis. Le mois suivant, Boutterin propose un autre monument qui devait être destiné originellement à une autre commande, celle du cimetière Saint-Claude de Besançon.
Comme l'écrivent unanimement les journaux régionaux lors de l'inauguration, le monument « représente une forteresse défendue par deux soldats en sentinelle [qui] s'élève dans sa blancheur, au milieu des tombes et semble protéger encore les corps des soldats morts ramenés du front qui l'entourent. ». Les deux poilus sont exécutés par le bisontin Georges Laethier (1875-1955). Formé à l'École des Beaux-arts de Besançon auprès du sculpteur Just Becquet lui-même élève de Rude, il entre en 1899 à l'École des Beaux-arts de Paris dans l'atelier de Gabriel-Jules Thomas et Jean-Antoine Injalbert. En 1903, il est nommé professeur de sculpture à l'École des Beaux-arts de Besançon. Il est également de l'auteur de nombreux monuments aux morts de la région (Ornans, Frasne, L'Isle-sur-le-Doubs, Pontarlier, Baume-les-Dames, Doubs, Besançon, La-Cluse-et-Mijoux puis la sculpture de l'écolier du monument aux morts de Jougne). Le monument est mis en scène à l'entrée du cimetière agrandi pour l'occasion. Une allée monumentale mène à un rond-point au centre duquel le monument est disposé. Les tombes des soldats qui ne sont pas restées au front ou auprès de leurs familles sont installées en trois rangées en demi-cercle autour du monument. Les travaux sont exécutés en 1921 et 1922. L'inauguration du Monument a eu lieu le 11 novembre 1922. En 1930, la mairie de Pontarlier fait regrouper autour du monument aux morts les « 66 corps des militaires décédés pendant la guerre dans les hôpitaux de la ville et actuellement inhumés dans les différents polygones du cimetière » et souhaite leur attribuer des « concessions perpétuelles individuelles » ou chaque tombe est décorée de « la croix de fonte du Souvenir français avec son socle ». L'ensemble prend une fonction de nécropole.
Inscrit MH
2022/12/19 : inscrit MH
Le monument aux morts, en totalité, y compris le carré militaire aménagé dans les années 1930, situé au cimetière, place du Souvenir français, sur la parcelle n° 1, figurant au cadastre section AI, tel que délimité en rouge sur le plan annexé à l’arrêté : inscription par arrêté du 19 décembre 2022
Arrêté
À signaler
Propriété de la commune
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