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Villa de Pierre Soulages

Désignation

Titre courant

Villa de Pierre Soulages

Localisation

Localisation

Occitanie ; Hérault (34) ; Sète ; 187 rue François-Desnoyer

Adresse de l'édifice

François-Desnoyer (rue) 187

Références cadastrales

2019 AS 37

Historique

Siècle de la campagne principale de construction

20e siècle

Auteur de l'édifice

Personnalités liées à l'histoire de l'édifice

Soulages Pierre ; Soulages Colette

Description historique

Colette Soulages étant originaire de Sète, le couple, qui a un appartement à Paris, s'y fait construire une villa. L'attribution de la paternité de la villa a fait l'objet d'une querelle entre l'artiste et l'architecte, celui-ci Jean Rouzaud (1926-2014), qui a signé les plans et le permis de construire, a toujours revendiqué en être l'auteur. Mais Pierre Soulages dans ses interviews s'en attribue l'entière responsabilité. Jean Rouzaud est en 1959 un jeune architecte installé à Sète, formé à l'école des Beaux-Arts de Toulouse, agréé par le Ministère de la Reconstruction. Soulages en 1957 est allé exposer aux Etats-Unis et a certainement connu l'architecture de Mies Van Der Hohe, les revues d'art de l'époque en diffusant de nombreuses images. On peut penser que l'architecte Rouzaud met en pratique les idées de Soulages : une construction de plain-pied, horizontale, minimaliste, avec de grandes pièces entièrement vitrées sur la mer, au sud. Les plans sont établis en septembre 1959, le permis déposé le 26 octobre 1959 est accordé le 16 décembre 1959. Le permis prévoit la démolition partielle d'une maison existant sur le terrain, l'édification d'un atelier, chambre de bonne, salle d'eau, chambre d'amis, d'un passage couvert reliant ce bloc à l'habitation principale (living-room, chambre et cuisine). Dans la mesure où une demande de prime à la reconstruction est mentionnée dans le permis, on peut imaginer que l'architecte conserve partiellement la construction antérieure (au niveau des fondations), même s'il édifie une villa entièrement nouvelle dans sa conception. S'il n'y a pas de certificat de fin de travaux dans les archives, on peut penser que la construction est achevée en 1960.

Description

Commentaire descriptif de l'édifice

La villa se trouve sur un terrain en pente bénéficiant d'une extraordinaire vue sur la mer Méditerranée. Elle est placée sur les pentes du Mont-Saint-Clair, entre le cimetière marin, le phare du Mont Saint-Clair qui la domine, et le musée Paul-Valéry, qui a été construit quelques années après, immédiatement à l'est, dominant le panorama au sud-ouest. Elle est masquée par une pinède de pins parasols dense et entourée d'un haut mur de clôture en maçonnerie de blocage de pierre non enduite. L'architecture est déterminée par le terrain, la lumière et la vue. Elle est inspirée du mouvement moderne avec volumes géométriques faits de lignes droites avec des toits plats en terrasse (recouverts de galets), murs et dalle sont en béton brut, ouverts de larges baies vitrées. La villa a été implantée sur l'emplacement d'une ancienne maison rasée pour l'occasion, en fonction de ses vues sur la mer, en dénivelé avec terrasse en porte-à-faux, surplombant le terrain et la piscine entourée de cyprès en contrebas. La structure est composée de trois plans de béton parallèles. Les matériaux sont limités et sobres : béton, verre et ardoise. La villa est conçue en deux parties indépendantes reliées par un passage couvert : le logement proprement dit (133m2) et l'atelier (65 m2). La partie logement comprend un living-room, une chambre et des pièces de service (cuisine, salle de bains et office), à la partie atelier sont joints une chambre d'amis et une chambre de bonne. L'atelier a été agrandi vers le nord par un bâtiment qui délimite ainsi une « sorte de cloître » selon les mots de Soulages dans une interview. Invisible de la rue, enfermée dans les murs de la propriété, la villa est conçue pour se fondre dans le paysage ; depuis la mer, on n'aperçoit guère qu'un bandeau horizontal. La villa est couverte d'un toit terrasse en béton armé, recouvert de galets, dont l'avancée est étudiée pour servir de brise-soleil. Une terrasse entoure la partie habitation au sud, elle est munie d'un simple garde-corps métallique très fin (en tube de 0.042) aligné sur l'horizon de la mer. Le sol, dallé en larges ardoises grises, les très grandes baies vitrées, dotées de menuiseries métalliques, disposées en angle, accentuent l'effet de transparence et de fusion dans le paysage. Soulages a fait établir des murs-écrans, contre le vent et pour masquer les vues qui ne lui plaisaient pas L'intérieur est caractérisé par un mobilier réduit et peu de couleurs : presque entièrement du gris, du blanc et du noir, essentiellement du mobilier de Saarinen (Eero Saarinen architecte et designer américain d'origine finlandaise 1910-1961). Il serait resté celui d'origine, par contre de grandes toiles Outrenoir ornent aujourd'hui le living. Celui-ci était pourvu d'un « coin feu » avec une cheminée sans décor encastrée dans le mur. Les sols sont en ardoises noires à larges joints, ils se poursuivent de l'intérieur vers la terrasse, accentuant l'impression d'espace par la transparence des vitrages. Les accès au jardin sont assurés par des escaliers droits en pierre. Le côté horizontal, transparent, l'impression de suspension dans l'espace au-dessus du sol n'est pas sans rappeler la Farnsworth House, à Plano dans l'Illinois conçue et réalisée par Ludwig Mies van der Rohe entre 1946 et 1951.

Protection et label

Nature de la protection de l'édifice

Inscrit MH

Date et niveau de protection de l'édifice

2019/10/28 : inscrit MH

Précision sur la protection de l'édifice

La villa de Pierre Soulages, en totalité, ainsi que le sol d'assise (à l'exclusion du garage, du pool house et de la piscine), telle que délimitée sur le plan annexé à l'arrêté et sise 187 rue François Desnoyer (cad. AS 37) : inscription par arrêté du 28 octobre 2019

Nature de l'acte de protection

Arrêté

Intérêt de l'édifice

À signaler

Statut juridique

Statut juridique du propriétaire

Propriété privée

Références documentaires

Cadre de l'étude

Typologie du dossier

Dossier de protection

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Vue de la villa depuis la mer, cachée par la végétation, un peu en dessous du phare Saint-Clair. On aperçoit uniquement le bandeau horizontal de son toit terrasse.
Vue de la villa depuis la mer, cachée par la végétation, un peu en dessous du phare Saint-Clair. On aperçoit uniquement le bandeau horizontal de son toit terrasse.
© Ministère de la Culture (France), DRAC Occitanie, CRMH
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Vue de la villa depuis la mer, cachée par la végétation, un peu en dessous du phare Saint-Clair. On aperçoit uniquement le bandeau horizontal de son toit terrasse.
Vue de la villa depuis la mer, cachée par la végétation, un peu en dessous du phare Saint-Clair. On aperçoit uniquement le bandeau horizontal de son toit terrasse.
© Ministère de la Culture (France), DRAC Occitanie, CRMH
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Vue de la villa depuis la mer, cachée par la végétation, un peu en dessous du phare Saint-Clair. On aperçoit uniquement le bandeau horizontal de son toit terrasse.
Vue de la villa depuis la mer, cachée par la végétation, un peu en dessous du phare Saint-Clair. On aperçoit uniquement le bandeau horizontal de son toit terrasse.
© Ministère de la Culture (France), DRAC Occitanie, CRMH
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