Monument commémoratif
Monument à la Résistance du plateau des Glières
Auvergne-Rhône-Alpes ; Haute-Savoie (74) ; Glières-Val-de-Borne
Le Gérat
2020 E 93, 94
20e siècle
1973
Le plateau des Glières, en Haute-Savoie, a été entre janvier et août 1944 le théâtre de combats violents entre les Résistants du maquis des Glières, qui y réceptionnaient des armes par parachutage, et la Wehrmacht épaulée par la Milice. Après un nouveau parachutage aux Glières le 1er Août, la Haute-Savoie, cas unique en France, est libérée par les seules forces de la Résistance dès le 19 août. Le plateau des Glières est ainsi devenu le symbole de la France résistante. Le monument national de la Résistance a fait l'objet d'un concours lancé par l'association des Rescapés des Glières, et qui a permis de sélectionner le sculpteur Emile Gilioli (1911-1977). Installé à Saint-Martin-de-la-Cluze près de Grenoble après la guerre, son œuvre sera souvent liée à la thématique de la 2nde Guerre mondiale : Mémorial de Voreppe (1946), monument aux morts des déportés de Grenoble (1950), Gisant de Vassieux en Vercors (1952). Disciple de Brancusi, Gilioli deviendra à partir des années 1950 un des représentants de la sculpture abstraite française. Le monument a été inauguré le 2 septembre 1973 par André Malraux. La construction a été mise en place avec l'aide de l'ingénieur Etienne Schoendorffer. L'ensemble est complété par un circuit et un espace mémoire, la visite pouvant être complétée par les lieux de mémoire de Morette. Le Monument a reçu le label « Patrimoine du XXe siècle » en 2003.
Le monument de la Résistance du Plateau des Glières est une œuvre inscrite dans le mouvement de l'abstraction et du symbolisme. On trouve des ressemblances avec l'œuvre de Brancusi de la même époque mais aussi et surtout avec d'autres sculptures de Gilioli réalisées au début des années 1970. La sculpture représente le V de la victoire dont l'une des ailes est cassée pour rappeler que la victoire a un prix. Ce V est surmonté par un cercle représentant un disque solaire en déséquilibre, pour signifier que la liberté est un équilibre instable. A l'intérieur se trouve la devise des maquisards « vivre libre ou mourir » et un texte gravé expliquant les événements qui se sont déroulés sur le plateau entourant un dessin de Gilioli. Entre ces deux œuvres, contre le mur de la flèche est installée une « Jeanne d'Arc » créée par Gilioli. Un oculus reprenant le symbole du disque solaire, et une aile d'avion rappelant à la fois les parachutages et l'aile du monument complètent la décoration symbolique intérieure. Le monument, qui abrite une salle de recueillement, est censé par la figuration d'une roue solaire de quatre-vingt tonnes, sur une flèche inclinée de 15 mètres de hauteur, "une espérance en train de se lever". Le concepteur s'est associé pour la réalisation technique les compétences d'un ingénieur spécialiste de béton armé, Schoendoerffer. Le monument a été construit en béton légèrement armé, de couleur claire, et le chantier a été réalisé grâce à des entreprises locales, dirigées par d'anciens maquisards. La sculpture représente le V de la victoire dont l'une des ailes est cassée pour rappeler que la victoire a un prix. Ce V est surmonté par un cercle représentant un disque solaire en déséquilibre, pour signifier que la liberté est un équilibre instable.
Inscrit MH
2020/05/27 : inscrit MH
En totalité, le monument à la Résistance du plateau des Glières, situé au lieu-dit Le Gérat, ainsi que les parcelles sur lesquelles il se trouve : les parcelles n°93 et n°94, figurant au cadastre section E : inscription par arrêté du 27 mai 2020
Arrêté
À signaler
Propriété du département
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