Presbytère
Presbytère de la cathédrale Notre-Dame de Paris
Île-de-France ; Paris (75) ; Paris 4e Arrondissement ; 6 place du parvis Notre-Dame
Notre-Dame (place-du-parvis) 6
2024 AX 1
3e quart 19e siècle
1866
Impulsée sous l'évêque Maurice de Sully, la construction de la cathédrale Notre-Dame de Paris s'étend sur plusieurs siècles, à partir des années 1160. Édifié au XIIIe siècle, le Palais de l'Archevêché, composé des bâtiments de la sacristie de la cathédrale, et de son trésor, de l'habitation de l'évêque de Paris et d'une prison, se situe au sud de la cathédrale Notre-Dame, à l'emplacement de l'actuel presbytère. La cathédrale et le palais de l'archevêché sont les témoins des grands épisodes de l'Histoire de France qui, pour certains, participent à leur dégradation. Après la tourmente révolutionnaire de 1789, la cathédrale de Paris souffre. Son architecture et ses décors intérieurs ont été fortement impactés. En 1831, la parution de Notre-Dame de Paris par Victor Hugo amplifie un mouvement de soutien en faveur de la restauration de la cathédrale. En 1832, le ministère des Cultes commande un grand projet de restauration. Godde, l'architecte de la Ville de Paris, est éliminé, Arveuf est pressenti, mais c'est finalement Viollet-le-Duc et Lassus sont choisis. Le 11 mars 1844, la commission chargée du choix, composée de Rohault, Mérimée et Duban, par le Conseil des Bâtiments civils, retient le duo d'architectes. Entre 1843 et 1849, quatre projets sont élaborés par Lassus et Viollet-le-Duc avant que la nouvelle sacristie ne soit construite sur le flanc sud de la cathédrale, à l'emplacement de l'ancien archevêché. En mai 1845, le duo d'architectes livre le dernier projet loué parle Conseil. Les architectes Lassus et Viollet-le-Duc dirigent les travaux de construction de la sacristie en même temps que ceux de la restauration de la cathédrale. Lassus décède en 1857. Le chantier de Notre-Dame de Paris va permettre à Viollet-le-Duc de revêtir ses deux casquettes : celle de restaurateur de monuments historiques et celle de l'architecte bâtisseur. En effet, le chantier de Notre-Dame est l'occasion pour Viollet-le-Duc d'étudier la construction de trois édifices : le palais archiépiscopal (qui n'aboutira pas), la sacristie (qu'il érige avec Lassus) et le bâtiment du personnel (devenu le presbytère)
Édifié en 1866, sur un terrain appartenant à la Ville de Paris, et en à peine un an, le presbytère est d'abord destiné à être la maison du gardien. Le premier projet est en effet très simple : une petite maison à un étage et un comble orchestré autour de l'ensemble vestibule-escalier. Puis la destination de la maison évolue afin d'y intégrer aussi l'habitation de l'archiprêtre de la cathédrale. Viollet-le-Duc modifie alors ses plans. Le second projet architectural, dessiné quelques mois après, est celui mis en place. La demeure du gardien et de l'archiprêtre est construite comme une maison de ville selon un plan rectangulaire doté d'un avant-corps matérialisant l'entrée et d'un escalier hors œuvre. L'escalier hors œuvre est dorénavant orienté au nord au lieu de l'ouest et le parti pris distributif est à présent structuré autour d'un long couloir. Construit en pierre de taille, le pignon d'accès de l'édifice, de la façade ouest, se détache de l'ensemble et magnifie la fonction de l'édifice : porte, écusson, cheminée avec décrochements, et les baies de différentes formes. La volumétrie des élévations extérieures est favorisée par une parcelle bien dégagée. Viollet-le-Duc exploite l'édifice dans son environnement, il le flanque de tourelles, aux allures d'échauguettes médiévales, qui multiplient les points de vue sur la Seine. Les références à l'architecture médiévale sont claires : traitement des plans verticaux, importance des volumes, saillies et ouvertures rythmées. Même en l'absence d'un véritable programme sculpté en façade, les élévations de l'édifice sont influencées par l'architecture médiévale voisine. Les façades du presbytère sont rythmées par des volumes qui sont aussi empreints de l'architecture civile dessinée par Viollet-le-Duc. Avant l'incendie du 15 avril 2019, le bâtiment abritait toujours, au-rez-de-chaussée, le logement du gardien de Notre-Dame. Certains espaces au premier étage étaient dévolus à la vie communautaire des prêtres desservant la cathédrale. Son affectation principale restant destinée à la vie administrative : bureaux des monuments historiques, bureaux du recteur archiprêtre et bureaux des services d'intendance. Au cours du XXe siècle, le presbytère, dans sa fonction d'habitation du curé, est transféré dans une maison des chapelains située à proximité de la cathédrale.
Classé MH
2024/12/24 : classé MH
Le presbytère de la cathédrale Notre-Dame de Paris, en totalité, situé 6 place du parvis Notre-Dame, sur la parcelle n° 1, figurant au cadastre section AX, tel que coloré en rouge sur le plan annexé à l’arrêté : classement par arrêté du 24 décembre 2024
Arrêté
À signaler
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