Fortification ; chapelle
Vestiges du castrum et de la chapelle Saint-Barthélemy
Provence-Alpes-Côte d'Azur ; Var (83) ; Montauroux ; Rue de la Fontaine
Fontaine (rue-de-la)
2023 K 338, 339, 340 et domaine public non cadastré
14e siècle ; 17e siècle ; 18e siècle
Montauroux apparaît dans les textes au XIe siècle en même temps vraisemblablement que se développe un premier castrum sur le sommet du village. Le mouvement de fortification qui touche également Montauroux au XIVe siècle complète le dispositif défensif. Les sources ne permettent pas d'établir la forme et l'emprise du castrum mais attestent en revanche de la présence d'une première chapelle castrale déjà dédiée à Saint-Barthélemy. Durant les guerres de religion de la fin du XVIe siècle, la place de Montauroux est aux mains de la Ligue soutenue par la maison de Savoie. Le duc d'Epernon, venu dans la région défendre les intérêts du roi de France, se lance en 1592 à la conquête de la place. Le castrum compte, selon les témoins, entre 5 et 18 compagnies de gens de pied. Le duc parvient à ses fins. Il réprime durement les soldats qui la tenaient et fait démolir le castrum. Cet évènement est à l'origine de la configuration actuelle du site historique qui demeure malgré tout investi par la présence de la chapelle Saint-Barthélemy ruinée ainsi que par le cimetière qui reste en fonction jusqu'en 1909. Le renouveau de la chapelle s'opère grâce à la confrérie des pénitents blancs qui, au début des années 1630, se trouve trop à l'étroit dans l'église paroissiale. Les confrères jettent leur dévolu sur la chapelle Saint-Barthélemy qui est restaurée et agrandie entre 1634 et 1639 par le maître maçon Vincens Gastaud. A l'intérieur, les parements sont simplement blanchis à la chaux. Il est vraisemblable que les confrères réutilisent l'ancien retable et le redimensionnent aux mesures du retable en gypseries qui est réalisé dans les années 1640-1650. Au milieu du XVIIIe siècle, l'accès à la chapelle est reporté en façade Nord en réponse à la problématique de l'accès par le cimetière. L'autre affaire de ce siècle concerne la création des décors intérieurs de la chapelle. Cette entreprise se fait au moins en deux temps. La création des peintures de chevalet (cycle sur les Mystères du rosaire ou Vie de la Vierge) en serait le premier jalon en 1743 ou plus vraisemblablement en 1753. Cet ensemble de toiles peintes vient ponctuer des lambris peints sur les parements latéraux et sur la voûte cintrée, créés dans la 2e moitié du XVIIIe siècle (début du règne de Louis XVI). Jean-Paul de Lombard (marquis de Gourdon), dont les armes sont figurées, pourrait en être l'auteur. A l'instar de toutes les confréries, les pénitents de Montauroux disparaissent à la Révolution. Toutefois, l'usage que les institutions révolutionnaires font du lieu la sauvegarde sans doute d'une vente comme Bien national. Après la Révolution la confrérie se reconstitue. En 1815, les pénitents modifient à nouveau l'accès à leur chapelle qui se fait désormais en façade Sud. Cette entreprise nécessite d'importants travaux de terrassement. Le désenrochement de la zone située au Sud de la chapelle permet de créer une vaste plateforme qui est aménagée en aire à battre en 1825-26. La confrérie disparaît définitivement en 1854-55.
Inscrit MH
2023/07/10 : inscrit MH
L’ensemble formé par les vestiges du castrum et la chapelle Saint-Barthélemy, en totalité, tel que délimité sur le plan annexé à l’arrêté, comprenant : la chapelle Saint-Barthélemy avec son esplanade au Sud, les vestiges du castrum sis sur la parcelle K 338 avec son chemin d’accès à l’Est et son mur de soutènement situés sur le domaine public, le cimetière avec ses murs de soutènement, l’aire à battre au Sud de la chapelle. Cet ensemble est situé rue de la Fontaine sur le domaine public ainsi que sur les parcelles n° 338, 339 et 340, figurant au cadastre section K : inscription par arrêté du 10 juillet 2023
Arrêté
À signaler
Propriété de la commune
© Monuments historiques. Cette notice reprend intégralement les termes de l’arrêté de protection au titre des Monuments historiques. Elle répond à l’obligation réglementaire du ministère de la Culture d’établir la liste générale des édifices protégés (art. R. 621-80 du Code du patrimoine). Elle est donc opposable et fait foi juridiquement. Aucune copie numérique ou papier ne sera fournie par courrier ni courriel. Le dossier de protection complet et l’arrêté sont consultables uniquement sur place, dans la salle de lecture de la Médiathèque du patrimoine et de la photographie (MPP), à Charenton-le-Pont (Val-de-Marne).
Dossier de protection