Monument
Monument aux morts
Bourgogne-Franche-Comté ; Territoire de Belfort (90) ; Beaucourt ; 53 rue Pierre Beucler
Pierre-Beucler (rue) 53
2022 AE 214
1er quart 20e siècle
1922
Le 24 avril 1919, le Conseil municipal présidé par Alfred Péchin premier adjoint, décide de faire élever un monument à la mémoire des 170 victimes de la Grande guerre. 37 530 francs sont récoltés par souscription publique et dons des entreprises Japy et Desfourneaux. Plusieurs emplacements sont envisagés. Finalement, Marie Bouglé, une descendante d'un ancien adjoint au maire, fait don d'un terrain de six ares situé au sein d'une cité ouvrière dans l'actuelle rue Pierre Beucler, l'axe principal traversant la ville du nord au sud. L'inauguration a lieu le 20 avril 1922 en présence de Pierre Sellier (1892-1949), enfant de la commune connu pour avoir été le soldat qui sonna au clairon le premier cessez-le-feu, le 7 novembre 1918. La commune choisit Armand Bloch (1866-1933) pour son projet, dont le devis s'élève à 26 472 francs. Statuaire né à Montbéliard (Doubs) dans une famille de sculpteurs spécialisés dans les monuments funéraires, Bloch part à Paris en 1882 dans l'atelier du sculpteur Alexandre Falguière afin de préparer le concours d'entrée de l'École des beaux-arts. Il échoue et semble cesser sa formation vers 1885. Il reçoit néanmoins de nombreuses commandes exécutées dans son atelier parisien, provenant le plus souvent de personnalités franc-comtoises issues des réseaux qu'il entretient largement (Les Gaudes, La Gairi, etc.). Il expose régulièrement aux Salons où il reçoit des médailles et dans les expositions nationales et internationales. Auteur de nombreux monuments et bustes, en bois ou en pierre, il est largement sollicité par les communes autour de Montbéliard après la Grande guerre : 11 monuments commémoratifs sont réalisés entre 1919 et 1924 (Abbévillers, Audincourt, Beaucourt, Courtefontaine, Hérimoncourt, Mandeure, Montbéliard, Roppe, Saint-Hippolyte, Seloncourt, et le monument au Caporal Peugeot, Joncherey (détruit).
L'iconographie du monument de Beaucourt rappelle le rôle joué par la commune dans l'industrie de guerre. En effet, berceau des usines Japy, c'est à Beaucourt que furent produits plus de 1 600 000 casques Adrian M 1915 à partir de 1915. Mis au point par Louis Kuhn, chef de l'atelier d'agrafage mécanique des établissements Japy Frères, il remplaçait une cervelière (calotte d'acier portée sous la casquette ou le képi) afin de réduire les lésions à la tête causées par les projectiles à dispersion et les tirs de balle. Contre une dalle portant le nom de 170 disparus, un soldat de profil présente son arme, il porte le casque Adrian ; devant lui, Marianne agenouillée brandit une couronne de lauriers et tient de la main gauche un rouage. A ses pieds, sont déposés une gerbe de blé, une faucille, une pendulette et un moteur thermique. Dans la partie supérieure du monument, un casque Adrian est représenté de face, auréolé de lumière et reposant sur une branche de laurier et une de chêne.
Inscrit MH
2022/12/19 : inscrit MH
Le monument aux morts en totalité, situé au 53 rue Pierre Beucler, parcelle 214, figurant au cadastre section AE, tel que délimité en rouge sur le plan annexé à l’arrêté : inscription par arrêté du 19 décembre 2022
Arrêté
À signaler
Propriété de la commune
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