Maison
Lieu de mémoire
Maison du Pêcheur, actuellement maison du Bagnard
Maison dite du Pêcheur, puis maison du Bagnard
Martinique ; Martinique (972) ; Le Diamant ; R.D. 37
Anse Cafard
R.D. 37
O 86
3e quart 20e siècle
Daté par travaux historiques
Attribution par tradition orale
Cette case pittoresque, située dans un site exceptionnel, est un lieu de mémoire populaire. Elle est l’œuvre de Médard Aribot, le fils d’une martiniquaise et d’un congolais. Cet homme né en 1901 était doté d’un tempérament discret voire taciturne, mais possédait un véritable don pour les activités artistiques, en particulier la sculpture. Il meurt le 17 octobre 1973 à l’hôpital des Trois-Îlets. Médard était un marginal dont les activités n’excluaient pas le vol occasionnel. En 1933, Il est condamné à un an de prison et à la relégation en Guyane. Il était accusé d’avoir sculpté l’effigie du Colonel de Coppens, propriétaire de la distillerie de Dizac et candidat aux élections municipales de 1925. Les archives confirment que ce buste fut brandi par la foule au cours des émeutes électorales, désignées par la mémoire populaire comme «la Guerre du Diamant», au cours de laquelle le colonel et neuf autres personnages ont trouvé la mort. Il passe ainsi plusieurs années en Guyane. Après la fermeture du bagne en 1945, il s’installe près de Saint-Laurent où il fabrique et vend des objets sculptés (jouets, statuettes…). En 1953, il est rapatrié à sa demande en Martinique, où il a reprend sa vie de solitaire et la sculpture. Pendant de longues années, il aurait habité une grotte située au bord de la mer dans la commune du Diamant. Il y réalise des objets inspirés par ce qu’il observe (paquebots, pianos, personnages…). Vers 1967, Médard Aribot demande au maire du Diamant un terrain pour y édifier sa maison. Il démonte alors sa première maison située à Sainte-Luce afin d’en réutiliser les matériaux sur ce terrain situé à l’Anse Cafard. Il l’habite pendant plusieurs années. En dehors de cette case, parmi ses créations dont il subsiste de rares traces, on compte le buste de Coppens, un paquebot coloré, un piano, le buste d’un roi africain et trois assiettes en argile. Jusqu'à la fin des années 80, la maison était appelée maison du Pêcheur, elle prend l'appellation de maison du Bagnard après sa première restauration vers 1987. Médard aurait construit une autre maison en 1973 au Morne Pavillon (appelé Morne l’Afrique). Cette maison, aujourd’hui détruite, est connue par des photographies. La maison de l’Anse Cafard a subi de nombreux actes de vandalisme. Des travaux de rénovation et de consolidation ont ainsi été réalisés en 1996 grâce au concours des fonds européens, de la Direction des Affaires Culturelles (DAC) et de l’Office National des Forêts (ONF). Sa dernière restauration a été effectuée en 2017.
Bois ; pan de bois
Métal en couverture
En rez-de-chaussée
Toit en double bâtière ; appentis
La « maison du Bagnard » se caractérise par ses dimensions réduites et son architecture atypique. Elle se situe sur une parcelle au pied du Morne Larcher, en bordure de la R.D. 37, au niveau de l’Anse Cafard. Ce site offre des vues remarquables sur la baie du Diamant, le rocher et le rivage. La maison est construite avec des matériaux de récupération, essentiellement du bois de diverses essences dont des fruitiers locaux. Certaines pièces de charpente ont été taillées au coutelas. Les toits et les auvents sont couverts de tôles. Dépourvue de fondation et de soubassement, la maison repose sur des pierres posées aux angles. En revanche, elle possède un raffinement dû à son décor réalisé en bois et métal, décor que l’on ne retrouve pas dans les cases traditionnelles. L’ensemble de l’édifice a été peint de couleurs vives dès l’origine. La maison se compose de deux petites pièces, une partie de la vie se passant dans les abords immédiats. Elle mesure 2,42 m de large et 4,90 m de longueur, y compris la galerie antérieure profonde de 0,70 m. Une porte est percée dans la façade, avec de part et d’autre une fenêtre. Le linteaux et les appuis des fenêtres, sont des pièces de bois rapportées et découpées.
Sculpture ; menuiserie
Cercle ; feston ; étoile
Des étoiles, des cercles concentriques et des festons ornent les façades. Les pignons portent des éléments décoratifs inscrits dans des demi-cercles.
Inscrit MH
2009/12/08 : inscrit MH
"La maison (cad. O 86, terrain de la " zone des cinquante pas géométriques " incorporé au domaine forestier) : inscription par arrêté du 8 décembre 2009"
Arrêté
Site classé
Lieu de mémoire
Inscription 30 10 2006 (maison - cad. O 96) (arrêté) annulée.
Propriété de l'Office national des forêts
2005
© Monuments historiques. Cette notice reprend intégralement les termes de l’arrêté de protection au titre des Monuments historiques. Elle répond à l’obligation réglementaire du ministère de la Culture d’établir la liste générale des édifices protégés (art. R. 621-80 du Code du patrimoine). Elle est donc opposable et fait foi juridiquement. Aucune copie numérique ou papier ne sera fournie par courrier ni courriel. Le dossier de protection complet et l’arrêté sont consultables uniquement sur place, dans la salle de lecture de la Médiathèque du patrimoine et de la photographie (MPP), à Charenton-le-Pont (Val-de-Marne).
2006
Noé-Dufour Annie
Dossier de protection