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Plateforme ouverte du patrimoine

Vieille femme en prière

N°Inventaire

REC 155

Auteur / exécutant / collecteur

GOYA Y LUCIENTES Francisco de (attribué à)

Ecole

École espagnole

Titre

Vieille femme en prière

Siècle

Fin 18e siècle ; début 19e siècle

Technique

Papier ; encre de Chine ; lavis

Dimensions

H. 0,255 ; La. 0,180 m.

Description

Double trait d'encadrement au pinceau et au lavis d'encre de Chine. Bordure dorée. Filigrane visible en haut à gauche, de la marque hollandaise J. Honig & Zoonen.

Inscriptions

Inscription en espagnol au crayon noir dans la partie inférieure, sous les deux traits d'encadrement : "Su devocion/la consuela".

Historique

Le dessin provient de l'album E de Goya (sans doute la page 2 ou 3). Il passe dans la collection de Javier Goya y Bayeu (1828), puis de Mariano Goya y Goicoechea (1854), puis de Federico de Madrazo et/ou Roman Garreta y Huerta (c. 1855-60), puis la collection de Paul Lebas, Paris. Il figure à la vente de la "Collection de 105 dessins par Francisco Goya" qui se tient dans la salle 4 à l'Hôtel Drouot à Paris, le 3 avril 1877, lot n° 2 (commissaire-priseur Me M. Delestre, expert M. Féral). Le dessin fait ensuite partie de la collection d’Eugène Rodrigues-Henriques (1853-1928) (1), puis de celle de Paul Fourché (1840-1922) (2). Le dessin ne fait pas partie du don ni du legs faits par Paul Fourché au musée des beaux-arts d’Orléans en 1907 et 1922 ; il n’apparaît pas sur les inventaires du musée. Il n'y a pas eu de vente après-décès la collection. Ce dessin a vraisemblablement fait l’objet d’un échange avec un autre collectionneur encore non identifié, selon une pratique courante pour Paul Fourché. Le dessin est acquis par Friedrich Welz le 24 novembre 1940 auprès de Rudolf Holzapfel, 45 avenue des Peupliers, villa Montmorency à Paris, pour le prix de 1500 RM, pour la Landesgalerie de Salzbourg. Il figure sous le numéro 380 dans la liste des acquisitions faites par Friedrich Welz pour le compte de la Landesgalerie de Salzbourg, dont il porte le cachet au verso (3). Il figure sur les « Éléments des inventaires d’acquisitions faites en 1940-43 par M. F. Welz au nom de la Landesgalerie » comme étant à l’Albertina en 1942 : « übertrag dzt. Albertina [dépôt en ce moment à l’Albertina] » (4). Le dessin est transféré en 1943 à Sankt Gilgen dans la villa de Friedrich Welz, puis revendu par ce dernier au Dr Peyrer-Heimstätt de Salzbourg le 1er juillet 1944, pour la somme de 6000 RM (5). L’inventaire de la Landesgalerie de Salzburg mentionne que ce dessin a été détruit dans un bombardement le 17 novembre 1944, conformément à la déclaration que fait le docteur Peyrer aux Américains en 1947. Le quartier salzbourgeois où habitait le docteur Peyrer a effectivement été bombardé ce jour-là (6). Le dessin est cependant vendu en 1949 par ce dernier pour la somme de 8000 shillings autrichiens au docteur Benesch pour l'Albertina de Vienne, où il est inventorié sous le numéro 30843 (7). Le dessin est mentionné dans une lettre du chef de la délégation de l'OBIP en Autriche au directeur de l'OBIP à Paris, en date du 31 mai 1950, comme retrouvé à l'Albertina de Vienne par la section « réparations-restitutions » de l’Office central des biens et intérêts privés (8). Il est restitué officiellement au gouvernement français le 12 mai 1950. Le musée de l’Albertina propose d’échanger le dessin de Goya contre l’une des trois œuvres suivantes faisant partie de sa collection : Jean-Baptiste Isabey, Portrait du roi de Rome, 1811, aquarelle ; Eugène Delacroix, Hamlet au cimetière, aquarelle ; Édouard Manet, Homme en costume du temps, crayon et aquarelle (9). Le directeur des musées de France refuse l’échange « qui ne manquerait pas de créer un précédent dangereux » (10). Le dessin est rayé des inventaires de l’Albertina le 11 novembre 1950. Le dessin est rapatrié vers la France par le neuvième convoi en provenance de Vienne le 21 décembre 1951, arrive au siège de la commission de récupération artistique, est déballé le 28 décembre 1951 ; il figure dans la caisse 14 (11). Il est retenu lors de la septième commission de choix des œuvres de la récupération artistique du 28 mars 1952 (12), remis au Cabinet des dessins (13), puis attribué aux musées nationaux (musée du Louvre, Cabinet des dessins) en juin 1952 (14).

Commentaire

Champ Catégorie renseigné en 2018 ; historique enrichi en 2024. Voir aussi le catalogue en ligne : arts-graphiques.louvre.fr/recherche/oeuvres

Catégorie

Oeuvre dont l'historique est incomplet entre 1933 et 1945, en l'état des recherches actuelles.

Observations

"Ce dessin fut seulement recensé par Gassier grâce à la mention dans la vente anonyme de 1877 (n° 2), avant d'être déposé au Louvre par l'Office des biens privés en 1952. Son insertion dans 'L'Album E' se justifie par le double encadrement qui borde plusieurs feuillets. L'absence de numérotation ne permet pas de l'insérer dans l'ordre actuel des dessins, toujours fondé sur la reconstruction de Gassier en 1973. (...) Le dessin E.1 ? (...) montre une vieille femme occupée entièrement à sa dévotion. (...) La position de sa canne, tracée d'un filet gris plus léger, presque interrompu au niveau du sol, apporte peu de soutien, à la différence du feuillet E. 49 ou de la page D. 21 de l''Album D', où elle est solidement campée au sol. (...) La vieille femme en prière, appuyée sur une canne bancale, symbolise l'autre face inquisitrice de l’Église qui réduit l'individu à être l'instrument d'un pouvoir absolu." (L. Boubli, Musée du Louvre, Département des Arts graphiques, inventaire Général des dessins de l’École espagnole, XVIe-XVIIIe siècles, Paris, 2002, RMN, n° 198, p. 174).

Autres numéros

380 : numéro inv. Landesgalerie Salzbourg. 30843 : numéro inv. Albertina Vienne.

Marques

Au recto : marque en bas au centre, collection Eugène Rodrigues-Henriques (1853-1928), Lugt n° 897. Au verso du dessin : en haut, à la mine de graphite : "Lg. Inv. n° 380" ; en bas, au crayon de graphite : "Goya" ; au tampon "n° 30843" et "Landesgalerie Salzburg" ; en bas à gauche tampon "Graph. Sammlg. Albertina" et le sigle "AS".

Localisation

Paris ; musée du Louvre ; département des Arts graphiques

Etablissement affectataire

Paris ; musée du Louvre ; département des Arts graphiques

Exposition

1995 (24 avril-28 juillet), Paris, musée du Louvre, "Traité du trait", (Cat. : p. 197, n° 22). 1997 (9 avril-5 mai), Paris, musée du Louvre, "Présentation des œuvres récupérées après la Seconde Guerre mondiale et confiées à la garde des musées nationaux". 2001 (22 février-13 mai), Londres, Hayward gallery, "Goya : drawings from his private Albums", (Cat. : n° 69, repr.). 2007 (12 juillet-15 octobre), Paris, musée du Louvre, "Siècle d'or - Siècle des lumières", (Cat. : n° 198).

Bibliographie

GASSIER, Pierre (intr.), "Goya peintures", Paris, Les éditions du Chêne, Vanves, 1950. GASSIER, Pierre, "Une source inédite de dessins de Goya en France au 19ème siècle", dans "Gazette des Beaux-Arts", juillet-août 1972, p.109-120, p. 112.

Notes

(1) Marque du collectionneur recto en bas au centre, voir site Internet « Frits Lugt/Les Marques de Collections de Dessins et d'Estampes/Fondation Custodia », n° L.897 http://www.marquesdecollections.fr/detail.cfm/marque/6790/total/1 La famille Rodrigues-Henriques est une famille juive française originaire du Portugal. Le dessin n’apparaît pas dans les catalogues de vente de la collection d’Eugène Rodrigues (1921, 12-13 juillet ; 1928, 28-29 novembre ; 1929, 25-26 février). (2) Marque du collectionneur recto en bas à droite, voir site Internet « Frits Lugt/Les Marques de Collections de Dessins et d'Estampes/Fondation Custodia », n° 1039. http://www.marquesdecollections.fr/detail.cfm/marque/7030/total/1 (3) MEAE/209SUP576 R27 : Acquisitions faites en France en 1940/1943 par Friedrich Welz. (4) MEAE/209SUP576 R27 : Éléments des inventaires des acquisitions faites en France en 1940/1943 par Friedrich Welz au nom de la Landesgalerie de Salzbourg. (5) Fritz Koller, Das Inventarbuch der Landesgalerie Salzburg, 1942-1944, vol. I : « n° 380 - Eingang : 8.12.42. Eingangwert u. Restkost : 1.500. Veränderungen und sonst. Bermerkungen : geb. St. Gilgen 1943. Vkt. Peyrer-Heimstätt NB » et “vkft.an Dr Peyrer-Heimstätt, 1.7.44, 6.000 [Entrée : 8 décembre 1942. Coût total : 1.500. Mouvements et autres remarques : (?) Sankt Gilgen en 1943. Vendu au Docteur Peyrer-Heimstätt le 1 juillet 1944 : 6000 RM] ». Compte tenu du danger que représentait la menace éminente d’une guerre aérienne, une grande partie des collections de la Landesgalerie avaient été transférée à la maison privée de Friedrich Welz à Sankt Gilgen, à environ 30 km à l’est de Salzbourg, dont ce dessin. (6) Musée du Louvre, dossier du département des Arts graphiques : courrier du 11.10.1999 de Fritz Koller, directeur des Archives de Salzbourg [Landesarchiv] et note non datée de Maren Gröning, conservateur à l’Albertina. (7) MEAE/209SUP576 R27. (8) MEAE/209SUP580 R34. (9) Musée du Louvre, dossier du département des Arts graphiques : courrier du 23 novembre 1950 du chef de la délégation en Autriche de l’OBIP au Directeur de l’OBIP à Paris. (10) Musée du Louvre, dossier du département des Arts graphiques : courriers au directeur de l’OBIP datés du 17 janvier et du 14 février 1951. (11) MEAE/209SUP445 P108. (12) MEAE/209SUP710 R39. (13) Musée du Louvre, département des arts graphiques, document manuscrit intitulé "Liste des dessins reçus de la Commission de récupération artistique". (14) SMF, sous-direction des collections, dossier récupération : Arrêté du ministère de l’Éducation nationale du 9 juin 1952.

Représentation

Scène (vieille, debout, de profil, penché, en appui, canne, prière, châle)

Date de la dernière mise à jour

2024-04-11

Droits de copie photo

© Réunion des musées nationaux Grand Palais. © Musée du Louvre, département des Arts graphiques, Urtado Michel.

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