musée de la résistance et de la déportation
99 rue des fusillés
La citadelle
25042
Besançon
Doubs
Bourgogne-Franche-Comté
03 81 87 83 12
Musée de France, au sens du Code du patrimoine
Art moderne et contemporain, Histoire
Le musée de la Résistance et de la déportation est créé à l'initiative d'une ancienne déportée, Denise Lorach. C’est un musée pionnier qui présente à travers ses collections uniques l’engagement résistant et atteste de la réalité concentrationnaire. Les objectifs qui ont présidés à la collecte sont énoncés clairement dans les deux devises qui introduisent la visite : « Ne pas témoigner serait trahir » ; « Ceux qui ne souviennent pas du passé sont condamnés à le revivre ». A partir de 1969, l'Association des Amis du Musée de la Résistance et de la Déportation fédère résistants et déportés et collecte sur le territoire comtois des archives et des objets témoignant de l'occupation et de la Résistance en Franche-Comté. La qualité du propos historique incitera les nombreux visiteurs, mais également artistes et chercheurs à enrichir les collections au fil des ans. Ce sont des collections soumises aux statuts des musées de France, inaliénables et imprescriptibles. Elles sont dans la très grande majorité des biens affectés émanant presque exclusivement de dons à titre gracieux. Pour toutes les collections intégrées au musée avant la date de leur dévolution à la Ville de Besançon (de 1969 à 2001), on parle de cessions (au franc symbolique) puis de dons après 2001. Une des caractéristiques du musée est l’hétérogénéité apparente des collections (dessins, objets, affiches, photographies, livres et brochures, cartes et plans). Toute la richesse du musée provient aussi bien de ces collections « muséales » que des archives qu’il conserve. Collections et archives se renseignent et s’illustrent les unes les autres et cette complémentarité est l'une des singularités et l'une des forces du musée. Les collections révèlent la diversité des donateurs (associations ou privés), des origines (français, étrangers), des thématiques et de l’intérêt qu’elles suscitent pour différents territoires, du local à l’international (européen notamment). La collecte a été engagée sur les deux axes forts que sont la Résistance et la déportation, souvent consécutifs dans les parcours individuels. La Résistance apparaît comme un axe de collecte structurant, documentant l'organisation de la résistance intérieure dans ces différents aspects (mouvements et réseaux) aussi bien que la Résistance extérieure. La spécificité géographique de la région, à la confluence de toutes les zones d'occupation permet d'illustrer toutes les actions de résistance : presse clandestine (petite imprimerie, et collections d'originaux de cette presse et des tracts), passage (carnets de passeurs, faux papier), maquis dont les maquis école Périclès, actions armées. La répression subie par les résistants est largement évoquée également par les collections : affiche de condamnation, dernières lettres de fusillés, objets témoignant de la survie en prison. Pour ceux qui échappent à la condamnation sur le sol français c'est le départ vers l'inconnu de la déportation. En témoignent ces petits billets jetés des trains attestant de la présence de l'être aimé dans tel ou tel convois. Lors de la conception du musée, les rencontres et les contacts pris par Denise Lorach ont orienté la collecte vers des pièces en lien avec la déportation NN (Nacht und Nebel, nuit et brouillard), une déportation par mesure de répression, ce qui a contribué à forger l’identité du musée. Les collections liées à la déportation témoignent surtout ce type de déportation par mesure de répression (incluant la déportation NN) plutôt que la déportation ayant trait à la Solution finale : témoignages fragiles que sont les dessins et objets réalisés au camp pour conserver un peu d'humanité, faire un présent à un camarade, se remémorer le moment le passé ou l'on mangeait à satiété (petits carnets de cuisine) ou conserver une vie spirituelle (chapelet ou ciboire confectionné au camp).
Cette liaison intime entre résistance et déportation trouve son expression la plus sensible dans ce qui constitue la grande richesse du musée : la collection d'art dit concentrationnaire. Rassemblée dès l’origine par Denise Lorach, elle est l’une des plus importantes d’Europe pour ce qui concerne la déportation par mesure de répression. Cette définition exclut les productions réalisées dans le cadre de la déportation juive dont le musée de Yad Vashem conserve actuellement la plus importante collection. La collection du musée de la Résistance et de la déportation rassemble de nombreux dessins, sculptures et peintures, véritables trésors réalisés clandestinement dans les camps et les prisons nazis. Elle s’est constituée progressivement d’abord grâce à l’entremise de l’abbé de la Martinière pour la collection Jean Daligault. L’œuvre de Jean Daligault, prêtre, résistant et artiste français né en 1899 à Caen et mort à Dachau le 28 avril 1945, d’importance internationale, fait intégralement partie du patrimoine national de la déportation. L’autre collection phare est l’œuvre de Léon Delarbre, ancien conservateur du musée de Belfort, résistant déporté, qui a fait don de la plus grande partie de ses dessins via le musée national d’Art moderne (MNAM). L’œuvre d’une femme complète ce triptyque, Jeannette l’Herminier, résistante déportée qui a fait de son vivant le don de ses croquis réalisés au camp de Ravensbrück et au Kommando d’Holleischen. D’autres fonds numériquement moins importants, mais tout aussi enrichissants, sont venus, au fil des ans, enrichir cette collection. Les collections Lou Blazer, Lazare Bertrand, Joseph Soos et Odette Élina. Le Verfügbar aux Enfers, document majeur de la littérature concentrationnaire complète admirablement la collection. Écrit par Germaine Tillion à Ravensbrück, peu valorisé jusqu’alors et quasiment inconnu, est entré dans les collections en 2009. Dépôt par le Centre National des Arts Plastiques (CNAP) d’un ensemble de 25 dessins de Suzanne Besniée.
Histoire : Période historique (XXe siècle et Deuxième Guerre Mondiale)
Léon Delarbre. Jean Daligault (deux dépôts du musée national d'Art moderne, concernant des dessins faits en déportation), Jeannette L'Herminier déportée à Ravensbrück.
Partie du bâtiment des Cadets de la Citadelle édifiée par Vauban à la fin du XVIIe siècle.
Protégé au titre des Monuments historiques : https://www.pop.culture.gouv.fr/notice/merimee/PA00101466?base=%5B%22Patrimoine%20architectural%20%28M%C3%A9rim%C3%A9e%29%22%5D&mainSearch=%22citadelle%22&ou=%5B%22Besan%C3%A7on%22%5D&last_view=%22mosaic%22&idQuery=%223d74b8-fe0-cff5-7b08-17efa0a7af5%22 Au sein du Réseau des sites majeurs de Vauban, les fortifications ont été inscrites sur la Liste du Patrimoine mondial de l’UNESCO.
Site classé. Site patrimonial remarquable.