muséum d’histoire naturelle
Musée Saint Loup
1 rue Chrestien de Troyes
Abbaye Saint-Loup
10000
Troyes
Aube
Grand Est
03 25 42 20 09
musart@ville-troyes.fr
Musée de France, au sens du Code du patrimoine
Sciences de la nature
L’origine du muséum d’histoire naturelle de Troyes remonte à la Révolution française. Ses premières collections sont constituées à la fin du XVIIIe siècle par des professeurs de l’école centrale du département de l’Aube. Le docteur François Serqueil (1768-1814), qui y enseigne la botanique et la zoologie, rassemble des collections d’histoire naturelle pour servir à l’enseignement, à partir d’objets recueillis auprès du Muséum national d’Histoire naturelle et de l’École des Mines à Paris, ainsi que des vestiges du cabinet du comte de Brienne, mort guillotiné en 1794. Louis-Marie-Athanase de Loménie, comte de Brienne (1730-1794), dont le frère fut ministre de Louis XVI, a fait reconstruire le château de Brienne, au Nord Est de l’Aube. Il y a réuni un cabinet d’histoire naturelle, un cabinet de physique et une bibliothèque. A la dissolution de l’école centrale, en 1802, les collections d’histoire naturelles sont cédées à la ville de Troyes qui en confie la gestion au Lycée, société savante fondée en 1798 et future Société Académique de l’Aube, avec comme conservateur, le professeur Serqueil, membre de la société. En 1814, lors de la campagne de France, l’explosion d’une bombe incendiaire détruit une partie des collections et le Docteur Serqueil est emporté par le typhus en soignant des soldats malades. Le musée est alors plongé dans l’oubli. A partir de 1826, la Société Académique de l’Aube élargit le champ de ses collectes et, en 1829, des collections de botanique, zoologie, géologie sont réunies. La Société adjoint à cet ensemble des objets récupérés du premier musée. Elle lance aussi un appel aux dons, qui réussit si bien, qu’en 1831 la collection quitte la préfecture aux locaux insuffisants pour ceux de l’ancienne abbaye Saint-Loup. Le 6 janvier 1833, le Cabinet d’Histoire Naturelle (futur Muséum) ouvre officiellement au public. Il accueille alors des cours tous les jeudis dont est « témoin » l’écorché d’Auzoux. Les collections du Muséum s’enrichissent au fil des années grâce aux dons de naturalistes, qui au XIXe siècle, sont surtout des amateurs passionnés. Ils sont souvent membres de sociétés savantes telles que la Société Académique de l’Aube. Ils se retrouvent pour échanger, ils organisent des sorties de terrain, recensent les plantes ou les roches et fossiles qu’ils récoltent et publient des articles. Les Mémoires de la Société Académique de l’Aube sont ainsi une source très riche d’informations sur l’histoire locale des sciences et du musée. Les spécimens issus de collectes organisées dans un but scientifique rejoignent souvent les collections du musée. Le 20 janvier 1967, la Société Académique de l’Aube cède l’intégralité des collections du muséum à la Ville de Troyes, soit plus de 20 ans après la cession à la ville des collections du Musée des beaux-arts et d’archéologie dont elle ne parvenait plus à assurer la gestion, dans un après-guerre difficile. Les collections du muséum rassemblent près d’un demi-million de spécimens qui couvrent tous les domaines de l’histoire naturelle : zoologie (animaux naturalisés, squelettes, insectes…), botanique (herbiers, graines et fruits…) géologie (roches, minéraux, fossiles…). Elles proviennent du monde entier et se sont constituées au cours des XIXe et XXe siècles grâce aux collectes réalisées par des naturalistes et voyageurs-naturalistes, ainsi que par des achats ou échanges.
Des raretés jalonnent les collections : - espèces disparues : tigre de Java, cerf de Corse, pigeon migrateur, huppes de Bourbon. Le muséum conserve précieusement quatre exemplaires de cet oiseau qui faisait autrefois la fierté de l’île de la Réunion ; - parmi la vaste collection de botanique – plantes, mousses, lichens, algues, champignons, fruits, bois… – se trouvent l’herbier de Charles Plumier (1646-1704), botaniste de Louis XIV, véritable œuvre d’art qui enchante par la reproduction délicate d’un ananas et la présentation des plantes, ainsi que deux volumes de l’herbier du Dr Houillier, destinés aux impératrices Joséphine et Marie-Louise ; - dans le domaine de la géologie, la collection de gemmes rassemblés par le géologue troyen Jean-Pierre Chenet ne révèle ses richesses que lors d’expositions temporaires alors que la collection de météorites du monde, la troisième de France, s’offre en partie au regard des visiteurs ; - en paléontologie, les types de Leymerie – fossiles servant de référence mondiale – sont des pièces uniques, tout comme les empreintes de poissons de Vesta Nova provenant du cabinet du comte Gazzola, acquise par Bonaparte, le moulage de l’Elopoides tomassoni dont le type est au Muséum national de Paris, les fragments d’espèces éteintes comme l’iguanodon (petit morceau de mâchoire) et le ptérosaure dont le muséum conserve un humérus qui appartenait à un spécimen géant de plus de sept mètres d’envergure, ce qui en fait le plus grand de France découvert à ce jour.
Charles Plumier (1646-1704), botaniste de Louis XIV. Louis Thomas Jérôme Auzoux (1797-1880), médecin, créateur de nombreux modèles anatomiques utilisés dans l'enseignement de la médecine humaine et vétérinaire. Parmi les naturalistes qui ont contribué au développement du Muséum et des connaissances naturalistes, on peut citer plus particulièrement : Jean-Jacques Clément-Mullet (1796-1865), Stanislas Des Etangs (1801-1876), Pierre Briard (1811-1896), le docteur Etienne Cartereau (1799-1881), Gustave Cotteau (1818-1894), Henri Drouët (1829-1900), Louis (1817-1906) et Paul Hariot (1854-1917), et Alexandre Leymerie (1801-1878) et Jules Ray (1815-1883), ces deux derniers ayant été conservateurs au Muséum.
Ancienne Abbaye Saint-Loup remontant au haut moyen âge, rebâtie aux XVIIe et XVIIIe siècles.
Site patrimonial remarquable. Abords d'un Monument historique.