Couteau
Couteau à trancher
Couteau de Saint Louis
Couteau à trancher dit couteau de Saint Louis
Hauts-de-France ; Aisne (02) ; Longpont ; place de l'Abbaye ; ancienne abbaye de Cisterciens Notre-Dame, actuellement église paroissiale Saint-Sébastien
02438
Anciennement région de : Picardie
Villers-Cotterêts
Abbaye (place de l')
Ancienne abbaye de Cisterciens Notre-Dame, actuellement église paroissiale Saint-Sébastien
IA00067051
En village
Bâtiments abbatiaux
Coutellerie ; orfèvrerie
Acier : forgé, damasquinure ; or (décor) ; os : taillé, peint, monochrome, cannelé
Le couteau est formé d'une lame en acier damasquiné, ornée sur ses deux faces d'une inscription et d'une frise en or. La soie de la lame est enfoncée dans un manche en os teinté en vert et orné de cannelures.
Ornementation (à poste)
L'inscription est bordée d'une frise de postes.
H = 4,9 ; l = 32,3 ; pr = 1,9 ; Longueur de la lame seule : 20,6.
Manque ; oeuvre mutilée ; diminution ; partie remplacée
Ce couteau appartient à une paire dont l'autre élément a disparu. Les textes anciens qui le décrivent précisent qu'il avait un manche (probablement en bois) couvert de lames d'or ciselées. Ces dernières ont été vendues par l'abbaye, lors de difficultés financières. Après la Révolution, le couteau a été acquis par un menuisier de la région. C'est sans doute à cette occasion que le manche a été remplacé par un manche en os (aujourd'hui fissuré) et que la lame a été raccourcie et arrondie, perdant son extrémité en forme de croissant et une partie de l'inscription.
Inscription (incrustée, sur l'oeuvre, anglais, incomplète, lecture incertaine, connue par document)
L'inscription, incrustée en lettres d'or, longe le dos de la lame sur ses deux faces. Elle est rédigée en anglais médiéval. La mutilation subie par la lame a fait disparaître une partie du texte. L'inscription complète a été publiée dans des ouvrages du 18e siècle, mais avec des erreurs de lecture. Texte de l'inscription : KNIF HIC HAM OF GOLD VUR[T HINE] / VULE BE GIVEN [N]E BO[C ?]T SI[VILATIE ?]. Les dernières études proposent deux traductions de ce texte : Couteau je suis incrusté d'or / Je veux être donné seulement à Si[...] ; ou bien : Couteau je suis valant de l'or / je ne veux être donné ni acheté, je présente nourriture de choix.
Angleterre
Limite 12e siècle 13e siècle
Ce couteau fait partie d'une paire avec laquelle Raoul de Nesle, comte de Soissons, coupa les viandes et servit le roi Saint Louis au cours du festin qui suivit la dédicace de l'église abbatiale de Longpont, le 24 octobre 1227. Le comte de Soissons laissa à l'abbaye les couteaux avec lesquels il avait servi le roi (d'après l'abrégé de l'Histoire de la ville de Soissons, par Melchior Regnault). La graphie et la langue de l'inscription portée sur le couteau subsistant témoignent que l'objet a été fabriqué en Angleterre aux alentours de 1200. Les raisons de sa venue en France sont inconnues (don ? partie de rançon ? butin de guerre ?). L'objet est resté à l'abbaye jusqu'à la Révolution, puis a été acquis par un menuisier de la région qui l'a raccourci pour en faire un outil et l'a doté d'un nouveau manche. Il est passé ensuite dans plusieurs mains avant de revenir à l'abbaye dans la seconde moitié du 19e siècle.
Propriété privée
1910/10/02 : classé au titre objet
À signaler
Dossier individuel
1993
1993
Conseil régional Hauts-de-France - Service de l'Inventaire du patrimoine culturel 21 mail Albert-Ier 80000 Amiens